Cours d’Histoire des faits économiques
1ère année Sciences économiques
Livres :
J. Brasseul, Histoire des faits économiques, tome 1, Armand Colin, 1997, 2001
Petite histoire des faits économiques, A. Colin, 2001
Examen : Questions de cours au choix
Plan :
Première partie: Qu'est-ce que l'histoire des faits économiques ?
Chapitre 1 : Les divers courants en histoire économique
Chapitre 2 : Les grandes questions de l'histoire économique
Deuxième partie : La Révolution industrielle au XVIIIe siècle
Chapitre 1 : Les déterminants de la révolution industrielle
Chapitre 2 : L'avènement de l'industrie moderne en Grande-Bretagne
Chapitre 3 : Les transformations économiques en France au XVIIIe siècle
Première partie : Qu’est-ce que l’histoire des faits économiques ?
Objectifs de connaissance :
À la fin de ce chapitre, l'étudiant doit être capable de :
─ présenter les différentes écoles historiques et les apports de chacune à l'histoire économique ;
─ connaître les différents courants de pensée en économie politique et leur approche de l'histoire ;
─ connaître et situer les grands historiens et leurs œuvres en particulier dans le domaine de l'histoire économique;
On peut définir l'histoire économique ou histoire des faits économiques
comme l'étude et l'analyse des phénomènes économiques du passé
grâce aux méthodes des sciences historiques (analyse de documents, récits, archives, prix, sources diverses...)
mais aussi naturellement des sciences économiques :
1) analyse économique (au sens des méthodes issues de l'ensemble des théories économiques : classiques, marxistes, néoclassiques, keynésiennes, institutionnalistes, etc.)
2) et analyse quantitative (économétrie et modélisation).
SCIENCE ÉCONOMIQUE, HISTOIRE
L'histoire économique se trouve, comme son nom l'indique, au carrefour de deux grands domaines de la connaissance, l'histoire et l'économie.
SECTION 1 Les apports de l’histoire
SECTION 2 Les apports de la science économique
CHRONOLOGIE EN HISTOIRE
Les Époques en histoire
La préhistoire
l'histoire : Civilisations
Le Néolithique, fin de la préhistoire : de 8000 avant JC à 3500 avant JC
La révolution néolithique, Asie mineure
ANATOLIE
AGRICULTURE ELEVAGE
SEDENTARISATION CITES ADMINISTRATION CIVILISATIONS ETATS
SURPLUS PRODUCTION > CONSOMMATION
EPARGNE
INVESTISSEMENT CAPITAL
ACCUMULATION DU CAPITAL
CROISSANCE ECONOMIQUE
ECHANGES ENTRE PEUPLES
SPECIALISATION DIVISION DU TRAVAIL
CROISSANCE ECONOMIQUE
ACTIVITES ECONOMIQUES DU PALEOLITHIQUE :
CUEILLETTE CHASSE PÊCHE
HISTOIRE - 3500
L'Antiquité, de –3500 à +476
Grandes civilisations : EGYPTE, MESOPOTAMIE, GRECE, ROME, CHINE, INDE…
Inventions : ÉCRITURE, ROUE, VOILE, MONNAIE
TROC A B
FREIN AUX ECHANGES
COMPLEMENTARITE, COINCIDENCE
INTERMEDIAIRE, INSTRUMENT D’ECHANGE
MONNAIES-MARCHANDISES
MONNAIE : RUPTURE DU TROC
A contre B
A contre monnaie
Monnaie contre B
Complémentarité, coïncidence du troc, non nécessaires
AUGMENTATION DES ECHANGES
AUGMENTATION DE LA SPECIALISATION
CROISSANCE ECONOMIQUE
MONNAIE
Progrès économique
Production, Population
Révolution démographique
Niveau de vie stable, croissance extensive : hausse de la population et de la production au même rythme
Le Moyen Âge, du Ve siècle de notre ère au XVe siècle (476 à 1453, ou 476 à 1492)
MILLE ANS
476 après JC, +476, 476 AD Anno Domini
476 CE 2003 CE Common Era
FIN DE L’EMPIRE ROMAIN
1492 découverte de l’Amérique
1453 chute de l’Empire Byzantin, chute de Constantinople prise par les Turcs ottomans EMPIRE OTTOMAN
Ve au Xe siècle Siècles obscurs, Recul économique, morcellement politique extrême (milliers de seigneuries indépendantes)
XIe au XIIIe Féodalité, Renouveau, progrès économique, croissance économique et démographique
Villes, échanges, expansion (croisades, reconquista, chevaliers teutoniques)
XIVe et XVe siècles : effondrement politique, économique, démographique
GUERRES
EPIDEMIES (PESTE, 1347-1348)
FAMINES
CATASTROPHES NATURELLES
Les Temps modernes, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles
Fin du Moyen Âge à la révolution française
1453 jusqu’à 1789
ETATS-NATIONS modernes : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Pologne…
Allemagne, Italie
GRANDES DECOUVERTES 1492 commerce mondial
REFORME PROTESTANTS, EGLISE CATHOLIQUE
SCHISME France GUERRE DES RELIGIONS
MARTIN LUTHER LUTHERIANISME
JEAN CALVIN CALVINISME SUISSE, HOLLANDE, ANGLETERRE
CALVIN ACTIVITE ECONOMIQUE CAPITALISME
MAX WEBER 1906
« L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme »
fin du XVe siècle et le XVIe siècle : la RENAISSANCE
XVIIe siècle : âge classique, classicisme, siècle de Louis XIV, monarchie absolue
XVIIIe siècle : siècle des Lumières, fin de l’Ancien Régime
Tolérance, démocratie 1776, 1789
MERCANTILISME, MERCANTILISTES
FIN DU XVe à la fin du XVIIIe siècle
Moyen Age : conceptions chrétiennes (Eglise)
Temps Modernes : mercantilisme
Epoque contemporaine : libéralisme économique
Mercantilisme : idées dominantes, intervention de l’Etat, réglementation des activités économiques (corporations), protectionnisme, métaux précieux (or, argent)
Fin du XVIIIe : LIBERAUX, ECOLE CLASSIQUE
LIBERALISME ECONOMIQUE
L'Époque contemporaine, FIN DU XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe siècles
REVOLUTION INDUSTRIELLE 1760-1820
INDUSTRIALISATION XIXe et au XXe siècle
TACHE D’HUILE
NOYAU INITIAL ANGLETERRE DU XVIIIe SIECLE
EXPANSION DU NOYAU INITIAL
EUROPE CONTINENTALE : Belgique, France, Allemagne, Suisse, etc.
PROXIMITE GEOGRAPHIQUE
PROXIMITE CULTURELLE
COLONIES DE PEUPLEMENT
TROIS VAGUES DE L’INDUSTRIALISATION DEPUIS LA REVOLUTION INDUSTRIELLE
1ere VAGUE “EARLY STARTERS”
GB, B, France, Suisse fin XVIIIe-début XIXe 1760-1850
2ème vague d’industrialisation : « LATECOMERS », 1850-1930
Allemagne, pays scandinaves, Russie, Italie, Espagne, Japon, Etats-Unis, Canada, Australie, NZ…
3ème vague d’industrialisation : certains pays du tiers monde, les NPI, les nouveaux pays industrialisés, 1950 -…
BRESIL, Mexique, ARGENTINE COREE DU SUD, TAIWAN, CHINE, etc.
Néolithique (fin de la préhistoire) : - 10 000 à – 3500 agriculture
Antiquité (début de l’histoire) : - 3500 à + 476 civilisations
Moyen Âge : + 476 à 1453
Temps Modernes : 1453 à 1789 commerce mondial
Epoque contemporaine : 1789 à nos jours industrialisation
Section I L'histoire économique, fille de l'histoire
A L'Antiquité et le Moyen Âge
HISTORIENS
Les historiens de l’Antiquité - Hérodote, Thucydide, Polybe
en Grèce,
Tite-Live, Tacite à Rome
- se préoccupent assez peu des aspects économiques de l’histoire,
ils s’en tiennent à une histoire souvent hagiographique sur les mérites de leur patrie respective.
Ils ont aussi une vision cyclique de l’histoire, où les événements reviennent toujours à leur point de départ, sans direction, sans progrès.
SENS DE L’HISTOIRE
Les civilisations naissent, grandissent et déclinent, pour laisser la place à d’autres qui reprennent le même processus.
Les auteurs du Moyen Âge souffrent des mêmes lacunes mais introduisent une conception téléologique de l’histoire,
TELEOLOGIQUE SENS DE L’HISTOIRE
TELEOS
THEOLOGIQUE THEOS
où la notion de progrès spirituel de l’humanité apparaît.
De cette évolution tournée vers dieu, selon l’idéal chrétien de l’époque,
on va passer progressivement à l’idée de progrès matériel dans les pays européens et du bassin méditerranéen.
L’histoire a un sens, le progrès est possible.
En outre l’étude des aspects économiques et sociaux entre en scène à la fin de cette période,
à travers les écrits du grand historien et philosophe arabe Ibn Khaldoun
qui est véritablement le premier à formuler une conception théorique et méthodique de l’histoire, notamment dans la Muqaddima (Introduction à son Histoire des Berbères) :
« Mais elle (l'histoire) traite aussi de ces travaux auxquels les hommes s'adonnent et des efforts qu'ils font en vue de réaliser des gains et de se procurer un gagne-pain, et encore des sciences et des métiers ainsi que de tous les phénomènes qui se manifestent naturellement dans les divers états de la civilisation ».
B Les Temps modernes et l'époque contemporaine
Aux Temps modernes, c’est-à-dire entre la Renaissance et la Révolution, l’histoire se fait plus scientifique
avec une volonté de rigueur accrue (critique des sources, travail d’archives, mise en doute des témoignages, etc.).
XVIIe Révolution scientifique Newton, Galilée, Kepler, Descartes, etc.
Des auteurs comme Dom Mabillon Bénédictins
ou Richard Simon
illustrent cette évolution.
Voltaire se fait historien et introduit les préoccupations statistiques (commerce extérieur) et démographiques (estimation de la population des grandes nations) dans ses travaux.
« Le siècle de Louis XIV », Voltaire
Enfin, à l’époque contemporaine, l’histoire devient véritablement une science avec successivement deux grandes écoles :
L’école méthodique ou positiviste au XIXe,
et l’école des Annales au XXe siècle.
La première est une histoire événementielle
rigoureuse, scientifique, qui se caractérise par l’analyse critique des documents du passé.
Elle est illustrée par des auteurs comme Langlois, Seignobos ou Lavisse autour de 1900.
L’ECOLE DES ANNALES
L’histoire méthodique sera contestée à partir des années 1920 par de jeunes auteurs comme Lucien Febvre et Marc Bloch
qui se détournent des événements, des batailles, des successions de dynasties et de régimes politiques,
pour s’intéresser aux aspects géographiques, économiques et sociaux,
HISTOIRE ECONOMIQUE
aux modes de vie, à la culture, aux croyances, aux coutumes des époques passées.
HISTOIRE TOTALE NOUVELLE HISTOIRE
Après la guerre, l’école des Annales (d’après la revue du même nom) aura comme chef de file Fernand Braudel
Braudel apporte la notion de longue durée en histoire,
– il distingue la durée courte, événementielle, des phénomènes politiques ou militaires ;
– la durée intermédiaire des activités et des cycles économiques ;
– et enfin la longue durée des phénomènes climatiques, géographiques, culturels, une histoire quasi-immobile qui s’étend sur des siècles.
Analogie, vagues, marées, courants profonds
« LA MEDITERRANEE ET LE MONDE MEDITERRANEEN A L’EPOQUE DE PHILIPPE II »
THESE PHILIPPE II
Son ouvrage principal
Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle
constitue toujours une source essentielle pour la compréhension de la genèse des sociétés modernes.
Diverses branches de la recherche historique vont désormais caractériser la discipline :
l’histoire sérielle,
l’histoire sociale,
la démographie historique,
l’histoire des mentalités, etc.,
dans cette volonté d’embrasser tous les aspects des sociétés humaines.
Section II L'histoire économique, fille de la science économique
L’économie politique (SCIENCES ECONOMIQUES)
est évidemment une discipline beaucoup plus récente que l’histoire, puisqu’elle n’a qu’environ trois siècles d’existence.
1750
Très liée à tous les aspects historiques à ses débuts,
elle s’en est progressivement détachée dans un sens théorique et formalisé de manière mathématiques,
pour y revenir dernièrement, depuis les années soixante.
CLIOMETRIE OU NEW ECONOMIC HISTORY
A Physiocrates et classiques
PHYSIOCRATES France 1750
ORDRE NATUREL
PHYSIOCRATIE : POUVOIR DE LA NATURE
LIBERALISME ECONOMIQUE
LAISSER FAIRE, LAISSER PASSER
NON INTERVENTION DU POUVOIR ETATIQUE DANS LES AFFAIRES ECONOMIQUES
LIBRE JEU DE LA LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
LIBERTÉ DES PRIX
MECANISME ASSURANT LES EQUILIBRES ECONOMIQUES
PENURIE DESEQUILIBRE DEMANDE > OFFRE è
PRIX MONTENT è OFFRE MONTE è RETOUR A L’EQUILIBRE (O = D)
SURPRODUCTION DESEQUILIBRE OFFRE > DEMANDE è
PRIX BAISSENT è DEMANDE AUGMENTE è RETOUR A L’EQUILIBRE (O = D)
MECANISME AUTOMATIQUE
MERCANTILISME, MERCANTILISTES
FIN DU MERCANTILISME
DEBUT DU LIBERALISME FIN DU XVIIIe ET LE XIXe SIECLE
MERCANTILISME XVIIe COLBERTISME
DE LA RENAISSANCE (XVIe) AU SIECLE DES LUMIERES
TEMPS MODERNES
ECONOMIE 1750
AUTEURS PHYSIOCRATES : F. QUESNAY, DUPONT DE NEMOURS, MERCIER DE LA RIVIERE, TURGOT, etc.
MINISTRE DES FINANCES 1774-1776
ECHEC DES REFORMES
OPPOSITION DES INTERETS ACQUIS
LOUIS XVI
ANCIEN REGIME
REVOLUTION 1789
ECOLE CLASSIQUE ANGLAISE 1770
1776 ADAM SMITH « LA RICHESSE DES NATIONS »
« Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »
WEALTH OF NATIONS
1848 JOHN STUART MILL « PRINCIPES D’ECO. POLITIQUE »
ADAM SMITH
DAVID RICARDO
ROBERT THOMAS MALTHUS
JEAN-BAPTISTE SAY
JOHN STUART MILL
LIBERALISME ECONOMIQUE (LAISSER FAIRE, LIBRE-ECHANGE)
LAISSER FAIRE è LIBERALISME ECONOMIQUE A L’INTERIEUR
LIBRE ECHANGE è LIBERALISME ECONOMIQUE A L’EXTERIEUR
THEORIES, LOIS ECONOMIQUES
LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS
DEUX FACTEURS DE PRODUCTION (K, L)
UN DE CES FACTEURS EN QUANTITE FIXE
L’AUTRE VARIABLE
RENDEMENTS DECROISSANTS (QUANTITE SUPPLEMENTAIRE DE PRODUCTION POUR CHAQUE OUVRIER EST MOINS ELEVEE QUE LA PRECEDENTE)
LOI DES AVANTAGES COMPARATIFS
COMMERCE INTERNATIONAL
LIBRE ECHANGE
DAVID RICARDO
CHAQUE PAYS A INTERET A SE SPECIALISER DANS LE SECTEUR OU IL EST RELATIVEMENT PLUS EFFICACE QUE LES AUTRES
LIBRE ECHANGE (SUPPRESSION LES DROITS DE DOUANE)
SPECIALISATION, DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL
MAXIMISATION DE LA PRODUCTION MONDIALE
MAXIMISER LA CONSOMMATION
CROISSANCE ECONOMIQUE
HAUSSE DES NIVEAUX DE VIE
MARCHE COMMUN 1957
UNION EUROPEENNE
ADAM SMITH 1776 THEORIE DE L’AVANTAGE ABSOLU
UN PAYS MOINS BON QUE TOUS LES AUTRES ????
DAVID RICARDO 1816 « PRINCIPES D’ECONOMIE POLITIQUE »
THEORIE DES AVANTAGES COMPARATIFS
THEORIE DES COUTS COMPARATIFS, COMPARES, RELATIFS
THEORIE DES AVANTAGES COMPARES, RELATIFS
PAYS LE MOINS BON
AVANTAGE A SE SPECIALISER è
SECTEUR OU SON DESAVANTAGE EST LE PLUS FAIBLE
PAYS MEILLEUR
AVANTAGE A SE SPECIALISER è
SECTEUR OU SON AVANTAGE EST LE PLUS MARQUE
GB PORTUGAL
VIN DRAP
HYP. GB SUPERIEURE AU PORTUGAL POUR LES DEUX BIENS
PORTUGAL INFERIEUR A LA GB POUR LES DEUX BIENS
LES DEUX PAYS GAGNENT A L’ECHANGE, SI
LA GB CHOISIT LE BIEN OU SA SUPERIORITE EST PLUS MARQUEE (DRAP)
LE PORTUGAL CHOISIT LE BIEN OU SON INFERIORITE EST LA PLUS FAIBLE (VIN)
EXEMPLE CHIFFRE
THEORIE DE COÛTS COMPARATIFS
EXEMPLE SAMUELSON
AVOCAT SECRETAIRE
SUPERIEUR POUR LE TRAVAIL DE PLAIDOIRIE
SUPERIEUR A LA SECRETAIRE
???
FAIRE LES DEUX PLAIDOIRIE COURRIER ???
SPECIALISER ??? DANS LA PLAIDOIRIE…
ABANDONNER A LA SECRETAIRE LE COURRIER
PRINCIPE D’ACCUMULATION
ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE
INVESTIR DANS DES EQUIPEMENTS, DANS DES INFRASTRUCTURES, DANS DES MACHINES NOUVELLES, ETC.
PROFITS DES ENTREPRISES
CROISSANCE ECONOMIQUE
PROFITS è INVESTISSEMENT è ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE è CROISSANCE (AUGMENTATION DE LA PRODUCTION)
EPARGNE DES CLASSES POPULAIRES FAIBLE
XXIe CLASSES MOYENNES NOMBREUSES EPARGNE
PROFITS D’AUJOURD’HUI è INVESTISSEMENTS DE DEMAIN è CROISSANCE ET L’EMPLOI D’APRES-DEMAIN
THEORIE DE LA REPARTITION DES REVENUS
THEORIE DE L’ETAT STATIONNAIRE
CAPITALISME A LONG TERME è STAGNATION
CROISSANCE ZERO (PRODUCTION IDENTIQUE D’ANNEE EN ANNEE)
LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS
PRINCIPE D’ACCUMULATION
TERRES EN QUANTITE LIMITEE
POPULATION AUGMENTE TOUJOURS
DEUX FACTEURS DE PRODUCTION : TERRE ET TRAVAIL
RENDEMENTS DECROISSANTS
PRODUCTION SUPPLEMENTAIRE DE NOURRITURE EST DECROISSANTE
PRIX DES BIENS AGRICOLES MONTENT
SALAIRES MONTENT
PROFITS BAISSENT
PRINCIPE D’ACCUMULATION
CROISSANCE DIMINUE è CROISSANCE ZERO
ETAT STATIONNAIRE
PESSIMISME DE L’ECOLE CLASSIQUE
DISMAL SCIENCE : ECONOMIE POLITIQUE
« SCIENCE LUGUBRE »
MILL ETAT STATIONNAIRE
ARTS MUSIQUES ECRITURE POESIE…
DEMENTIE PAR LES FAITS
CROISSANCE PLUS FORTE
AU XXe QU’AU XIXe…
FAILLE : PROGRES TECHNIQUE
ACCELERATION SANS PRECEDENT DU PROGRES TECHNIQUE
DECOUVERTES SCIENTIFIQUES
PARADOXE
LES CLASSIQUES VIVENT A L’EPOQUE DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE
ILS NE VOIENT PAS L’ESSENTIEL : L’ENTREE EN FORCE DU PROGRES TECHNIQUE
LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS NON VALIDE DU FAIT DU PROGRES TECHNIQUE
PRODUCTION DE NOURRITURE A AUGMENTE PLUS VITE QUE LA POPULATION
PRIX AGRICOLES ONT BAISSE A LONG TERME
SURABONDANCE DE LA PRODUCTION AGRICOLE
THEORIE DE LA RENTE DIFFERENTIELLE
FIXATION DES PRIX DANS LE CAS DE BIENS OU DE FACTEURS DE PRODUCTION EN QUANTITE LIMITEE
TERRES TERRES FERTILES TERRES ARIDES
COUT VARIABLE
COUT PLUS ELEVE POUR LES TERRES DIFFICILES
COUT PLUS FAIBLE POUR LES TERRES PLUS FACILE
PRODUCTION DONNEE POUR NOURRIR LA POPULATION
METTRE EN ŒUVRE DES TERRES FERTILES ET DES TERRES MOINS FERTILES
TERRES MOINS FERTILES SOIENT RENTABLES : PRIX COUVRENT LES COUTS PLUS ELEVES DE CES TERRES
TOUTES LES AUTRES : RENTE, LA DIFFERENCE ENTRE LE PRIX ET LE COUT DE PRODUCTION
RENTE DIFFERENTIELLE
Coûts
Au départ, en effet, avec les physiocrates et les classiques, au XVIIIe siècle et au début du XIXe, des auteurs comme Turgot ou Adam Smith
mêlent constamment des références et des analyses historiques à leur approche théorique.
C’est surtout David Ricardo (1817) qui introduira une rupture
en inaugurant en économie la démarche hypothético-déductive,
HYPOTHESES è DEDUCTION è THEORIES
basée sur le pur raisonnement logique menant à des théories abstraites.
La réalité historique n’occupe dès lors qu’une place réduite et décroissante dans le courant économique dominant jusqu’aux néoclassiques, successeurs de Ricardo à la fin du XIXe siècle et pendant tout le XXe.
LES NEOCLASSIQUES FIN XIXe et DEBUT XXe
LIBERALISME
MATHEMATIQUES
MODELE DU CONSOMMATEUR
COURANT DOMINANT MAINSTREAM ECONOMICS
Seuls les tendances marginales, les courants alternatifs, continueront à garder une place importante à l’histoire économique : il s’agit tout d’abord des auteurs socialistes, puis des auteurs historicistes et institutionnalistes.
EXEMPLE SUR LES CLASSIQUES, QUI MELENT HISTOIRE ET ECONOMIE, PUIS QUI SEPARENT HISTOIRE ET ECONOMIE
Cas de la répartition des revenus, vue par Smith et Say, filiations marxiste et néoclassique
ADAM SMITH à MARX ET LES AUTEURS MARXISTES
JEAN-BAPTISTE SAY à COURANT NEOCLASSIQUE
SMITH
Un seul facteur de production : TRAVAIL
État initial : sociétés préindustrielles et précapitalistes
Artisan, propriétaire de son atelier, produit des biens
État final : sociétés industrielles (accumulation du capital), sociétés capitalistes (capital approprié par des possédants)
Maîtres (Profit, rente)
Ouvriers (salaires)
Partage ? Conflit
Niveau du salaire, résultat du conflit
MINIMUM DE SUBSISTANCE
FRIEDRICH LASSALLE : LOI D’AIRAIN DES SALAIRES
LOI DU SALAIRE NATUREL
1776 PERDANTS DANS LE CONFLIT
CONFLIT
NIVEAU DES SALAIRES
Marx, XIXe
Plus-value (profit)
Capitalistes
─ BIC
─ Rente
─ Intérêt
Ouvriers (salaires)
Résumé
Dans la vision de Smith (reprise par Marx) :
La répartition des revenus se fait de la façon suivante :
1°) Quel est le mécanisme de la répartition ? Conflit (rapport de force)
2°) Quel va être le résultat de ce conflit ? A quel niveau va se fixer le salaire ?
Salaire : niveau le plus bas possible, minimum de subsistance, loi du salaire naturel, loi d’airain des salaires
Ouvriers sont perdants
Pourquoi ? Ouvriers non organisés, aucun droit, situation de faiblesse
Aujourd’hui ?
Mécanisme
Salaires fixés au minimum vital
Conflit moins défavorable
Syndicats, grève, lois sociales…
Jean-Baptiste Say (trois facteurs de production)
Salaire Rente Intérêt
Recettes Ventes
Profit = Recettes - Coûts
= Ventes – Charges (frais, dépenses…)
= CA - Coûts
Coûts = paiement des autres revenus (salaires, rentes, intérêts, etc.) + charges (achats de matières premières, etc.)
Profit, 4ème type de revenu, résidu (obtenu par différence), rémunération du risque, non garanti (perte)
Autres revenus ? Répartition des revenus ?
Autres revenus, assurés, déterminés par la loi de l'offre et de la demande (quantité et qualité), conflit évacué.
LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE à REVENUS
QUANTITE ET LA QUALITE DES FACTEURS DE PRODUCTION (TRAVAIL, TERRE, CAPITAL)
TRAVAIL QUALITE QUANTITE MARCHE DU TRAVAIL
OFFRE DE TRAVAIL (TRAVAILLEURS)
DEMANDE DE TRAVAIL (ENTREPRISES)
O > D è Salaires baissent
D > O è Salaires augmentent
Idem pour l’intérêt, la rente
CONCLUSION
SAY à ANALYSE NEOCLASSIQUE DE LA REPARTITION DES REVENUS
– 3 FACTEURS DE PRODUCTION EQUIVALENTS (au lieu d’un)
– CONFLIT REMPLACE PAR LA LOI DE L’O ET DE LA D
– ENTREPRENEUR PROFIT, PERTE
(RISQUE, REMUNERATION DU RISQUE (ENTREPRENEUR))
Aujourd’hui ?
Par un conflit ? Ou par le marché (la loi de l’offre et de la demande) ?
Conflit
Marché
B Le courant socialiste
KARL MARX 1818-1883
MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE 1848
Pamphlet, Marx et Engels
PCF Parti politique
Parti : tous ceux qui ont pris le parti de l’idéal communiste
LE CAPITAL 1867
Une somme, une œuvre monumentale, inachevée
HISTOIRE ET ECONOMIE
THEORIE DE L’HISTOIRE : MATERIALISME HISTORIQUE
─ L'infrastructure économique
de la société est composée des forces productives (ou mode de production) matérielles et humaines
(ressources, outils, machines, connaissances, techniques, travail),
et des rapports de production (ou organisation de la production) : relations entre les hommes à l'occasion des activités de production, par exemple les liens féodaux sur la terre, ou la hiérarchie dans l'entreprise industrielle, et mille autres types de rapports sociaux.
─ La superstructure juridique, culturelle et politique
qui recouvre les institutions, les lois et diverses formes de conscience sociale ou formes idéologiques comme
les mœurs, la culture, les croyances, l'art, etc.
INFRASTRUCTURE à SUPERSTRUCTURE
MODE DE PRODUCTION à ORGANISATION DE LA PRODUCTION
Moulin à bras à société esclavagiste (Antiquité)
Moulin à eau à société féodale
Moulin à vapeur à société capitaliste
MODE DE PRODUCTION, ORGANISATION DE LA PRODUCTION
DECALAGES è BOULEVERSEMENTS SOCIAUX
PROGRES TECHNIQUE è MODE DE PRODUCTION NOUVEAU
ORGANISATION, SUPERSTRUCTURES
EXEMPLE :
REVOLUTION DE 1789
NOUVEAU MODE DE PRODUCTION : MODE DE PRODUCTION INDUSTRIEL
ANCIENNE ORGANISATION DE LA SOCIETE : ANCIEN REGIME
NOUVELLE ORGANISATION SOCIALE : LIBERALISME ECONOMIQUE
THEORIE DE L’HISTOIRE : EVOLUTION DES SOCIETES
LUTTE DES CLASSES
ESCLAVES MAITRES ANTIQUITE REVOLTE DES ESCLAVES SPARTACUS
SERFS SEIGNEURS MOYEN AGE JACQUERIES
BOURGEOISIE ARISTOCRATIE TEMPS MODERNES
OUVRIERS CAPITALISTES (BOURGEOISIE) EP. CONT.
ACCELERATION DU PASSAGE A UNE NOUVELLE FORME DE SOCIETE
Matérialisme historique (théorie marxiste de l’évolution des sociétés, théorie de l’histoire) :
– L’infrastructure (façon de produire) conditionne le reste (l’organisation de la société, les mœurs, les croyances, etc.).
– Les décalages infra/superstructures, d’une part, ET la lutte des classes, d’autre part, expliquent les bouleversements sociaux.
DIFFERENTES FORMES D’ORGANISATION DE LA SOCIETE
Communauté primitive (coopération dans le groupe/concurrence entre les groupes) ;
MPA
Mode de production asiatique
(Etat pyramidal centralisé/propriété collective) ;
Civilisation de l’Égype ancienne, Chine ancienne
PYRAMIDE
Mode de production antique (esclavage) ;
GRECE, ROME…
Mode de production féodal (servage) ;
Serfs
Esclavage (servitude) / Servage
Esclaves (Antiquité) / Serfs (Moyen Age)
Serfs, servitude, serviteur, servile, servilité
Servus : esclave en latin
Esclave, slave, esclavo, escravo…
Saqlab : peuples du nord-est de l’Europe, les Slaves
Condition différente, droits (amélioration)
Lien entre le propriétaire et l’esclave, lien entre le seigneur et le serf
Lien direct Lien indirect
Terre
Seigneur à Terre à Serfs
Attaché à la terre, droit à la terre
Mode de production capitaliste (salariat).
BOURGEOISIE / CLASSE OUVRIERE
CONFLITS SOCIAUX
CONCENTRATION CROISSANTE
GRANDES UNITÉS
CAPITALISME DE PETITES UNITES DE PRODUCTION
CAPITALISME DE GRANDES UNITES DE LA PRODUCTION
Socialisme et communisme
CAPITALISME à SOCIALISME ?
MATERIALISME HISTORIQUE
CONCENTRATION CROISSANTE DES FIRMES
DECALAGE ENTRE MODE DE PRODUCTION ET ORGANISATION DE LA PRODUCTION è SOCIALISME
CONCENTRATION è ORGANISATION DE LA PRODUCTION DEVIENT COLLECTIVE
Le travail devient collectif dans la réalité
MAIS les lois, les habitudes, la superstructure, restent dans le cadre de la propriété individuelle, privée, des entreprises (capitalisme)
Décalage entre travail collectif et des lois qui sont restées basées sur l’individualisme. Contradiction.
Passage au socialisme
Adaptation : travail collectif et une propriété collective
Définitions
SOCIALISME ?
CAPITALISME ?
SOCIALISME POLITIQUE / ECONOMIQUE
POLITIQUE SOCIALISME PS SOCIAL-DEMOCRATIE
ECONOMIE DE MARCHE, CAPITALISME
LOIS SOCIALES, PROTECTION SOCIALE, INTERVENTION DE L’ETAT POUR REGULER L’ECONOMIE
SOCIALISME SENS ECONOMIQUE
SOCIALISME REEL
COLLECTIVISATION DES MOYENS DE PRODUCTION
OPPOSE AU CAPITALISME : Propriété privée des moyens de production
MODE D’APPROPRIATION DES MOYENS DE PRODUCTION :
– COLLECTIF : SOCIALISME
– PRIVE : CAPITALISME
SOCIALISME REEL
URSS, CHINE, COREE DU NORD, CUBA, DEMOCRATIES POPULAIRES…
SYSTEMES CAPITALISTES : EUROPE, AMERIQUE, ETC.
DEUXIEME CRITERE :
MODE DE REGULATION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
PRODUCTIONS CONSOMMATIONS
BESOINS SATISFAITS
OFFRE ET DEMANDE
PENURIE O < D
SURPRODUCTION O > D
1) MARCHE ECONOMIE DE MARCHE
LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
PRIX LIBRES
SYSTEME DECENTRALISE
2) PLAN OU PLANIFICATION IMPERATIVE
ETAT
ECONOMIE DE COMMANDE ECONOMIE PLANIFIEE
PRODUCTION CONSOMMATION O ET D
SYSTEME CENTRALISE
ETAT EVALUE LES BESOINS
FIXE LES PRODUCTIONS
FIXE LES PRIX FIXE LES REVENUS
DEUX CRITERES
MODE DE REGULATION PLAN OU MARCHE
MODE D’APPROPRIATION (MP) PRIVEE OU COLLECTIVE
CAPITALISME PROPRIETE PRIVEE DES FIRMES, DES TERRES
ECONOMIE DE MARCHE : LIBERALISME ECONOMIQUE (LAISSER FAIRE)
CROISEMENT DES DEUX CRITERES :
4 SYSTEMES ECONOMIQUES POSSIBLES
SYSTEME ECONOMIQUE :
MODE DE REGULATION + MODE D’APPROPRIATION
1) MODE D’APPR. PRIVEE + ECONOMIE DE MARCHE :
ECONOMIE CAPITALISTE DE MARCHE
PAYS OCCIDENTAUX
2) MODE D’APPROPRIATION COLLECTIVE + ECONOMIE PLANIFIEE
ECONOMIE SOCIALISTE PLANIFIEE
URSS DEMOCRATIES POPULAIRES COREE DU NORD CUBA
3) MODE D’APPR. COLLECTIVE + ECONOMIE DE MARCHE
ECONOMIE SOCIALISTE DE MARCHE
CHINE DEPUIS 1979 DENG XIAOPING
4) MODE D’APPROPRIATION PRIVEE + PLAN IMPERATIF
CAPITALISME PLANIFIE
DICTATURES FASCISTES : Allemagne nazie 1933-1945
SYSTEMES ECONOMIQUES = QUATRE GDS SYST. ECO.
Mode de régulation de l’économie
|
|
Marché |
Plan
|
Mode d'appropriation |
privé
|
Capitalisme de marché |
Capitalisme planifié |
des moyens de production |
collectif
|
Socialisme de marché |
Socialisme planifié |
Conclusion
vision linéaire : esclavagisme, féodalisme, capitalisme, socialisme, communisme (à chacun selon ses besoins, fin de l’aliénation, dépérissement de l’Etat, société idéale)
SOCIETES SUIVENT DES ETAPES DIFFERENTES
CAPITALISME A UN ROLE HISTORIQUE : REALISER L’ACCUMULATION DU CAPITAL
REVOLUTION SOCIALISTE : PAYS CAPITALISTES AVANCES
RUSSIE 1917 CHINE 1949
PAYS DU TIERS MONDE
LENINE, TROTSKI
ERREUR ?
RUSSIE EUROPE DE L’EST CHINE
1990 1990 MARCHE
OUI
ANALYSE DE MARX VALABLE
CAPITALISME SAUVAGE (XIXe SIECLE) /
CAPITALISME MIXTE (XXe SIECLE)
CAPITALISME SOCIALISE
REVOLUTION EVOLUTION TRANQUILLE, PACIFIQUE
C L'école historique allemande
HISTORICISTES Ecole historiciste
ECONOMISTES
FIN XIXe SIECLE 1880-1910
HISTOIRE FAITS ECONOMIQUES PASSES
LOIS ECONOMIQUES VERITES ETABLIES
INDUCTION / DEDUCTION
METHODE INDUCTIVE : OBSERVATION
METHODE DEDUCTIVE : RAISONNEMENT LOGIQUE
ECOLE NEOCLASSIQUE EN ECONOMIE
METHODE DEDUCTIVE MATHS
ECOLE MARGINALISTE : Autriche ECOLE DE VIENNE
OPPOSITION ENTRE HISTORICISTES ET MARGINALISTES
G. von Schmoller / K. Menger
HISTORICISTES / NÉOCLASSIQUES MARGINALISTES
METHODENSTREIT QUERELLE DES METHODES
1900 « VICTOIRE » DES MARGINALISTES
ECONOMISTES NEOCLASSICISME
COURANT PRINCIPAL COURANT NEOCLASSIQUE
MAINSTREAM ECONOMICS
Max Weber
B. Hildebrand
K. Bücher
Werner Sombart
A. Spiethoff
Wilhelm Roscher
USA IMMIGRATION
HISTORICISME
Institutionnalisme 1900
THORSTEIN VEBLEN
1980-2000... NEI : New Economic Institutionalism
DOUGLASS NORTH PRIX NOBEL 1993
D L'école quantitative française
ECONOMISTES
HISTOIRE ECONOMIQUE QUANTITATIVE
F. Simiand, 1900-1910
Cycles longs de l’activité économique
mouvements A (ascendants) et B (descendants)
20 à 25 ans A prix, production, revenus, échanges, etc. à la hausse
20 à 25 ans B à la baisse
UN CYCLE 40 à 50 ANS UNE PHASE A + UNE PHASE B
1780 CYCLES LONGS
Activité économique : production nationale (PNB, PIB, RN, etc.)
N. Kondratief, 1920
Cycles Kondratief
CYCLES KONDRATIEF
URSS
XXe SIECLE 2000 PHASE A
1973-1995 PHASE B
INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES TI NOUVELLE ECONOMIE
E. Labrousse
"Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France", 1933
50 ANS CHEF DE FILE DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE QUANTITATIVE
"La crise de l'économie française à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution", 1944
Causes de la Révolution française (conjoncturelles)
1789
MARX Causes structurelles
CRISE ECONOMIQUE è REVOLUTION
1780
1945
"Comptabilité nationale rétrospective"
COMPTABILITE NATIONALE
DEPRESSION DU CAPITALISME CRISE DE 1929
DEUXIEME GUERRE MONDIALE
RENOUVEAU DE LA PENSEE ECONOMIQUE
REMISE EN CAUSE DES IDEES DOMINANTES, CAD DES IDEES NEOCLASSIQUES
JOHN MAYNARD KEYNES
1936 “THEORIE GENERALE”
MACROECONOMIQUE / MICROECONOMIQUE
UNITES : INDIVIDUS FIRME MARCHES
ECONOMIE GLOBALE
FLUX CIRCUIT ECONOMIQUE
INSTRUMENTS DE MESURE : CN
THEORIE GLOBALE
MACROECONOMIE
APRES 1945 MESURER
COMPTABILITES NATIONALES
CN, 1945...
COMPTES DE LA NATION
SERVICE STATISTIQUE DU MINISTÈRE DES FINANCES
MAQUETTE MODELE REDUIT
– Bilan : agrégats (PIB, PNB, RN..) production nationale, croissance économique
GRANDEURS MACROECONOMIQUES
AGREGER
– Circuit économique : circulation des flux entre les agents économiques (Etat, entreprises, ménages, extérieur, banques, etc.)
Tableaux, Tableau économique d’ensemble, Tableau des Entrées/Sorties
CN RETROSPECTIVE
METHODES DE LA CN è EPOQUES PASSEES
E La « New Economic History » ou Cliométrie
USA
NEH, 1960...
CLIOMÉTRIE CLIOMETRY
MESURE
ANALYSE ÉCONOMIQUE NÉOCLASSIQUE EN HISTOIRE ECONOMIQUE
OUTILS
Donald McCloskey :
« Ce n'est pas le fait de mesurer qui permet de définir les cliométriciens pas plus d'ailleurs que les autres économistes, mais bien la théorie économique et surtout la théorie des prix.
Un cliométricien est un économiste qui applique une théorie économique (le plus souvent simple) à des données historiques (pas nécessairement quantitatives) dans l'intérêt de l'histoire (et non de l'économie). »
1993 NOBEL SC. ÉCO.
ROBERT FOGEL, DOUGLASS NORTH
Économétrie rétrospective, institutions, NEI : NEH, cliométrie
CAMPUS US ANNEE CINQUANTE
HISTOIRE ECONOMIQUE
PERTE D’INTERET, DESAFFECTION
PURDUE UNIVERSITY
Les trois principaux apports de la cliométrie, d'après ses adeptes, ont ainsi été les suivants:
— corriger les interprétations erronées de l'histoire qui résultaient d'une mauvaise compréhension des mécanismes économiques
— introduire en histoire les méthodes quantitatives modernes de l'économie ET SES THEORIES.
— le dernier apport est d'avoir transformé la vision moderne sur certains débats historiques majeurs, notamment pour l'histoire économique américaine (la croissance, les banques et la monnaie, l'esclavage, le rôle des chemins de fer), mais pas seulement, ainsi un des principaux thèmes concerne la France et l'Angleterre au moment de la révolution industrielle
THEORIES REVISIONNISTES
REVISION DE L’HISTOIRE TRADITIONNELLE
REVISIONNISME
THESES CONTESTENT L’EXISTENCE DES CHAMBRES A GAZ CAMPS
DEUX EXEMPLES
FIN XIXe REVISIONNISME
REVISION DES THEORIES MARXISTES PAR LES PARTIS SOCIALISTES EUROPEENS
EDUARD BERNSTEIN SPD
SOCIAL-DEMOCRATIE
REFORMISME DANS LES PARTIS SOCIALISTES
REVISIONNISME
INTERPRETATION TRADITIONNELLE
EX. GB BERCEAU DE LA REVOL. INDUST.
REVISION DE CETTE INTERPRETATION (CLIOMETRIE)
France BERCEAU DE LA RI
THEORIE REVISIONNISTE
EXEMPLES
ESCLAVAGE AU XIXe
SUD
1861-1865 Civil War GUERRE DE SECESSION
NORD 1865
UNITE
NORD ABOLITIONNISTE 1810
SUD ESCLAVAGISTE
ABRAHAM LINCOLN
Union (NORD) / Confédération (SUD)
FEDERATION D’ETATS
GVT CENTRAL ETAT FEDERAL
Canada BRESIL AUSTRALIE Allemagne SUISSE (CH)
CONFEDERATION D’ETATS
ETATS INDEPENDANTS
REPRESENTATION COMMUNE
EX. UNION EUROPEENNE
ESCLAVAGE
R. FOGEL
HISTORIENS TRAD. ESCLAVAGE
SOUS-DEVELOPPEMENT
ESCLAVAGE PLANTATIONS RENTABLES
CHOIX RATIONNEL AVANTAGES COMPARATIFS
GUERRE DE SECESSION
CHEMINS DE FER —> Industrialisation
THEORIE TRAD. CH. DE FER INDISPENSABLES INDUSTRIALISATION
THEORIE DES CLIOMETRICIENS
CH. DE FER « DISPENSABLES »
Analyse contrefactuelle
FAIT / "CONTREFAIT"
FAIT CHEMINS DE FER
HYP. : pas de chemin de fer (CONTREFAIT)
Modèle global économétrique : ECONOMIE US
SUPPRIME UN ELEMENT (CH. DE FER)
INDUSTRIALISATION
Uchronie
TEMPS QUI N’EST PAS
UTOPIE : LIEU QUI N’EST PAS
SCIENCE FICTION
EX NAPOLEON
1945
CONCLUSION
CLIOMETRIE
FAITS DU PASSE (HISTOIRE)
ET THÉORIES (ÉCONOMIE)
MEILLEURE COMPREHENSION DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE
L'histoire économique tient à la fois de l'histoire et de la science économique. Depuis l'Antiquité les historiens ont abordé les questions économiques et sociales, mais c'est seulement au XVIIIe siècle avec Voltaire et au XIXe avec Michelet que l'histoire s'ouvre peu à peu sur les aspects non évènementiels, militaires ou politiques.
Il faudra cependant attendre l'école des Annales avec Marc Bloch, Lucien Febvre et Fernand Braudel pour voir l'histoire économique prendre une place centrale dans les sciences historiques.
Les histoires sérielle, quantitative, sociale, démographique, prennent alors leur essor et la nouvelle histoire tend à aborder tous les aspects de la vie humaine, à devenir totale.
Du côté de l'économie, les grands auteurs classiques comme Adam Smith ont mêlé raisonnement économique et analyse historique jusqu'à David Ricardo. Celui-ci opère une rupture en isolant l'analyse économique de l'histoire.
La science économique devient abstraite, hypothético-déductive, et délaisse peu à peu le recours à l'induction comme moyen d'élaboration des lois.
Les seules exceptions sont à chercher chez Marx, historien autant que philosophe et économiste, et aussi avec l'école historique allemande de la fin du siècle, dont le chef de file est Gustav Schmoller, qui croise le fer avec les néoclassiques dans la célèbre polémique du Methodenstreit. Mais il ne s'agit que d'un combat d'arrière-garde et la science économique désormais formalisée de façon mathématique rigoureuse reste résolument a-historique.
Le mariage de l'histoire et de l'analyse économique se fera néanmoins après la deuxième guerre mondiale avec les économistes américains de la new economic history, qui appliquent au passé les méthodes scientifiques de l'économie.
L'histoire apporte les faits et l'économie les outils qui permettent d'analyser ces faits.
Objectifs de connaissance :
— présenter les différents modèles de la croissance et du développement économique à long terme
— avoir une idée claire de l'évolution de la population et des techniques sur le long terme.
CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
AUGMENTATION DE LA PRODUCTION NATIONALE
PIB PRODUIT INTERIEUR BRUT
PNB PRODUIT NATIONAL BRUT
B & S : ENTRE LE 1er JANVIER ET LE 31 DECEMBRE
TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE
AUGMENTATION RELATIVE DE LA PRODUCTION NATIONALE
4 TYPES : ORIGINE, SOURCE
QUATRE GRANDS AUTEURS
ADAM SMITH 1776
JOSEPH SCHUMPETER 1920
ROBERT SOLOW 1950
ESTER BOSERUP 1970
─ la croissance smithienne
ADAM SMITH
CROISSANCE
qui résulte de l'intensification de la division du travail, liée à des échanges accrus.
– ENTREPRISE DIVISION DES TÂCHES SPECIALISATION
PIN FACTORY FABRIQUE D’EPINGLES
– NATION SPECIALISATION REGIONALE, LES REGIONS SE SPECIALISENT
– INTERNATIONAL DIVERS PAYS SE SPECIALISENT ET ECHANGENT COMMERCE INTERNATIONAL
DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL
SPECIALISATION INTERNATIONALE
LIBRE-ECHANGE vs PROTECTIONNISME
CROISSANCE ECONOMIQUE
SECTEURS PLUS PRODUCTIFS
MAXIMISATION DE LA PRODUCTION MONDIALE
─ la croissance schumpetérienne provient de connaissances accrues, de progrès techniques, d'inventions et d'innovations
qui permettent d'augmenter la productivité, DONC LA PRODUCTION (CROISSANCE)
et cela sans sacrifice de la part de la population en terme de consommation.
Joseph SCHUMPETER vers 1910-1920
CAPITALISME ENTREPRENEURS-INNOVATEURS
INNOVATIONS
─ la croissance solovienne
Robert SOLOW vers 1950
RESSOURCES APPLIQUEES INPUTS OU FACTEURS DE PRODUCTION
QUANTITE DE TRAVAIL, DE CAPITAL TECHNIQUE
CAPITAL TECHNIQUE : MACHINES, EQUIPEMENTS, INFRASTRUCTURES
CAPITAL / TRAVAIL
CAPITAL PAR TETE AUGMENTE
PRODUCTIVITE (PRODUCTION PAR TETE) EN HAUSSE
CROISSANCE ECONOMIQUE
CROISSANCE SACRIFICE
CROISSANCE « GRATUITE » SMITH SCHUMPETER
CAPITAL EPARGNE (NON CONSOMMATION)
INVESTISSEMENT : AUGM. DU CAPITAL DISPONIBLE
I, K
INVESTISSEMENT CAPITAL
FLUX, STOCK
INV. = VARIATION DE LA QU. DE CAPITAL (FLUX)
CAPITAL : STOCK, QUANTITE TOTALE DE BIENS DE PRODUCTION DISPONIBLES
FLUX : VARIATION ENTRE DEUX DATES
STOCK : GRANDEUR CUMULEE
Y PRODUCTION QUANTITE PRODUITE PAR L’ECONOMIE (FLUX)
Epargne S (Saving)
Thésaurisation
ex. village de pêcheurs
Y = C
PAS DE SURPLUS
PECHE MIRACULEUSE
Y > C
SURPLUS
2 CAS SURPLUS : THESAURISATION OU EPARGNE
THESAURISATION SURPLUS
EPARGNE
UNE SEMAINE
FILET PIROGUE
EPARGNE INVESTISSEMENT AUGM. DU CAPITAL
PRODUCTION ACCRUE
EP. è INV. è CROISSANCE
SURPLUS THESAURISATION CAPITAL IDENTIQUE
EPARGNE INV. CAPITAL EN HAUSSE
MODÈLES DE CROISSANCE NÉOCLASSIQUES, années 1950 et suivantes SOLOW
1er janvier 31 décembre
1er janvier K’ > K etc.
ACCUMULATION DU CAPITAL : K, K’… K’ > K…
I = K’ - K I = ∆ K
CROISSANCE ECONOMIQUE : Y, Y’… Y’ > Y….
AMORTISSEMENT reconstitution le capital usé
INV. BRUT = INV. NET + AMT
AMT = PROD. DE BP DE REMPLACEMENT
INV. NET = PRODUCTION DE NOUVEAUX BP
SOLOW CROISSANCE CONSEQUENCE DE L’ACCUMULATION DU CAPITAL (EPARGNE, SACRIFICE INITIAL EN TERME DE CONSOMMATION)
─ la croissance boserupienne
Ester BOSERUPvers 1970
Pression démographique è croissance économique
HAUSSE DE LA PRODUCTION SUPERIEURE A LA HAUSSE DE LA POPULATION
CROISSANCE DE LA PRODUCTION PAR TETE (PNB/hab.)
OPP. THOMAS MALTHUS 1798
agriculture
Techniques d'agriculture extensives, SAHEL
EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE
PRESSION DEMOGRAPHIQUE
DEFI
Techniques agricoles intensives
Croissance économique
ex. Révolution verte, PVD, 1960
VHR, Riz miracle
VARIETES A HAUT RENDEMENT
HAUSSE DE LA PRODUCTIVITE
INDE CHINE INDONESIE
FAMINES AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
VHR VARIETES HYBRIDES CROISEMENT
OGM MODIFICATION GENETIQUE
B Les grands modèles de croissance
GRANDES EXPLICATIONS DE LA CROISSANCE À LT
CROISSANCE = DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE
GRANDS AUTEURS
1°) Karl Marx (1818-1883)
CAPITALISME, RÔLE HISTORIQUE
ACCUMULATION DU CAPITAL
PRODUCTION, CROISSANCE ÉCONOMIQUE
— CAPITALISME COMMERCIAL XVIe siècle
GRANDES DECOUVERTES
« Le commerce mondial et le marché mondial inaugurent au XVIe siècle la biographie moderne du capitalisme. »
SOCIETES PRECAPITALISTES : TOUTES LES SOCIETES AVANT LA RENAISSANCE
SOC. PRECAPITALISTES ET PREINDUSTRIELLES
SOCIETES EUROPEENNES DU XVIe AU XVIIIe :
SOCIETES CAPITALISTES PREINDUSTRIELLES
SOCIETES PREINDUSTRIELLES : avant la révolution industrielle, avant 1760
— CAPITALISME FINANCIER XVIIe siècle
CAPITALISME COMMERCIAL ET FINANCIER
— CAPITALISME INDUSTRIEL XVIIIe et XIXe siècles
et XXe SIECLE
Révolution industrielle après 1760
2°) Joseph Schumpeter
INNOVATION
RUPTURE
"Ajoutez les uns derrière les autres autant de carrosses que vous voudrez, vous n'obtiendrez jamais pour autant un chemin de fer ! "
EN GROUPE, « GRAPPES D’INNOVATION »
PERIODES PROPICES AUX INNOVATIONS
FIN DU XVIIIe INNOVATIONS DIVERSES
FIN DU XIXe INNOVATIONS DIVERSES DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE
FIN DU XXe REVOLUTION TECHNOLOGIQUE TI
Invention : une découverte technique, d’un processus technologique.
Innovation : l'incorporation de l'invention dans le secteur productif, c'est-à-dire par les entreprises.
Rôle de l'entrepreneur-innovateur
Processus de "destruction créatrice".
CRISES ECONOMIQUES
ANCIENS SECTEURS DISPARAISSENT
NOUVEAUX SECTEURS APPARAISSENT
Cinq cas d'innovations :
— nouveaux produits ou des produits ayant de nouvelles qualités : "innovations de produits" ;
— nouveaux processus productifs : "innovations de processus" ;
— accès à de nouveaux marchés ;
— exploitation de nouvelles sources de matières premières ou de produits semi-finis ;
— mise en place de nouvelles structures organisationnelles.
Sociétés anonymes (par actions)
CROISSANCE ECONOMIQUE
INNOVATIONS ET CYCLES
CYCLES LONGS CYCLES KONDRATIEF (SIMIAND)
DEPRESSION EPUISEMENT DES INNOVATIONS
CREUX TECHNOLOGIQUE
EXPANSION
ORIGINE LES INNOVATIONS
DIFFERENTS CYCLES DE LA PERIODE INDUSTRIELLE :
PREMIER CYCLE CYCLE DE LA PREMIERE REVOLUTION INDUSTRIELLE
Phase A : 1780 1815 EXPANSION MACH. A VAPEUR, MACH. TEXTILES, SIDERURGIE
Phase B : 1815 à 1840 DEPRESSION
DEUXIEME CYCLE CYCLE DE LA « RAILROADIZATION »
1840 1870 EXPANSION CH. DE FER, ACIER A
1870 1890 DEPRESSION B
TROISIEME CYCLE CYCLE DE LA 2e REVOLUTION IND.
Phase A 1890 1920 EXPANSION AUTOM. CHIMIE PETROLE ELECTRICITE
1920 1940 DEPRESSION (1929) PHASE B
QUATRIEME CYCLE CYCLE DE L’APRES GUERRE
1940 1973 EXPANSION TRENTE GLORIEUSES
PHASE A BIENS DE CONSOMMATION DURABLE
SOCIETE DE CONSOMMATION 1920 États-Unis, 1950 Europe occidentale
Phase B 1973 1995 RECESSION CRISE DU PETROLE
CINQUIEME CYCLE ? CYCLE ACTUEL PHASE A
1995 A ? EXPANSION ?
NLLES TECHNOLOGIES
TROISIEME REVOLUTION TECHNOLOGIQUE TI
3°) Karl Polanyi
1944 « LA GRANDE TRANSFORMATION »
ÉCONOMIE DE MARCHÉ LIBERTE DES PRIX O ET D
CAPITALISME MODE D’APPROPRIATION DES MP APPR. PRIVEE
ECONOMIE DE MARCHE MODE DE REGULATION DE L’ECONOMIE MODE DECENTRALISE LIBERTE DES PRIX
COMMENT CA APPARAIT ? HISTOIRE ?
ECONOMIE DE MARCHE
– BIENS ET SERVICES PRIX LIBRES MARCHÉS O ET D
– FACTEURS DE PRODUCTION, PRIX LIBRES, MARCHÉS,
O ET D
BIENS ET SERVICES PERIODE PLUS ANCIENNE
ANTIQUITE MOYEN AGE
FACTEURS DE PRODUCTION HORS MARCHE
XVIIIe SIECLE
TEMPS MODERNES, ENTRE LE XVe et le XIXe SIECLE :
MISE EN PLACE D’UNE ECONOMIE DE MARCHE GENERALISEE :
Apparition du facteur de production terre, échangeable sur un marché
Le travail devient aussi un facteur de production échangeable sur un marché nouveau: le marché du travail
Le capital devient un fp échangeable sur un marché, marché des capitaux
MECANISMES PAR LESQUELS TERRE, TRAVAIL, CAPITAL SONT DEVENUS ECHANGEABLES SUR DES MARCHES
– ENCLOSURES ET LEURS EFFETS
– GRANDES DECOUVERTES ET LEURS CONSEQUENCES
COMMENT ? POURQUOI ?
— Enclosures
Clôture des terres
Enclosures vs OPEN FIELD MOYEN AGE
CHAMP CLOS CONTRE CHAMP OUVERT
OPEN FIELD
GESTION COLLECTIVE, COMMUNAUTAIRE
VILLAGE
ENCLOSURES
CAPITALISME AGRAIRE
INDIVIDUALISME AGRAIRE
EXPLOITANT RESPONSABLE
INNOVATION AGRICOLE
PROFITS GAINS
MOYEN AGE ET LE XVIIIe OPEN FIELD VERS LES ENCLOSURES
CAPITALISME AGRAIRE
ANGLETERRE ?
MATIÈRE PREMIÈRE, LAINE
GB NON INDUSTRIALISEE MATIERE PREMIERE BRUTE
EXPORTATIONS VERS LE CONTINENT
FLANDRES, INDUSTRIES TEXTILES
ÉLEVAGE
PROFITS SEIGNEURS
ENCLORE ENCLOSURES ELEVAGE
Tableau 1
Chronologie des enclosures
Pourcentage de terres encloses en Angleterre
période |
% de terres encloses dans la période |
date |
% cumulé : total des terres encloses |
avant 1500 |
45 |
1500 |
45 |
XVIe siècle |
2 |
1600 |
47 |
XVIIe siècle |
24 |
1700 |
71 |
1700-1760 |
4 |
1760 |
75 |
1760-1800 |
9 |
1800 |
84 |
1800-1914 |
11,4 |
1914 |
95,4 |
MARCHE ?
ENCLOSURES VENTES DE TERRES, MARCHÉ DE LA TERRE
TERRE FP ECHANGEABLE SUR UN MARCHE
TRAVAIL
ENCLOSURE ELEVAGE MOINS DE MO
EXPULSION DE LA TERRE
EXODE RURAL VERS LES VILLES
TRAVAILLEURS MARCHE DU TRAVAIL VILLES
FORCE DE TRAVAIL SALAIRE
TRAVAIL FP ECHANGEABLE SUR UN MARCHE
MARCHE DU TRAVAIL
TERRE TRAVAIL ECHANGEABLES SUR DES MARCHES
ÉCONOMIE DE MARCHÉ EN EUROPE OCCIDENTALE (GB)
— Les grandes découvertes XVe siècle, XVIe siècle
Économie de marché
Inflation HAUSSE DES PRIX CONTINUE AU XVIe SIECLE
ESPAGNE
Or, Argent Bolivie, Potosi
AFFLUX DE METAUX PRECIEUX
MOYEN AGE MANQUE DE METAUX PRECIEUX
OR ARGENT
OR ARGENT AFRIQUE NOIRE SAHEL
COMMERCE AVEC LES ARABES
PENURIE DE METAUX PRECIEUX
GRANDES EXPLORATIONS OR
ARGENTINE ARGENT
RIO DE LA PLATA
EL DORADO
INFLATION DU XVIe SIECLE
HAUSSE DE LA MASSE MONETAIRE
è inflation des prix au XVIe siècle
GRANDE INFLATION DU SIECLE
AFFLUX DE METAUX PRECIEUX
JEAN BODIN 1568
THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE (XXe SIECLE)
IRVING FISHER
MM à PRIX
Salaires nominaux : hausse
Salaires réels : baisse (pouvoir d'achat)
HAUSSE DES SALAIRES INFERIEURE A LA HAUSSE DES PRIX
COUT DU TRAVAIL EN BAISSE POUR LES EMPLOYEURS
RECETTES (VENTES) EN HAUSSE (INFLATION)
PROFITS : HAUSSE CONTINUE AU XVIe SIECLE
PRODUCTEURS
MARCHANDS
ENTREPRENEURS
VENDEURS
ARMATEURS
ETC.
PROFITS à INVESTISSEMENTS
ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE
Grandes découvertes à Accumulation du capital
XVe et XVIIIe ACCUMULATION DU CAPITAL
REVOLUTION INDUSTRIELLE
ECONOMIE DE MARCHE
Capital, facteur de production échangeable sur un marché, intérêt
MARCHE DES CAPITAUX
PROFITS CIRCULATION DES CAPITAUX
PRETS EMPRUNTS MARCHE DES CAPITAUX
Inflation GAGNANTS ET DES PERDANTS
– SALARIES : SALAIRES REELS EN BAISSE
– Titulaires de revenus fixes
SOCIETE STABLE MOYEN AGE
Seigneurs propriétaires terriens
Redevances fixes
Vente de terres, marché de la terre
AUTRES ACTIVITES MARCHE DU TRAVAIL
SALARIES PATRONS
Cette longue transformation dans laquelle
les fiefs deviennent un facteur de production, la terre, fournissant un revenu (rente) et s’échangeant sur un marché, le marché de la terre ;
les serfs deviennent des hommes libres de vendre leur travail rémunéré par un salaire, sur le marché du travail ;
le trésor devient un capital destiné à rapporter profit ou intérêt, sur le marché des capitaux
est celle de la naissance du capitalisme de marché, système où les biens mais aussi les facteurs de production sont échangés sur des marchés qui fixent leurs prix.
Schéma linéaire du développement
1960 « Les étapes de la croissance économique »
MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT : Grande-Bretagne
5 ÉTAPES
1) Société traditionnelle
STATIONNAIRE
TECHNIQUES
TRADITION
2) Conditions préalables au changement
Infrastructures
Etat organisé
Institutions adaptées
Innovations techniques
3) Décollage (take-off)
TAUX D'INVESTISSEMENT I / Y x 2 (5 à 7 %, 10 à 15 %)
INDUSTRIES MOTRICES INNOVATIONS
CROISSANCE AUTO-ENTRETENUE ET RÉGULIÈRE À LT
GB 1780-1800
F 1830-1860
USA 1850-1860
ALLEMAGNE 1850-1870
...
4) Marche vers la maturité
Modernisation qui gagne l’ensemble des secteurs : innovations techniques se généralisent
Classe moyenne qui devient peu à peu dominante
Innovations, progrès technique, deviennent constants
Changement technique permanent, recyclage
5) Âge de la consommation de masse
Société de consommation
USA 1920
CANADA 1925
GB 1935
AUSTRALIE 1940
EUROPE OCCID. 1950
JAPON 1960
PAYS DÉVELOPPÉS + PAYS ÉMERGENTS
CONSOMMATION ELEVEE (BIENS DE CONSOMMATION DURABLES) CARACTERISE L’ESSENTIEL DE LA POPULATION
UNIFORMISATION DES MODES DE CONSOMMATION
Auteur d'un modèle explicatif de l'industrialisation dans les pays en retard, ceux qui sont arrivés après l’Angleterre et la France dans la grande transformation de la fin du XVIIIe en Europe occidentale (la révolution industrielle), les latecomers.
MODELE DES LATECOMERS
LATECOMERS / 1ÈRE RÉVOL. INDUSTRIELLE (1760)
2ÈME PARTIE DU XIXe siècle
ALL., RUSSIE, JAPON...
Pour Gerschenkron plus le pays est en retard, plus rapide sera son industrialisation, du fait des tensions provoquées par le retard.
GB 150 ANS « EARLY STARTER »
ALL. 50 ANS
JAPON 30
CORÉE DU SUD 20 ans
ARGUMENTS
— Intervention de l'État
— Rôle des groupes dynamiques qui se mobilisent pour relever le défi.
ALL., RUSSIE, JAPON
Ex. Samouraïs
Guerriers d’élite
Ere Meiji, après 1869
Industriels, entrepreneurs, hommes d’affaire
— Adoption des techniques les plus modernes par le transfert, l'imitation, l'importation ;
réservoir technologique international disponible
GB 150 ANS INVENTIONS PLUS LONG
ESSAI ET D’ERREUR
TATONNEMENT
MAUVAISES ORIENTATIONS
DELAIS RETARD
JAPON 30 ANS
NÉO-INSTITUTIONNALISME, 1970...
(ANCIEN) INSTITUTIONNALISME
THORSTEIN VEBLEN (école historique allemande)
fin XIXe siècle : MARGINALISTES / INSTITUTIONNALISTES
NÉOCLASSIQUES : THÉORIE, PAS DES INSTITUTIONS
INSTITUTIONNALISTES : PAS DE THÉORIE, INSTITUTIONS
NÉO-INSTITUTIONNALISME, 1970... =
DE LA THÉORIE ET DES INSTITUTIONS
OUTILS D'ANALYSE NÉO-CLASSIQUES
INSTITUTIONS
INSTITUTIONNALISME NEOCLASSIQUE
COÛTS DE TRANSACTION, INSTITUTIONS
« Comment l'Occident s'est enrichi », 1986
« How the West Grew Rich »
— la naissance d'une sphère économique autonome
RENAISSANCE
ÉTAT, ÉGLISE
CORPORATIONS
TAUX D'INTÉRÊT
A PARTIR DE LA RENAISSANCE :
AUTONOMIE CROISSANTE DES ACTIVITES ECONOMIQUES
DESSERREMENT DES CONTRAINTES EXERCEES PAR L’ETAT ET LES EGLISES
PRODUIRE LIBREMENT CREER DES ENTREPRISES PRETER A INTERET
FIN DES INTERDITS DIVERS QUI CARACTERISAIENT LE MOYEN AGE
— rôle des innovations d'ordre technique, mais aussi commercial et institutionnel.
INNOVATIONS TECHNIQUES
INNOVATIONS COMMERCIALES : NOUVEAUX MARCHÉS
INNOVATIONS INSTITUTIONNELLES
Bourses Moyen Âge Offre et Demande Prix immédiats, information favorable aux échanges
Bourses de commerce : produits, denrées, matières premières, cours de ces marchandises
LME LONDON METAL EXCHANGE PRODUITS MINIERS
BOURSE DE CHICAGO PRIX DES PRODUITS AGRICOLES
BOURSE DES DENREES DE NEW YORK
BOURSES DES VALEURS TITRES DES ENTREPRISES ACTIONS
OBLIGATIONS
WALL STREET
BOURSES DE CHANGE DEVISES OU MONNAIES INTERNATIONALES
Protection des droits de propriété Système juridique efficace
Statuts des entreprises Sociétés anonymes (Sociétés par actions)
Ex. chemins de fer
Fiscalité
MA fiscalité arbitraire GUERRES
abusive : confiscation, réquisition
ÉTAT PRÉDATEUR
BUDGETS (ÉTATS DE PRÉVOYANCE)
FISCALITÉ PRÉVISIBLE, TRANSPARENTE, MOINS ABUSIVE
Fiscalité arbitraire, injuste, imprévisible
Capitaux se cachent, le marché des capitaux est inexistant, les investissements sont freinés
Fiscalité transparente et prévisible (XVIIe) : les capitaux circulent, le marché des capitaux se développe, les prêts, les emprunts, les investissements, croissance économique
Europe occidentale
Fiscalité transparente et régulière
Fiscalité juste
Justice fiscale, redistribution, équité
Sphère économique autonome
Innovations diverses
« LA FORMATION DE LA SOCIÉTÉ ÉCONOMIQUE »
1989
The Making of Economic Society
CAPITALISME ?
Europe occidentale ?
Rôle des villes
ÉVÉNEMENT UNIQUE è VILLES libertés économiques spécifiques
Chute de l’Empire romain Ve siècle
Disparition d’un pouvoir central, d’un Etat fort
Vide politique, vide du pouvoir
Ve et XVe : MOYEN AGE
MORCELLEMENT, ÉMIETTEMENT
Milliers d’entités politiques indépendantes, seigneuries
VILLES, LIBERTÉS, FRANCHISES
Libertés économiques spécifiques
CITÉS-ÉTATS INDEPENDANTES
300 Cités-Etats
Morcellement extrêmement poussé
VILLES, CARREFOURS, MARCHÉS, ÉCONOMIE DE MARCHÉ,
CAPITALISME
Chute de l’empire romain
Disparition de l’autorité centrale
Pas de contrôle sur les villes
Essor des libertés économiques de ces villes
Capitalisme
Prix Nobel, 1993
ÉCOLE NÉOINSTITUTIONNALISTE
Les INSTITUTIONS et leur évolution donnent la clé de la performance des économies, c'est-à-dire de la croissance.
INSTITUTIONS ADAPTEES è CROISSANCE REUSSIE
INSTITUTIONS INADAPTEES è ECHEC ECONOMIQUE
À côté des COÛTS DE PRODUCTION, retenus par l'analyse économique, les COÛTS DE TRANSACTION occupent une place importante.
50 % de l'économie américaine
COÛTS DE PRODUCTION : COÛTS DE FABRICATION PHYSIQUE DES BIENS ET SERVICES
SEULS COUTS RETENUS PAR L’ANALYSE ECONOMIQUE
ECONOMIE NEOCLASSIQUE
COUT MARGINAL COUT MOYEN COUT TOTAL
COÛTS DE TRANSACTION
Ce sont tous les coûts qui ne sont pas liés au processus physique de production :
« des coûts institutionnels d'information, de négociation, de rédaction et d'exécution des contrats, de délimitation et respect des droits de propriété, de contrôle des résultats, et de modification des arrangements institutionnels. »
On peut les classer en trois catégories:
• coûts de recherche de l’information qui concernent l'information préalable nécessaire à l'échange ;
• coûts de négociation, impliqués par la détermination des conditions et termes de l'échange ;
• coûts d'application (enforcement costs) des contrats au sens large, c'est-à-dire tout le côté juridique qui découle de leur mise en œuvre conforme aux termes initiaux.
COÛTS DE TRANSACTION ET LES INSTITUTIONS
INSTISTUTIONS BAISSE DES CT ÉCHANGES SPECIALISATION CROISSANCE
INFORMATION (ex. Bourses) BAISSE DES CT ÉCHANGES CROISSANCE
Évolution des coûts de production et de transaction avec le développement économique
|
|
Coûts de production
|
Coûts de transaction |
|
société primitive ↓ |
élevés ↓ |
faibles ↓ |
|
société développée
|
faibles |
élevés |
+ -
SOCIÉTÉ PRIMITIVE
COÛTS DE PRODUCTION ÉLEVÉS
COÛTS DE TRANSACTION FAIBLES
SOCIÉTÉ DÉVELOPPÉE
BAISSE DES COÛTS DE PRODUCTION
ACC. DU CAPITAL, DIVISION DU TRAVAIL, INVENTIONS
CT EN HAUSSE
BAISSE DES CP à CROISSANCE
HAUSSE DES CT DÉFAVORABLE À LA CROISSANCE
INSTITUTIONS ADAPTÉES LIMITER LA HAUSSE DES CT
SÉCURITÉ DES ÉCHANGES
ÉTAT
BON FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ
DROITS DE PROPRIÉTÉ
JUSTICE IMPARTIALE
ADMINISTRATION INTÈGRE
PROTECTION DES INVENTEURS
INFORMATION : BOURSES DE COMMERCE, BOURSES DE VALEUR, MARCHÉ DES CHANGES
ETC.
INSTITUTIONS ET ORGANISATIONS
INSTITUTIONS : RÈGLES
ORGANISATIONS : ACTEURS
SOCIETE
ORGANISATIONS : ENTREPRISES, AMINISTRATIONS, SYNDICATS, ASSOCIATIONS, ETC.
INSTITUTIONS : REGLES DU JEU (lois, droit, coutumes, comportements, croyances, mentalités, etc.)
DÉPENDANCE PAR RAPPORT AU SENTIER
PATH DEPENDENCE
STRUCTURES INITIALES à ÉVOLUTION DES INSTITUTIONS
Exemple d’application du concept de dépendance par rapport au sentier
AMÉRIQUE LATINE ET AMÉRIQUE ANGLO-SAXONNE
Amérique latine :
Amérique du nord (Mexique)
Amérique centrale
Antilles
Amérique du Sud
XVe-XVIe
Espagne au XVe
Etats différents
CASTILLE MADRID
ARAGON BARCELONE
Castille : institutions centralisées, bureaucratiques, militaires
Etat guerrier
Aragon : institutions décentralisées, parlements régionaux (Cortès), commerce, Etat en paix
1469 ISABELLE & FERDINAND
Espagne unie
1492 découverte de l’Amérique
Colonies espagnoles : institutions espagnoles
Echec économique de l’Espagne, puis de l’Amérique latine
Causes institutionnelles
GB à CANADA, TREIZE COLONIES (EU 1783)
Facteurs institutionnels du développement économique, en Angleterre et en Amérique du Nord
1215 MAGNA CARTA (GRANDE CHARTE)
1571 MARCHÉ UNIQUE (ELISABETH IÈRE)
1649 IÈRE RÉVOLUTION ANGLAISE
1679 HABEAS CORPUS
1688-89 DEUXIÈME RÉVOLUTION ANGLAISE
...
Résumé :
Le développement économique s'accompagne
d'un accroissement des coûts de transaction au fur et à mesure que la société devient plus complexe
et d'une réduction des coûts de production au fur et à mesure que le capital s'accumule et que la société se spécialise.
Les institutions adaptées sont celles qui parviennent à contenir la montée des coûts de transaction et autorisent la poursuite de la croissance économique.
MADDISON
1 Époque pré-agraire (chasse et cueillette) :
— ressources naturelles
— travail brut
2 Époque agraire (jusqu'à 1500) :
— ressources naturelles appropriées et entretenues
— travail doté de qualifications élémentaires
— élites de privilégiés peu progressives
— stock de capital peu important
— périodes de prélèvement impérialiste
3 Époque agraire progressive (1500-1700) :
— ressources naturelles appropriées et entretenues
— travail doté de qualifications élémentaires
— élites de privilégiés peu progressives
— stock de capital peu important
— périodes de prélèvement impérialiste
mêmes inputs que 2, mais avec en plus un capital fixe par habitant en augmentation lente.
4 Capitalisme commercial (1700-1820) :
— ressources naturelles appropriées et entretenues
— travail doté de qualifications élémentaires et élite bureaucratique et militaire
— stock de capital avec un capital fixe par tête en hausse
— économies d'échelle et spécialisation
— exploitation accrue
5 Capitalisme (depuis 1820) :
— ressources naturelles développées et augmentées
— main d'œuvre mieux éduquée et "élite technico-scientifique ou militaro-bureaucratique"
— stock de capital massif incorporant un progrès technique croissant
— économies d'échelle et spécialisation
— exploitation résiduelle ou négative
PÉRIODES 4 ET 5 : 1700 À MAINTENANT
HOLLANDE XVIIe
GB XVIIIe
USA XIXe
1820 à aujourd'hui :
période libérale 1820 à 1914
concurrence déloyale 1914 à 1945
1945 à 1973 ÂGE D'OR (TRENTE GLORIEUSES)
1973 à ... Objectifs obscurs
Histoire des techniques à Description des techniques successives
SINGER, DAUMAS, GILLE,
JOEL MOKYR, 1990
The Lever of riches
Qu’est-ce qui explique le progrès technique ?
Inconnue
Comparaison biologie / économie
EVOLUTIONARY ECONOMICS
EVO-ECONOMICS
EVONOMICS
INVENTION EX. JAMES WATT INVENTEUR DE LA MACHINE A VAPEUR 1765
RATIONALITÉ, MICROÉCONOMIE
INVENTEUR UN EXCENTRIQUE
CELLULES, ÉVOLUTION, MUTATIONS
MICRO-INVENTIONS, MACRO-INVENTIONS
MICRO-MUTATIONS, MACRO-MUTATIONS
MICRO-INVENTIONS explication par un comportement rationnel :
Adaptation au marché, variations de prix, environnement institutionnel
MACRO-INVENTIONS ruptures par rapport à la norme
Chemins de fer
SÉRENDIPITÉ (SERENDIPITY)
Joseph Schumpeter
Hasard
Don de faire par hasard une découverte heureuse, et utile à la société
Exemple :
Fleming, pénicilline, laisse des moisissures traîner, résultats positifs
Edward Jenner, 1796, premier vaccin, vaccin contre la variole
Population britannique au XVIIIe
Partie immunisée
Garçons et filles de fermes
Maladie bénigne : vaccine
Anticorps, immunisés, vaccinés
Inoculer une maladie non dangereuse, pour protéger contre une maladie plus grave.
La population mondiale,
de près de 700 millions d'habitants en 1700
s'élevait à un milliard au début du XIXe siècle
atteignait 2,5 milliards en 1950
5,6 en 1994 et 6 milliards en 2000.
- 10 000 ANS 8 M
0 250 M 1ÈRE RÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE
1700 700 M 2ÈME RÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE
2000 6 Milliards
Entre le néolithique et le XVIIIe siècle le rythme de croissance a été d'un doublement tous les mille ans
alors que dans la deuxième moitié du XXe siècle ce doublement a eu lieu en quarante ans.
Les prévisions proches sont de huit milliards en 2050, et selon les démographes la population de la planète devrait se stabiliser à environ 10 milliards à la fin du XXIe siècle.
TROIS ZONES : CHINE, INDE, BASSIN MÉDITERRANÉEN + Europ. Occid.
3/4 IER SIÈCLE
50 ET 60 % MA
70 % 1800 (EXPANSION DÉMO. EN EUROPE)
50 % EN 1980 (EXPLOSION DÉMO. TIERS MONDE)
XXE SIÈCLE 1900 et 2000
ASIE 54 % À 59 %
EUROPE 23 % à 10 %
Amérique du Nord 5 %
Afrique 7 à 12 %
Amérique latine 4 à 9 %
EUROPE
200 48 M
500 36 M
800 32 M
1000 39 M
1300 75 M
1340 79 M
1400 56 M (45 M)
1500 76 M (69 M)
1600 95
1700 102
1800 154
1900 300
1980 456 M
2000 470
PIÈGE MALTHUSIEN (MALTHUSIAN TRAP)
LOGISTIQUE DE LA POPULATION
RÉGIME DÉMOGRAPHIQUE DES SOCIÉTÉS PRÉINDUSTRIELLES
On peut distinguer trois courbes logistiques (croissance rapide, puis décélération et plafonnement) de la population en Europe :
– XIe au XIIIe siècle: défrichements, croisades et cathédrales, suivis de la crise du XIVe-XVe où la population est réduite d'un tiers ou plus après la grande peste de 1348, avec une période de transition (phase B) de 1250 à 1340.
Piège malthusien : la population européenne a augmenté trop vite par rapport aux ressources (phases A et B), et donc en phase C, on se retrouve avec une population trop nombreuse, des ressources insuffisantes, un écart qui se traduit par des famines et donc un accroissement de la mortalité.
Famines
Guerres
Catastrophes naturelles
Epidémie (grande peste, 1348)
– fin du XVe et XVIe siècle (phase A) : explorations, marchés, sciences, suivis par le recul démographique et les famines du XVIIe (phase B)
– XVIIIe et XIXe siècles (phase A) : industrie, impérialisme, domination mondiale, suivis de l'effacement relatif du XXe siècle (phase B)
Le piège malthusien caractérisé par le fait que la hausse de la population vient buter sur l'épuisement des ressources avec des techniques stables.
ROBERT THOMAS MALTHUS 1798
Piège malthusien (régime démographique des sociétés préindustrielles, c’est-à-dire en Europe occidentale : avant 1750) :
HAUSSE DE LA POP. è
TECHNIQUES STABLES è LOI DES REND. DÉCROISS.
TERRES EN QU. LIMITEE è
è PRODUCTION MOYENNE (PRODUCTIVITÉ) EN BAISSE
PROD. ALIMENTAIRE / HAB. EN BAISSE
è PÉNURIES, DISETTES, FAMINES
è HAUSSE DE LA MORTALITÉ
è ARRÊT DE LA HAUSSE DE LA POPULATION OU CHUTE
à 1750 max. 0,5 % taux de croiss. POP.
APRÈS 1750, 0,9 % 1780-1800
1,5 % PAR AN 1810-1820
Régime démographique des sociétés industrielles :
la transition démographique
PASSAGE D'UN ÉTAT À UN AUTRE ÉTAT
ÉTAT DÉMO. 1 à ÉTAT DÉMO. 2
Etat démographique 1, initial
NAT. ÉLEVÉE > MORT. ÉLEVÉE
43 pour mille > 38 pour mille
Accroissement démographique de 5 pour mille : 0,5 %
Etat final, ou état démographique 2
Taux faibles qui se compensent
Taux de natalité de 15 pour mille
Taux de mortalité de 10 pour mille
Accroissement démographique de 5 pour mille, ou 0,5 %
Taux de croissance naturel de la population
TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE
INERTIE DES COMPORTEMENTS DEMOGRAPHIQUES
Les grands thèmes de l'histoire économique sont ceux de la croissance, des techniques et de la population.
La croissance à long terme des sociétés occidentales a été analysée de diverses façons :
Marx met en avant le rôle des luttes sociales ;
Polanyi insiste sur l'extension progressive des relations de marché ;
Rostow établit un modèle linéaire du développement des pays à partir du cas anglais au XVIIIe siècle ;
Gerschenkron propose son modéle des latecomers dont le retard même permet de brûler les étapes de l'industrialisation ;
Rosenberg et Birdzell expliquent que le renforcement d'une sphère économiquement autonome, libérée des contraintes de l'église ou de l'État, a été le facteur essentiel ;
North enfin met en avant le rôle des institutions dans la réduction des coûts de transaction qui résultent de la complexité croissante des échanges.
L'étude du changement technologique est l'un des secteurs privilégiés de l'histoire économique.
Les analyses de la révolution industrielle en Grande-Bretagne mettent l'accent sur le rôle des innovations.
Le recours aux comparaisons biologiques permet de mieux comprendre l'apparition et le succès ou l'échec des procédés nouveaux de production.
L'évolution de la population et les liens entre croissance démographique et croissance économique constituent le dernier domaine abordé.
Les phases d'expansion de la population se sont jusqu'au XVIIIe siècle heurtées en fin de compte à une limitation des ressources, le piège malthusien se refermant sur des sociétés aux techniques stables, provoquant famines, crises et recul final de la population.
Ce n'est qu'avec l'explosion des techniques qui accompagne et explique en partie la révolution industrielle, puis le mariage de la grande science et de l'industrie, à partir de la fin du XIXe siècle, que la hausse durable et continue des niveaux de vie est possible, sans recul démographique, même si la croissance de la population s'est considérablement ralentie en Occident.
Définitions
Phyllis Deane retient les éléments suivants pour caractériser le phénomène:
— le développement des techniques et l'extension du marché
— la spécialisation sur le marché national et international
— l'urbanisation et l'apparition des usines (factory system)
— la diffusion des biens manufacturés et l'accumulation du capital technique (mécanisation)
— la naissance de nouvelles classes sociales liées au capital au lieu de la terre.
Peter Mathias considère la révolution industrielle comme
« la phase initiale d'un processus d'industrialisation à long terme » qui se caractérise par
des taux de croissance plus élevés
accompagnés de changements structurels.
CROISSANCE PLUS FORTE
PROD. / HAB. : NIVEAUX DE VIE
CROISSANCE INTENSIVE / CROISSANCE EXTENSIVE
—> 1760 CROISSANCE EXTENSIVE
STAGNATION DES NIVEAUX DE PROD. / HAB.
RUPTURE, BASCULEMENT : CROISS. INTENSIVE
CHANGEMENTS STRUCTURELS
FAMILLE NUCLÉAIRE (NOYAU)
INDUSTRIE AUGMENTE SA PART PAR RAPPORT A L’AGRICULTURE, DANS LE PRODUIT NATIONAL, DANS LA POPULATION ACTIVE
CLASSES SOCIALES NOUVELLES
URBANISATION
INSTITUTIONS, INSTITUTIONS REPRESENTATIVES
ROLE DES FEMMES
MENTALITES, COMPORTEMENTS
REVOLUTION BIEN PLUS QU’INDUSTRIELLE
a) Interprétations initiales
« RÉVOLUTION INDUSTRIELLE »
1820
Adolphe Blanqui, Robert Owen
Karl Marx, Friedrich Engels
Arnold Toynbee, Lectures on the industrial revolution in England, 1884
Paul Mantoux, La révolution industrielle au XVIIIe siècle, Essai sur les commencements de la grande industrie moderne en Angleterre, 1906
Classique des classiques
Du système des industries rurales ou système domestique (putting-out system)
au système de la grande industrie (factory system), en passant par la proto-industrialisation
Industries rurales à proto-industrialisation à factory system
INDUSTRIES RURALES
Putting-out system
Liberté économique
main d'œuvre
énergie naturelle
matières premières
travail mixte, revenu d'appoint
Transport d’une production dispersée vers les lieux de consommation
marchand-manufacturier
ENTREPRENEUR CAPITALISTE
Contrôle sur les producteurs dispersés
Fournir du crédit, des outils, des matières premières
Paiement des salaires, salaires à la pièce
Système d’exploitation où le marchand-manufacturier exploite le petit producteur
SWEATING SYSTEM
TO SWEAT
XVIIIe siècle Proto-industrialisation
Industries rurales plus évoluées
Marchés plus étendus (exportations)
Mécanisation
Complémentarité entre les travailleurs urbains et ruraux
Factory system ou système de la grande industrie
USINES PRÈS DES VILLES
CONCENTRATIONS INDUSTRIELLES URBAINES
Changement de type d’énergie
Energies naturelles
Energie de la machine à vapeur
MOBILE
contrôle des inputs (travail, matières premières, machines) au lieu des outputs (paiement à la pièce)
SALARIAT
concentration
économies de transport
division du travail
taille
économies d'échelle
mécanisation
régularité
homogénéité des produits (qualité industrielle)
Rupture entre le lieu de production (la firme) et le lieu de consommation (le foyer)
PRODUCTION À L'USINE
CONSOMMATION AU FOYER
PRODUCTION ET CONSOMMATION AU FOYER
Paul Mantoux
La révolution industrielle s’analyse comme le passage du putting-out system au factory system
b) Premières révisions au XXe siècle
J.H. Clapham, un processus graduel
T.S. Ashton, les niveaux de vie et l'élargissement du concept
W.W. Rostow, Les Étapes de la croissance économique, 1960 les conditions préalables et le décollage
Paul Bairoch, le rôle de la révolution agricole
Eric Hobsbawm, Industrie et Empire, le rôle du commerce extérieur
David Landes, L'Europe technicienne, 1969, 1975
Le rôle des innovations techniques et la forme d'énergie utilisée :
UNBOUND PROMETHEUS
PROMÉTHÉE DÉLIVRÉ
MYTHE DE PROMETHEE
PROGRES TECHNIQUE
REVOLUTION INDUSTRIELLE PERMET DE DELIVRER L’HUMANITE DES CHAINES DE LA MISERE
INNOVATIONS TECHNIQUES
1) Substitution de procédés mécaniques aux procédés manuels :
« les machines, rapides, précises, infatigables remplacent l'effort et l'adresse des hommes. »
2) Les énergies inanimées (fossiles) prennent la place des énergies animées (traditionnelles)
« ce qui ouvre à l'humanité une source énergétique presque illimitée. »
3) Des matières premières d'origine minérale plus abondantes remplacent des matières premières végétales ou animales.
CUIR, BOIS
MINERAIS (FER) PRODUITS MÉTALLIQUES
Pour Landes, ce sont les innovations techniques qui sont à la base de la révolution industrielle.
c) Analyses récentes
Jan de Vries Révolution industrieuse ou industrielle ?
Un accroissement de l'offre de travail lié à un accroissement de la demande de produits,
ou « une réduction du temps de loisir liée à un accroissement de l'utilité marginale de la monnaie. »
DIVERSITÉ CROISSANTE DES PRODUITS
COMMERCE INTERNATIONAL
INDIENNES
INVENTIONS TECHNIQUES
SOCIÉTÉ DE LA CONSOMMATION
La NEH ou cliométrie :
la mesure quantitative du phénomène et
l'introduction de l'analyse économique moderne
entraînent une révision du phénomène.
– La production et la productivité ont augmenté moins vite
– le changement technologique a été très lent à se diffuser
– les secteurs modernes sont restés longtemps marginaux
– le rôle des entrepreneurs d'industrie a été plus réduit
– les niveaux de vie ouvriers n'ont pas été affectés avant 1830
– les « causes uniques » de la révolution industrielle sont remises en question.
Nick Crafts
Donald McCloskey
Joel Mokyr
Pat Hudson
Sommaire
TOC \f \l "2-9" Introduction: L'Angleterre au début du XVIIIe siècle 6
Section I Les transformations agraires.............. 7
A Un monde nouveau................................ 7
B Les résultats de la révolution agricole... 10
C Agriculture et développement............... 13
Section II L'évolution de la population............. 14
A Le constat: la poussée démographique et l'urbanisation 14
B Les causes de la croissance démographique 18
C Les effets de la croissance démographique 19
Section III Les transports.................................. 23
Section IV Le rôle du commerce extérieur....... 27
A L'évolution du commerce extérieur britannique au XVIIIe siècle.......................................................... 27
B Commerce extérieur et industrialisation 31
Conclusion......................................................... 33
Résumé du chapitre 7........................................ 34
Objectifs de connaissance:
Après cette introduction et ce premier chapitre sur la révolution industrielle en Grande-Bretagne, l'étudiant doit pouvoir :
— résumer les débats actuels et les différentes perspectives sur la révolution industrielle ;
— situer l'importance relative des divers événements prérequis ou concomitants de la révolution industrielle au XVIIIe siècle :
— les transformations agricoles et les liens avec le reste de l'économie
— les transformations démographiques, leurs causes et leurs effets ;
— le rôle des progrès dans les transports
— la place du commerce extérieur et son impact sur la croissance et l'industrialisation.
« pauvre, mais avec un surplus économique ;
économie relativement stagnante, mais pas complètement statique ;
basée sur l'agriculture, principale activité économique, mais avec un commerce, et une industrie représentant des secteurs importants ;
la masse des gens vivait au bord du désastre économique et, à moins d'un coup de chance ou de qualités de travail exceptionnels, ils avaient très peu d'espoir de voir leur niveau de vie augmenter de leur vivant. »
L'Angleterre dispose cependant d'un avantage en Europe, elle a réglé au siècle précédent le problème politique et peut donc se consacrer au XVIIIe au problème économique.
La France au contraire va traîner comme un boulet tout au long du siècle des institutions sclérosées et sclérosantes, celles de la monarchie absolue.
Voltaire, retour d'Angleterre en 1734, dans ses Lettres philosophiques :
« La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d'efforts en efforts, ait établi enfin ce gouvernement sage où le Prince, tout puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire le mal. » (VIIIème lettre)
INSTITUTIONS BRITANNIQUES
XVIe TUDORS HENRY VIII 1509-1547
ACTE DE SUPRÉMATIE 1534
MARY Ière 1553-1558
“BLOODY MARY”
ELISABETH Ière 1558-1603
COMPROMIS ELISABETHAIN
BOOK OF COMMON PRAYER
39 ARTICLES
Guerres de religion entre protestants et catholiques
Conflits entre catholiques et protestants
Voie moyenne
Nouvelle religion, religion anglicane
Dogme éléments protestants (Bible, prédestination, abandon du culte de la Vierge et des Saints)
Rite éléments du catholicisme (messe, hiérarchie)
Anglicanisme
Protestants purs, ou puritains
Catholiques, Rome
Elisabeth Ière
1603
XVIIe STUARTS JAMES Ier 1603-1625
(JACQUES Ier)
CHARLES Ier 1625-1649
Conflit religieux, les Stuarts sont catholiques, la population est à majorité protestante
Anglicanisme, compromis, dogme plus important que le rite
Conflit politique, rois Stuarts sont partisans de la monarchie absolue, opposition au Parlement
Guerre civile, 1642-1649
Ière RÉVOLUTION 1649-1659
COMMONWEALTH
RICHESSE COMMUNE
RES PUBLICA
REPUBLIQUE
OLIVER CROMWELL
REPUBLIQUE THEOCRATIQUE
RESTAURATION 1660...
CHARLES II 1660-1685
1679 HABEAS CORPUS
JAMES II 1685-1688
IIème RÉVOLUTION ou
GLORIEUSE RÉVOLUTION, 1688-1689
BILL OF RIGHTS 1689
MONARCHIE PARLEMENTAIRE
SEPARATION DES POUVOIRS
POUVOIR EXECUTIF : ROI
POUVOIR LEGISLATIF : PARLEMENT
LOIS IMPOTS GUERRE
JOHN LOCKE 1690 « TRAITE DU GOUVERNEMENT CIVIL »
« LETTRE SUR LA TOLERANCE »
RELIGION LIBERTE DE CULTE
TOLERATION ACT
ACTE D’UNION
ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE
ANGLETERRE + PAYS DE GALLES + ECOSSE
GUILLAUME D’ORANGE
WILLIAM III et MARY II 1689-1702
ANN Ière 1702-1714
ELISABETH Ière 1603
XVIIIe SIÈCLE
HANOVRE Royals Windsor 1914
PARLEMENT
PREMIER MINISTRE
GEORGE Ier 1714-1727
GEORGE II 1727-1760
GEORGE III 1760-1820
GUERRE D’INDEPENDANCE 1776-1783
ETATS-UNIS D’AMERIQUE
FRANCE
1763 TRAITE DE PARIS
MONTCALM CONTRE WOLFE
1776
1782 BATAILLE DE CHESAPEAKE
1789 VENT D’AMERIQUE
1689 INSTITUTIONS STABLES, ACCEPTEES PAR LA POPULATION, CONSENSUS
STABILITE POLITIQUE
EFFET POSITIF POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
XVIIe en Europe Angleterre : pays instable guerre civile 1642
Deux révolutions, une république, une restauration
Institutions de la modernité
Premier Etat de droit
Révolution industrielle
Questions agricoles
George III (surnommé “Farmer George”) 1760-1820
Lord Townshend (1674-1738), “TURNIP TOWNSHEND”
Jethro Tull (1674-1741) machines agricoles
L'aspect le plus marquant des innovations est la disparition de l'assolement triennal avec des rotations culturales de plus en plus complexes.
Assolement triennal
Terres divisées en trois parties (soles)
Deux cultures, plus une sole laissée au repos (jachère)
Rotation
Deux tiers des terres sont cultivés, un tiers laissé en jachère
Antiquité Assolement biennal
50 % cultivé, 50 % en jachère
Ve siècle, Envahisseurs germaniques
Assolement triennal
Ve au XVIIIe
Disparition de l’assolement triennal, recul de la jachère
Assolement quadriennal 75 % des terres cultivées
Assolement quinquennal 80 % des terres cultivées
Rotations culturales complexes, où 100 % des terres sont cultivées
La rotation dite du Norfolk (navet-blé-trèfle-orge) devient classique.
Deux céréales (cultures vivrières), une plante à fourrage (trèfle), un légume (navet)
Culture fourragère : destinée à l’alimentation animale
Révolution agricole 1730
Disparition de la jachère, rotations de cultures complexe, 100 % des terres sont cultivées
Développement de l’élevage
Produits de l’élevage : viande, peaux, fromages, laitages, etc.
Revenus accrus pour les paysans, investissements
Rotations culturales
Plantes fourragères
Effets vertueux, élevage, davantage d’engrais
Eliminer la jachère, développer les rotations culturales
L’agriculture anglaise sort du cercle vicieux de la jachère
Mécanisme suivant :
Agriculture peu productive, rendements faibles, production souvent à la limite des besoins
Essentiel cultures vivrières (céréales)
Cultures secondaires, cultures fourragères délaissées
Elevage reste marginal
Engrais sont insuffisants
Agriculture reste peu productive, jachère nécessaire
Ce cercle vicieux est cassé vers 1730, avec les rotations culturales complexes, et le développement de l’élevage.
Le résultat est d’accroître la production agricole
Des méthodes diverses sont appliquées pour accroître la fertilité des sols :
l'irrigation,
d'autres engrais naturels comme les algues, les déchets de poisson, les produits de vidange, le guano et le coprolithe,
mais aussi les techniques d'amendement des terres par mélange de marne (marnage), de chaux, de gypse ou de sable, qui permettent là un enrichissement,
des sélections d’espèces animales et de plantes plus productives (hybridation),
les premières machines agricoles et des outils plus efficaces (charrues à soc de fer).
Résumé
La révolution agricole peut être caractérisée par les éléments suivants :
De meilleures semences, la culture de nouveaux légumes et de plantes à fourrage (rotations culturales), l'importance croissante de l'élevage, l'utilisation accrue du fumier et d'autres engrais, l'amélioration des sols par le marnage, et enfin l'introduction d'outils et de machines plus efficaces.
La production a augmenté au XVIIIe siècle grâce aux nouvelles méthodes qui accroissent
productivité production par personne
et rendement, production par unité de surface (acre)
mais aussi par la mise en exploitation de davantage de terres.
Les terres cultivées passent de 11 millions d'acres à 15 millions de 1700 à 1850 et les pâturages de 10 à 16 millions,
par la réduction des friches, des forêts et de la jachère.
L'emploi agricole est à peu près stable et se situe aux alentours de 1,5 million de personnes dans la même période.
Tableau 1
Répartition de la population active et origine du
Revenu national
en % du total
|
1700 |
1760 |
1800 |
1840 |
emploi agricole
|
61,2 |
52,8 |
40,8 |
28,6 |
emploi industriel
|
18,5 |
23,8 |
29,5 |
47,3 |
revenu agricole
|
37,4 |
37,5 |
36,1 |
24,9 |
revenu industriel
|
20,0 |
20,0 |
19,8 |
31,5 |
PRODUCTION TOTALE OU NATIONALE = REVENU NATIONAL
La production agricole totale aurait à peu près doublé du début à la fin du siècle :
de 32 millions de boisseaux à 65 millions pour les grains (céréales, pois, fèves) ;
de 370 à 888 millions de livres pour la production de viande ;
de 40 à 90 millions de livres pour la laine,
et de 61 à 112 millions de livres pour les fromages.
Les estimations des taux de croissance annuels donnent un trend ascendant de l'ordre de 0,5 à 1% entre 1700 à 1831,
Les rendements (production par unité de surface) ont augmenté d'environ 15 boisseaux de blé à l'acre vers 1750 à 20 en 1800 et 28 en 1850.
La productivité (production par travailleur) aurait augmenté beaucoup plus (de plus de 60% entre 1650 et 1800 contre moins de 20% en France), plaçant l'Angleterre en tête par rapport aux autres pays européens.
L'augmentation des rendements correspond au passage à une agriculture intensive,
l'augmentation de la productivité s'explique par la mise en application de plus de capital et d'un capital plus productif, c'est-à-dire par la mécanisation.
1 HOMME PLUS DE CAPITAL TECHNIQUE : PROD. CROISSANTE
La combinaison des deux phénomènes, intensification et mécanisation, a permis l'augmentation de la production totale, en même temps que la réduction relative de l'emploi agricole, et donc le développement des autres secteurs : ex. industrie.
LIBÉRATION DE M.O.
PRODUCTION DE NOURRITURE
1) L'agriculture dégage un surplus croissant pour alimenter les nouveaux travailleurs industriels et toutes les activités urbaines,
2) tout en relâchant de la main d'œuvre.
Autrement dit, la clé de l'industrialisation réside dans l'augmentation des rendements (hausse de la production) et de la productivité agricole (libération de travail).
3) Elle fournit des produits et matières premières qui seront transformés par les usines (brasseries, meuneries, fabriques textiles, de peaux, etc.) ;
Industries agro-alimentaires
4) elle fournit des marchés croissants pour les produits manufacturés (outils en fer, clôtures, machines, biens de consommation courante),
surtout si les revenus agricoles augmentent, ce qui est le cas en Angleterre au XVIIIe ;
AGRICULTURE PROSPÈRE => DÉV. INDUSTRIEL
ex. ÉCHEC DE L'INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE DEPUIS 1960
5) Elle dégage une épargne qui pourra s'investir dans l'industrie ;
Revenus plus élevés dans le secteur agricole : épargne croissante
Effet direct : ex. propriétaire terrien, agriculture pionnière
Revenus croissants, épargne utilisée pour prospecter le sous-sol, mines
Effet indirect : ex. agriculteur prospère dépose son argent dans une banque. La banque prête ces fonds à un entrepreneur industriel.
6) et enfin elle peut fournir de l'or (ou des devises) par ses exportations, qui permettront d'importer les matières premières nécessaires à l'industrie (par exemple le coton), ou encore des biens d'équipement.
GB 1750 CÉRÉALES (BLÉ) EXPORTATIONS
OR OU ARGENT
IMPORTATIONS MATIÈRES PREMIÈRES (FER, COTON)
INDUSTRIE SIDERURGIQUE , INDUSTRIES TEXTILES
AGRICULTURE è INDUSTRIE
CONCLUSION
La révolution agricole des années 1730 a été une condition nécessaire de la révolution industrielle, commençant vers 1760.
Une condition nécessaire, mais pas une condition suffisante, d’autres facteurs ont joué.
Par exemple, la Hollande, au XVIIe, a fait une révolution agricole, non suivie d’une révolution industrielle.
Guillaume d’Orange, 1689
Influence sur l’Angleterre de la révolution agricole hollandaise
Le XVIIIe siècle est caractérisé par une poussée démographique en Angleterre, mais aussi dans toute l'Europe
qui passe d'un régime de croissance démographique lente entrecoupée de graves reculs,
liés aux famines, aux épidémies, aux guerres, comme lors des crises du IXe, XIVe ou du XVIIe siècle,
à un régime de croissance plus forte et régulière de la population, une expansion continue.
( Séparation des pouvoirs
Deux pouvoirs : pouvoir exécutif et pouvoir législatif
pouvoir judiciaire ?
Locke, révolution de 1689 : deux pouvoirs de type politique
Trois pouvoirs Montesquieu, « L’esprit des lois », 1748
Etat de droit
Constitution des États-Unis, 1787
Washington, pères fondateurs
Président, Congrès, Cour suprême
« Traité du gvt civil », 1690)
Les taux de croissance démographique les plus élevés sont atteints au début du XIXe siècle, entre 1815 et 1830.
Ils dépassent alors 1,5% par an, ce qui s'approche des taux de croissance de 2% des pays du tiers monde actuellement.
L'espérance de vie en Angleterre, de 28 ans en 1681,
est passée à 36 ans en 1701,
pour retomber à 28 ans en 1731 avec les épidémies de variole,
remonter à 36 ans en 1751,
39 ans en 1801, 41 en 1851
et 53 ans en 1901, avec la baisse continue de la mortalité.
Tableau 3
Population de la Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse, Pays de Galles) en millions et taux de croissance démographique en Angleterre
|
GB Pop. |
Angleterre Pop.M. taux % |
Écosse Pop. |
Galles Pop. |
|
1701 |
6,5 |
5,06 0,38 |
1,04 |
0,39 |
0,58 |
1751 |
7,5 |
5,77 0,58 |
1,25 |
0,45 |
0,68 |
1801 |
10,9 |
8,66 1,11 |
1,63 |
0,59 |
0,96 |
1851 |
20,8 |
16,74 0,99 |
2,89 |
1,16 |
2,36 |
1901 |
37,0 |
30,52 1,20 |
4,47 |
2,01 |
4,54 |
Tableau 4
Taux d'urbanisation et % de la population agricole
|
Angleterre |
Hollande |
France |
1700 |
17 55 |
38,9 40 |
10,9 63 |
1750 |
21 46 |
35,1 43 |
10,3 61 |
1800 |
27,5 36 |
38,6 44 |
11,1 59 |
1840 |
48,3 8,6 |
nd |
14 52 |
Graphique 1 Population et espérance de vie en Grande-Bretagne, XVIIIè-XIXe siècles
Principales villes
Source: Schofield "Schofield" , 1994
____________________________________________________________________________________ 1700 1750 1801
Londres 575 000 Londres 675 000 Londres 959 000
Norwich 30 000 Bristol 50 000 Manchester 89 000
Bristol 21 000 Norwich 36 000 Liverpool 83 000
Newcastle 16 000 Newcastle 29 000 Birmingham 74 000
Exeter 14 000 Birmingham 24 000 Bristol 60 000
York 12 000 Liverpool 22 000 Leeds 53 000
Birmingham 9 000 Manchester 18 000 Sheffield 46 000
L'analyse traditionnelle explique la grande croissance démographique du XVIIIe siècle essentiellement par la baisse de la mortalité.
Les causes seraient à chercher dans les facteurs alimentation et hygiène, influant tous deux sur la santé publique.
ALIMENTATION Révolution agricole, nourriture croissante et plus diversifiée
Organismes plus aptes à résister aux maladies, mortalité plus faible
Anglais, peuple le mieux nourri en Europe, avec les Hollandais
Famines éliminées
ROSBIFS Roast beef
Révolution des pratiques alimentaires
Viande fraîche consommée régulièrement
Abattage, une fois par an, à l’automne
Viande séchée, salée ou fumée
Abattage régulier, consommation de viande fraîche
Meilleure alimentation, meilleure santé
Scorbut éliminé au XVIIIe
HYGIÈNE
MÉDECINE
1796 1ÉRE VACCINATION EDWARD JENNER VARIOLE
Assainissement de zones de marais, en Angleterre, élimination du paludisme (malaria), moustiques
Egouts, infrastructures sanitaires, adduction d’eau
Progrès alimentaires, progrès de l’hygiène
Baisse de la mortalité
Accroissement démographique
LIENS DÉMOGRAPHIE/ÉCONOMIE DANS UNE SOCIÉTÉ PRÉ-INDUSTRIELLE
Contrainte préventive :
revenu réel + Þ nuptialité + Þ natalité + Þ taille de la population + Þ prix de la nourriture - Þ revenu réel
Contrainte malthusienne ou positive :
revenu réel - Þ mortalité - Þ taille de la population + Þ prix de la nourriture - Þ revenu réel
Liaisons supplémentaires:
• revenu réel + Þ migrations + Þ population
• mortalité (héritage) + Þ nuptialité
• pratiques contraceptives - Þ natalité
• pression démographique + Þ techniques agricoles + Þ production - Þ prix alimentaires (Boserup)
• proto-industrialisation + Þ nuptialité
• guerres, épidémies + Þ mortalité
EFFETS DE LA CROISSANCE DÉMO. SUR LA CROISS. ÉCO.
– MÉCANISATION -
– DÉBOUCHÉS +
– E. BOSERUP : DÉFI, TENSIONS +
– D. NORTH : ÉCONOMIES D'ÉCHELLE +
INFRASTRUCTURES, INSTITUTIONS ADAPTÉES
– Ph. ARIÈS : MENTALITÉS +
CROISS. DÉMO. => MENTALITÉS
« RÉVOLUTION » DE L'ENFANCE
TRAITÉS D'ÉDUCATION : « L'ÉMILE » DE J.-J. ROUSSEAU
« RÉVOLUTION » DE LA FAMILLE
FAMILLE ÉLARGIE => FAMILLE NUCLÉAIRE (NUCLEUS)
EFFETS FAVORABLES
EPARGNE ACCUMULATION DU CAPITAL
TRANSMISSION
FORMATION EDUCATION
CROISSANCE ECONOMIQUE
CONCLUSION
RÉVOLUTION DES TRANSPORTS
ROUTES, CANAUX
NAVIGATION MARITIME
VOIE D'EAU : LA PLUS ÉCONOMIQUE
Les investissements dans les routes et les canaux ont été le fait au XVIIIe siècle d'initiatives et de capitaux privés.
Ils ont abouti à une baisse générale des délais et des coûts de transport à travers le pays
permettant la réduction des prix réels de la plupart des marchandises
et donc un surcroît de consommation et/ou d'épargne.
Les deux types de transport ont des fonctions différentes :
pour la voie d'eau, l'élément essentiel est le coût, il s'agit de transporter des matières volumineuses comme le charbon ou les grains,
vitesse secondaire
l'acheminement continu fait que le délai de livraison n'est pas déterminant
CHARBON NEWCASTLE => LONDRES
Londres, bien plus que Paris, est approvisionnée par voie d'eau : les grains viennent de l'intérieur par la Tamiseet le charbon par l'estuaire.
Au contraire pour la route, utilisée davantage par les passagers, le courrier et des biens de luxe peu encombrants,
c'est le temps qui est important, la rapidité du transport plus que le prix.
SPECIALISATION
(La force du chemin de fer au XIXe sera de combiner ces deux aspects, rapidité et coût,
le transport de marchandises de tous types et le transport des personnes.)
XVIIIe
SOCIÉTÉS PRIVÉES :
TURNPIKE TRUSTS : SOCIÉTÉS DE PÉAGE
Les turnpike trusts, dont le principe est de faire payer les routes par les usagers
le réseau des routes à péage passe de 3400 milles en 1750 à 15 000 milles en 1770 et devient de plus en plus dense à la fin du siècle.
UN MILLE (MILE : 1609 M)
UN MILLE NAUTIQUE : 1852 M
Orth. mille milles nautiques, ou mille milles terrestres.
En 1756, un service par jour joignait Londres à Brighton, en 1811, 28 départs quotidiens étaient assurés.
Le voyage de Londres à Newcastle, près de la frontière écossaise, prend deux jours en 1790 contre six en 1750 ;
Manchester est relié à la capitale (300 km) en 36 heures en 1814 et,
à l'aube du chemin de fer, en 1830-32,
ce parcours est abaissé à 18-20 heures, soit une moyenne de 15 km/h, la limite supérieure qu'on peut atteindre sans moyen mécanique.
Des ingénieurs et des pionniers comme John Metcalf, John Loudon MacAdam ou Thomas Telford vont laisser leur nom dans toute l'Europe, signe de cet effort énorme d'investissement avec des techniques nouvelles.
MacAdam macadam tarmac : pistes d’envol
Tar mac : goudron de Mac (de McAdam)
Les canaux vont se développer dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et l'Angleterre va dépasser dans ce domaine tous ses voisins
Canaux et voies navigables en Europe :
Grande-Bretagne 1850 7 200 km
Franc 1847 4 170
Allemagne 1914 6 600
Espagne 1856 300
Hollande 1800 650
Belgique 1830 300
Russie 1914 500
Adam Smith dans « la Richesse des Nations », affirme que
« Six ou huit hommes peuvent transporter par voie d'eau la même quantité de marchandises entre Londres et Édimbourg que
50 voitures tirées par 400 chevaux et conduites par cent hommes »
On a calculé qu'un cheval pouvait tirer 50 tonnes de charge le long d'un canal,
8 tonnes sur une voie ferrée,
2 tonnes sur une route en dur,
et porter sur son dos seulement 125 kg,
soit 400 fois moins que dans le premier cas ! (Phyllis Deane).
Aucune partie des îles britanniques n'est à plus de 100 km de la mer et aucune à plus de 25 km d'une voie navigable.
Le transport du fer et du charbon à travers le pays a été rendu possible par les canaux et la mer,
et sans la disponibilité de ces minerais,
ni la révolution industrielle ni l'urbanisation rapide qui l'accompagnait n'auraient pu avoir lieu.
Les transports ont permis un meilleur fonctionnement du marché et son élargissement,
en faisant circuler les hommes, les biens et l'information.
TRANSPORTS => INNOVATIONS TECHNIQUES
EX CH. DE FER
INNOV. TECHN. => INDUSTRIALISATION
CH. DE FER => EFFETS INDUSTRIALISANTS
CONCLUSION
Facteur important de la révolution industrielle, grâce à la baisse des coûts, grâce à l’élargissement des marchés, grâce aux innovations liées à ce secteur.
Facteur secondaire de la révolution industrielle
XVIIIe SIÈCLE BOOM DU COM. EXTERIEUR
LIBÉRALISME => LIBRE ÉCHANGE
PROTECTIONNISME GÉNÉRAL, EN BAISSE
MERCANTILISME XVe au XVIIIe siècle
ex. F/GB 1786 TRAITÉ DE COMMERCE DE LIBRE ÉCHANGE
TRAITÉ EDEN / RAYNEVAL 1786-1792
ex. PACTE COLONIAL OU SYSTÈME DE L'EXCLUSIF
MERCANTILISME
XVIe métropole et colonies
— pas de concurrence, complémentaire (mat. 1ères, prod. manuf.)
— commerce compartimenté (monopoles)
— grandes compagnies de commerce
ex. VOC Cie des Indes Orientales de la Hollande
Grandes compagnies zone géographique déterminée
Monopole Armateur X privé interdit
Concurrence
1703 TRAITÉ DE METHUEN : GB ET PORTUGAL
GB BRESIL
OR ET ARGENT
Des mines d'or ont été découvertes dans la colonie portugaise dans la région des Mines générales (Minas Gerais) autour de la ville d'Ouro Preto (Or noir) et c'est un nouvel afflux d'or qui va caractériser le XVIIIe, afflux dont l'Angleterre va bénéficier grâce à ses relations privilégiées avec le Portugal.
L'expansion économique du siècle, comme durant la Renaissance, est liée au retour d'une situation d'abondance monétaire.
Le libéralisme montant favorise l'apparition d'un commerce éclaté qui annonce l'ère moderne.
Le commerce devient multilatéral.
COMMERCE MULTILATÉRAL
SOLDE DE LA BAL. COMMERCIAL dans sa totalité
COMMERCE BILATÉRAL BAL. C.ALE EXP. = IMP.
France/Grande Bretagne équilibrer ses échanges
France/Hollande équilibrer les échanges
Etc.
Commerce multilatéral déficits ou excédents
Equilibre global
Commerce bilatéral au commerce multilatéral
Expansion des échanges
Equilibre au cas par cas freine les échanges
Abandon l’idée d’un équilibre par pays favorise les échanges
Les risques diminuent avec les progrès de la navigation, les assurances maritimes (Lloyds), la maîtrise des mers et la fin du piratage.
XVIIe SIÈCLE ANTILLES piratage
XVIIIe OCÉAN INDIEN
POSITION LATITUDE (SEXTANT) ET LONGITUDE (CHRONOMÈTRE DE HARRISON)
Sur la base 100 en 1700, les exportations manufacturées atteignent 544 en 1800
et la production industrielle intérieure 152.
La part des exportations anglaises dans le revenu national passe de moins de 8 % au XVIIe à plus de 15 % en 1801.
X / Y
Le pays exporte surtout des produits manufacturés
qui représentent plus du tiers du produit industriel total.
La fin du siècle voit une explosion des exportations de cotonnades qui dépassent les produits de laine et passent de 1 à 35 % des exportations industrielles.
Les importations changent également avec la réduction des produits manufacturés
et la progression parallèle des produits tropicaux (sucre, thé) et des matières premières (coton), qui comptent pour plus de 90 % du total en 1800.
SPÉCIALISATION X : PROD. MANUF., M : MAT. 1ères
DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT) à 1970
NOUVELLE DIT TIERS MONDE EXPORTATEUR DE PRODUITS MANUFACTURÉS (NPI)
Une grande partie de ces produits est réexportée vers d'autres pays d'Europe sans colonies, faisant de Londres une plaque tournante du commerce mondial.
COMMERCE DE TRANSIT, DE RÉEXPORTATION
Tableau 5
Le commerce extérieur britannique au XVIIIe siècle
|
X en M£ |
X/Y |
epm/Prod.ind. |
epm/X |
1700 |
3,8 |
8,4 % |
24,4 % |
80,8 % |
1760 |
8,3 |
14,6 |
35,2 |
|
1780 |
8,7 |
9,4 |
21,8 |
|
1801 |
28,4 |
15,7 |
34,4 |
87,2 |
Tableau 6
Composition des exportations industrielles, %
|
|
1699-1701 |
1752-4 |
1800 |
|
lainages |
85 |
61,9 |
22,1 |
|
prod. du lin |
- |
3,3 |
2,9 |
|
soieries |
2,2 |
2,5 |
2 |
|
cotonnades |
0,6 |
1,3 |
35,4 |
|
pr.métalliq. |
3,2 |
9,2 |
15,2 |
|
divers |
9 |
21,7 |
22,5 |
Graphique 2
Destination des exportations britanniques au XVIIIe siècle
Tableau 7
Destination des exportations, %
|
|
Europe |
Amériques |
RDM |
|
1700 |
85,3 |
10,3 |
4,4 |
|
1750 |
77 |
15,6 |
7,4 |
|
1772 |
49,2 |
37,3 |
13,5 |
|
1797 |
30,1 |
57,4 |
12,5 |
Les colonies d'Amérique notamment passent de 255 000 habitants en 1700 à environ 1 M en 1750, et 3 M en 1783, et l'indépendance ne va pas arrêter les échanges avec l'ancienne métropole, bien au contraire.
COMMERCE TRANSATLANTIQUE
AXE LIVERPOOL BOSTON voie royale de la prospérité occidentale au XIXe siècle
On assiste donc à « l'américanisation » des exportations britanniques.
C'est le commerce des îles (Antilles) de denrées tropicales (sucre, cacao, coton) et des esclaves, qui connaît le plus grand essor.
1763 Canada colonie française
Traité de Paris
Antilles
Voltaire « Quelques arpents de neige… »
Le commerce extérieur a facilité la révolution industrielle par les voies suivantes :
1°) La demande étrangère de produits industriels anglais : l'accès au marché mondial permet à l'industrie d'atteindre une taille suffisante pour pousser sa spécialisation, atteindre des économies d'échelle et réaliser des baisses de prix.
2°) L'accès aux matières premières : coton, fer, bois, grains dans la deuxième moitié du siècle.
Matières premières nécessaires à des industries nationales (coton)
3) Les profits du commerce extérieur réinvestis dans l'agriculture, les mines, l'industrie.
4) Le développement d'institutions (la city) et de mentalités (libre-échangistes) favorables à la croissance industrielle.
Le commerce extérieur a apporté toute l'infrastructure commerciale et financière (banques, assurances, transit, fret, etc.) qui a bénéficié à l'économie dans son ensemble, et en particulier à l’industrie.
LIBRE-ÉCHANGE =>
SPÉCIALISATION INTERNATIONALE OU DIV. INT. DU TRAVAIL (DIT)
=>
MAX. DE LA PRODUCTION MONDIALE (CROISSANCE)
5) La croissance des villes, liée à l'essor commercial, et qui deviennent ensuite des centres industriels importants (ex. Liverpool-Manchester, Édimbourg-Glasgow).
Eric Hobsbawm (1968) reprend l'argument mercantiliste
d'un marché mondial limité à se partager,
marché dans lequel la Grande-Bretagne aurait réussi, avec l'aide de la révolution française, à se tailler la part du lion,
et par là à favoriser sa révolution industrielle.
Peter Mathias(1983) rappelle qu'au XVIIIe siècle seuls trois pays (grâce à leur flotte et leurs colonies) étaient en mesure de redistribuer à tout le reste de l'Europe et à la Méditerranée les produits tropicaux (sucre, tabac, poivre, coton, café, thé) :
l'Angleterre,
la Hollande et
la France
1792-1815 Blocus Royal Navy
Essor rapide du commerce extérieur
Condition nécessaire de l’industrialisation
ANALYSES TRADITIONNELLES :
COMMERCE EXT. => RÉV. IND.
ANALYSES NOUVELLES (CLIOMÉTRIE) :
COM. EXT. RÔLE +, RÔLE SECONDAIRE
– l'analyse ricardienne et néoclassique qui postule le plein emploi des ressources.
Dans ce cas, le commerce international a un coût d'opportunité (MP)
L'économie se déplace sur la même courbe de possibilité de production (de M en N).
COURBE DE POSSIBILITÉS DE PRODUCTION
– l'analyse mercantiliste, smithienne et keynésienne qui part de l'hypothèse d'un sous-emploi des ressources. Le commerce international permet alors de créer des revenus supplémentaires car on emploie un potentiel qui sans lui serait oisif
“VENT FOR SURPLUS” (ADAM SMITH)
ARABIE SAOUDITE
ISOLEMENT PÉTROLE
CI
MERCANTILISME XVe AU XVIIIe
SMITH ÉCOLE CLASSIQUE FIN XVIIIe
KEYNES XXe SIÈCLE 1936
— HISTORIENS TRADITIONNELS
HOBSBAWM, MATHIAS
MERCANTILISTES, A. SMITH, J.M. KEYNES
— HISTORIENS DE LA NEH (CLIOMÉTRIE)
RICARDO, ANALYSE NÉOCLASSIQUE
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, diverses "révolutions" ont précédé la révolution industrielle :
une révolution agricole, une révolution démographique, une révolution des transports et une révolution commerciale,
si bien que les interprétations traditionnelles leur ont accordé une place déterminante dans l'avènement de l'industrie moderne à la fin du siècle.
Actuellement cependant les analyses économiques ont permis de relativiser leur importance. Aucune ne doit être considérée comme une cause de la révolution industrielle.
La modernisation agricole a eu lieu un siècle avant en Hollande sans que celle-ci ne connaisse la même transformation.
La révolution démographique est commune à tous les pays du continent et même aux autres régions du monde, mais seule la Grande-Bretagne s'est industrialisée.
L'amélioration des transports et des infrastructures n'est pas non plus le propre de ce pays.
Enfin le grand commerce s'est développé en Europe et hors d'Europe dès le Moyen-Âge, s'est étendu à l'échelle planétaire au XVIe siècle, et connaît certes une expansion sans précédent au XVIIIe siècle, surtout avec les Antilles, mais ne saurait être tenu pour le moteur de la révolution industrielle ; là encore, la Hollande, avec son fantastique essor commercial au XVIIe siècle, est restée un pays riche mais non industrialisé aux deux siècles suivants.
Toutes ces mutations, et bien d'autres comme l'évolution des mentalités, les innovations, les nouvelles formes d'exploitation des ressources naturelles, ont cependant été des conditions favorables à l'éclosion et au développement de l'industrie.
Sommaire
Chapitre 4 L'avènement de l'industrie moderne...... 1
en Grande-Bretagne.................................................. 1
Section I Les transformations industrielles....... 2
A La proto-industrialisation et le travail en usine 2
B Technologies et innovations.................. 5
1°) Textiles........................................ 6
2°) Sidérurgie.................................... 10
3°) Mines, énergie et industries mécaniques
Section II Les raisons de la primauté britannique 22
A Explications traditionnelles................... 22
1°) Facteurs économiques................. 22
2°) Facteurs géographiques............... 23
— Les conditions et les ressources naturelles 23
— Les pénuries relatives................ 24
3°) Facteurs politiques et sociologiques 25
B L'explication "stochastique" et sa critique 27
Section III Les effets de la révolution industrielle sur la production et les niveaux de vie.............................................. 30
A Le débat macroéconomique: les taux de croissance 30
B le débat social: salaires réels, conditions de vie et inégalités de revenu........................................................ 33
Conclusion......................................................... 38
Résumé du chapitre 8........................................ 39
Objectifs de connaissance:
À l'issue du chapitre, le lecteur doit pouvoir :
— Comprendre les termes suivants: proto-industrialisation, putting out system, domestic system, industries rurales, machinisme, factory system.
— Expliquer le passage au factory system par le changement des techniques et des sources d'énergie.
— Présenter les différents secteurs industriels ayant fait l'objet d'innovations, expliquer ces innovations et les liens entre les secteurs qui ont permis les transformations.
— Présenter le débat sur les raisons de la primauté anglaise dans les techniques et l'industrie.
— Établir un premier bilan économique et social de la révolution industrielle.
INDUSTRIA : SAVOIR FAIRE
INDUSTRIE : ACTIVITÉ DE TRANSFORMATION (MAT. 1ÈRES EN PRODUITS MANUFACTURÉS)
PUTTING-OUT SYSTEM : INDUSTRIES RURALES OU SYSTÈME DOMESTIQUE (XVe AU XVIIIe siècle)
+ CORPORATIONS URBAINES
XVIIIe PROTOINDUSTRIALISATION : INDUSTRIES RURALES + ÉLARGISSEMENT DES MARCHÉS (EXPORTATION)
FIN XVIIIe FACTORY SYSTEM (SYSTÈME USINIER)
INNOVATION TECHNIQUE : ÉNERGIE INANIMÉE (CHARBON) ENERGIE FOSSILE
MACHINE À VAPEUR MOBILE
On a vu plus haut que le putting out system ou système des industries rurales s'est développé parce que les campagnes ne subissaient pas les contraintes de la réglementation corporative et que la main d'œuvre y était bon marché et aussi moins revendicative. Il faut ajouter que l'état des techniques justifie cette localisation rurale car on utilise comme source d'énergie, dans les moulins et les forges, le bois, les cours d'eau et le vent.
À côté du textile la plupart des activités sont organisées de la même façon, comme la production de mobilier, de poteries, de chaussures et autres articles de cuir et de peaux, mais la deuxième activité industrielle de ce type est celle qui concerne les articles en métal comme les outils, armes, serrures, horloges, pièces de bateaux, charrettes et charrues, harnachement, ustensiles ménagers, etc.; c'est-à-dire la petite métallurgie, concentrée autour de Sheffield et Birmingham.
Le système diffère de l'industrie artisanale des cités, car la séparation des tâches et la division du travail y sont plus poussées. Il échappe aux monopoles urbains, profite d'une main d'œuvre rurale prête à accepter une rémunération bien plus faible qu'en ville car les produits manufacturés ne forment pour elle qu'un revenu d'appoint. Les travailleurs partagent leur temps entre les travaux agricoles saisonniers et l'activité industrielle dans les périodes creuses. Le putting out system fonctionne grâce au marchand-manufacturier qui collecte la production auprès de plusieurs centaines de familles pour la vendre en ville, paye les producteurs, contrôle la qualité, et fournit les matières premières dont il reste propriétaire.
La proto-industrialisation dérive du putting out system: il faut y ajouter la commercialisation des produits sur des marchés éloignés et même étrangers; la répartition des lieux de production entre les villes et les campagnes sous la direction du marchand-fabricant, et un développement agricole parallèle.
La proto-industrialisation connaît évidemment des limites et sera remplacée peu à peu par la grande industrie concentrée: tout d'abord la dispersion des activités tend à élever les coûts, à cause des transports et de l'impossibilité d'accroître l'échelle de production, et ensuite l'absence de spécialisation de la main d'œuvre et l'irrégularité du travail non contrôlé empêchait une qualité homogène et des délais de production précis et rigoureux. La discipline de travail avec des méthodes mécanisées dans les usines qui apparaissent à la fin du XVIIIe siècle va résoudre ces difficultés du capitalisme industriel naissant.
La transition vers le factory systems'est faite lentement et n'a abouti qu'à la fin du XIXe siècle. Les formes d'industrie rurale ont persisté longtemps et la révolution industrielle du XVIIIe siècle, caractérisée par la mécanisation rapide du coton et l'introduction de la vapeur, n'a en fait concerné "qu'un petit nombre de régions et d'industries".
Cependant, la logique de la mécanisation a favorisé la concentration et le factory system (la grande industrie de Mantoux) a fini par s'imposer ; l'usine (factory ou mill) est devenue commune en Angleterre et dans les pays qui se sont industrialisés à sa suite. On peut définir ce nouveau mode de production comme la combinaison des éléments suivants: concentration et contrôle des travailleurs, taille et volume de production plus importants, division du travail, mécanisation, et source d'énergie nouvelle (au départ la vapeur).
La production sur une plus grande échelle permet de réaliser des économies, de standardiser les produits, d'abaisser les coûts et de mettre en œuvre tout le potentiel des nouvelles machines. Le salariat se répand et les relations employeur/employés, maître/ouvriers, en conflit dans le partage du produit du travail entre salaires et profits forment un des aspects essentiels du capitalisme industriel. Au lieu de payer à la pièce comme dans le domestic system, ce qui revient à contrôler la production, l'output, parce que l'entrepreneur ne peut contrôler le travail fourni à domicile ni les matières premières utilisées, il va maintenant payer à l'heure ou à la journée, parce qu'il peut contrôler le temps de travail des salariés. Il peut aussi surveiller les flux de consommations intermédiaires, autrement dit il peut maîtriser les inputs, contrairement au système précédent. Cela permet la régularité et l'homogénéité de la production, et le paiement à la pièce disparaît progressivement avec la généralisation des usines. De plus, l'unité de production devient la firme seule et se elle différencie de l'unité de consommation, le foyer, contrairement au système domestique où elles étaient confondues, ce qui implique un changement radical dans les modes de vie annonçant les sociétés modernes.
Pour la plupart des historiens, comme Toynbeeou Landes, c'est bien le changement technique qui est à l'origine du factory system, la mécanisation entraîne la généralisation des usines. L'avantage de la nouvelle forme d'énergie, la vapeur, est qu'elle est mobile, il n'est plus nécessaire de placer les industries à la campagne, près des cours d'eau et près forêts, pour disposer de matières premières et d'énergie. On peut concentrer la production près des lieux de consommation, c'est-à-dire les agglomérations, et économiser sur les coûts de transport, tout en augmentant la productivité par une organisation plus rationnelle qui exploite toutes les possibilités de la division du travail. De plus la proximité des villes permet d'obtenir toute la main d'œuvre nécessaire. C'est là l'origine des concentrations industrielles urbaines qui nous semblent si évidentes aujourd'hui que l'expression même d'industries rurales paraît une contradiction dans les termes, alors que ce système a été la norme pendant des siècles.
Au cœur de la révolution industrielle et donc de toute l'histoire économique se trouvent les innovations de la fin du XVIIIe siècle, qui font l'objet d'une immense littérature.
1760-1820
Joel Mokyr (1994) caractérise l'accélération du progrès technique qui se produit à partir de 1760 de la façon suivante :
« avant, la stabilité était la règle et l'invention l'exception, après ce fut le contraire. »
Les quatre secteurs clés de la révolution industrielle – le coton, le fer, le charbon, la vapeur – sont véritablement mis en phase vers les années 1765-1790 grâce à une série d'inventions dont les effets se renforcent, et cette synergie va donner naissance à l'industrie moderne.
Les machines textiles et les machines à vapeur sont construites par les industries mécaniques,
celles-ci ont besoin du fer produit par les fonderies et les forges ; le fer requiert le coke pour sa fabrication, le coke permet de faire fonctionner les machines à vapeur qui font tourner les métiers textiles, les pompes des mines de charbon, les soufflets et les marteaux des forges, et bientôt les machines de toutes les industries.
Les industries textiles sont celles du coton, de la laine, de la soie et du lin.
La première va connaître un développement spectaculaire avec sa mécanisation après 1760.
Les importations de coton brut sont multipliées par 50 entre 1700 et 1800, et encore par 50 de 1780 à 1840.
Les exportations de cotonnades s'accélèrent à la fin du siècle (elles sont multipliées par 20 entre 1780 et 1802)
et atteignent 40 % des exportations totales en 1815 et plus de la moitié en 1830 !
L'industrie du coton représente 8% de la production nationale vers 1810 contre moins de 1% vers 1700.
La mode est aux cotonnades venues des Indes (indiennes), de meilleure qualité que les productions anglaises grâce à l'expérience et l'habileté manuelle supérieures des travailleurs indiens.
La région du Lancashireautour de Manchesterdont le climat humide se prête bien à la filature et au tissage du coton
Grâce à divers progrès techniques, grâce à la mécanisation, en Angleterre, les producteurs britanniques vont dépasser les artisans indiens.
RÉDUCTION DES COÛTS DE PRODUCTION
De 50 000 heures pour filer 100 livres de coton en Inde par exemple, on passe à 2000 heures en Angleterre avec les nouvelles machines (mule-jenny), puis 300 heures à la fin du XVIIIe siècle avec la mule actionnée par la vapeur, et 135 heures en 1825.
La première invention est celle de la fameuse navette volante de John Kay en 1733.
C'est un métier à tisser semi-mécanique qui permet à un tisserand de faire le travail de deux grâce à un renvoi automatique de la navette.
FLYING SHUTTLE ou FLY SHUTTLE
TISSAGE (ET NON FILAGE)
1760
Une première machine à filer est mise au point par James Hargreaves : la spinning jenny (jeannette) en 1764.
FILAGE
TO SPIN : FILER
TO WEAVE : TISSER
Il s'agit d'un rouet amélioré qui fait fonctionner plusieurs broches à la fois au lieu d'une.
La productivité est multipliée par 6 à 8, puis par 16,
et le succès est tel qu'on comptera environ 20 000 jennies en 1778.
Demande de fil forte, et de production insuffisante
Goulet d’étranglement
Casser le goulet d’étranglement, grâce à l’invention
Le fil obtenu est cependant trop fragile et ne peut servir qu'à la trame de l'étoffe et non à la chaîne.
TISSAGE : TISSUS
TISSUS DE MOINDRE QUALITÉ
MÉLANGES LIN FIL DE CHAINE
COTON FIL DE TRAME
En 1769 une étape nouvelle est franchie avec la machine à filer hydraulique (waterframe) de Richard Arkwright,
FILAGE
de taille plus élevée, qui produit un fil solide utilisable pour la chaîne et la trame,
et nécessite une énergie externe,
d'abord les chevaux, puis la roue à eau, enfin des machines à vapeur.
Le waterframe implique une fabrique avec des centaines d'ouvriers et ne peut être employé à domicile, au foyer du fileur. Fabrique, usine.
C'est un jalon important dans le passage du putting out au factory system.
Richard Arkwright fera fortune avec le waterframe. Il est considéré à ce titre comme un des premiers exemples et le modèle de l'entrepreneur-innovateur capitaliste, décrit par Schumpeter.
L'amélioration décisive viendra enfin en 1779 avec la mule jennyde Samuel Crompton,
MULE
Machine intermédiaire entre les deux précédentes,
qui peut produire un fil de trame fin comme la jenny
et assez résistant pour servir de chaîne comme celui du waterframe,
ce qui permet de tisser des tissus entièrement en coton, et de bonne qualité.
« Pour la première fois on obtenait un produit supérieur en qualité à celui du fabricant indien » (Deane).
En 1811, le partage des trois inventions dans le nombre total de broches employées dans le pays pour le filage est le suivant :
3 % pour la spinning jenny,
6 % pour le waterframe
et 91 % pour les mules.
Edmund Cartwright,1785, métier à tisser mécanique (power loom), avec la machine à vapeur en 1789
Tisserands à révoltes contre la machine, le power loom
Fin du tisserand individuel, travaillant à la main à domicile, début de la grande industrie textile mécanisée.
Révolte des tisserands, 1811-1816
1812 Guerre anglo-américaine
Armée
Mouvement luddite, révolte contre les machines
Luddisme
John Ludd, « général » Ludd
La filière du coton, étapes, caractéristiques au XVIIIe, innovations
matière première : coton brut cultivé dans les régions tropicales et subtropicales ¯ |
Importation (Liverpool) : Égypte, Antilles, colonies américaines, puis États-Unis du sud |
Eli Whitney 1793 égreneuse (cotton gin) qui sert à séparer les filaments de coton des grains, permet une hausse des exportations américaines vers la GB |
Filage : production de fil
¯ |
Rouet ou quenouille, industrie domestique autour de Manchester(Lancashire), climat humide favorable ; production de fil insuffisante qui incite à une mécanisation progressive au XVIIIe, apparition des 1ères filatures et passage au factory system
|
J. Hargreaves1764 spinning jenny, fil fin (trame)
R. Arkwright1769 waterframe, fil solide (chaîne)
S. Crompton1779 mule jenny, fil résistant et fin, énergie: eau, machine à vapeur |
Tissage : assemblage des fils pour la fabrication d'étoffes et tissus (cotonnades: calicots, indiennes, futaines, mousseline, percale, coutil, velours, batiste, etc.) ¯ |
armée des artisans tisserands ruraux, capacité de production suffisante et maintien du système domestique au XVIIIe, mécanisation progressive au XIXe, après 1810 |
John Kay1733 navette volante (flying shuttle) métier à tisser semi-mécanique
E. Cartwright1785 métier à tisser mécanique (power loom), avec la machine à vapeur en 1789 |
Blanchiment, teinte, impression
¯ |
procédés traditionnels : étendage au soleil, impression manuelle, colorants végétaux
mécanisation et introduction de la chimie à la fin du siècle |
J. Roebuck1746 acide sulphurique C. Berthollet1784 blanchiment au chlore (Javel) T. Bell1783 cylindres imprimeurs Colorants chimiques (sulfates) |
Industrie du vêtement |
travail manuel, industrie domestique jusque vers 1850 |
E. Howe, I.M. Singer 1846 machine à coudre
|
Le succès phénoménal du coton qui connaît des taux de croissance dignes de ceux du XXe siècle accompagnés de baisse des prix et de diffusion de produits de qualité croissante, représente
« un cas d'école des mérites de la mécanisation » (Phyllis Deane).
MACHINE (MÉCANISATION) VS TRAVAIL MANUEL
MACHINE ET CHÔMAGE
DAVID RICARDO
EXEMPLE DE LA MANIVELLE
1) 1800 30 À 40 % < 10 %
MECANISATION INTENSIVE
2) 1990-2000 PAYS DÉVELOPPÉS PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS (PMA)
EXPLICATIONS
MECANISATION
NOUVELLES ACTIVITES BIENS DE PRODUCTION EMPLOIS
SECTEURS OU DES EMPLOIS DISPARAISSENT
MECANISATION
ENTREPRISE X MACHINE REMPLACE 100 OUVRIERS
CHOMAGE LOCAL
PROFIT 1 M EUROS
INVESTISSEMENT AILLEURS DEPENSE SUPPLEMENTAIRE
AILLEURS CREATION D’EMPLOIS
DEVERSEMENT
MECANISATION
BAISSE CONTINUE DE LA DUREE DU TRAVAIL
PRODUCTIVITE ACCRUE
PRESERVER DES EMPLOIS
Minerai de fer, fonte, fer, acier
À partir du minerai de fer de diverses qualités on obtient par brûlage dans les hauts fourneaux la fonte.
Cette opération (réduction ou décarburation) permet de diminuer la proportion de carbone dans le minerai mais la fonte reste un alliage de fer et de carbone où la part de ce dernier est comprise entre 2,5 à 6%.
La fonte est dure et cassante, très résistante à la pression. Elle est obtenue par moulage et ne peut être travaillée.
Ses applications sont multiples au XVIIIe siècle depuis les ustensiles de cuisine, axes de voitures à cheval, pièces d'engrenage des moulins, de machines à vapeur, d'écluses, poutres et structures des constructions, rails, rampes, balcons, matériel urbain, ponts, canons et armes diverses...
Le fer est obtenu à partir de la fonte par une décarburation plus poussée (affinage) dans les fours à réverbère (hauts fourneaux dont le plafond renvoie la chaleur) (la teneur en carbone est comprise entre 1,5% et 2,5%).
Le fer est malléable et peut être transformé dans les forges pour toutes sortes d'applications industrielles, dans le transport, la construction et pour fabriquer des produits divers comme les socs de charrue, les serrures, les clous, les outils, les pièces de divers types.
L'acier au XVIIIe reste très cher et est produit en faible quantité pour des applications limitées :
1860 BESSEMER
lames, ciseaux, couteaux, ressorts, mécanismes de précision dans l'horlogerie et autres pièces de machines.
Il est plus léger et plus résistant que le fer, combine la dureté de la fonte, la malléabilité et les usages multiples du fer.
C'est encore un alliage de fer et de carbone où la proportion de carbone est inférieure à 1,5%.
La première innovation majeure concerne la fonte qui est obtenue à partir de 1709 par Abraham Darbyà Coalbrookdaledans le Shropshire à partir du charbon de terre
(le coke, résidu de la distillation de la houille qui permet d'éliminer gaz et goudron).
FONTE AU COKE (CHARBON)
La méthode traditionnelle utilisait le bois carbonisé (charbon de bois).
ÉCONOMIE MAJEURE : CHARBON DE TERRE MOINS CHER
DÉFORESTATION CROISSANTE
CHARBON DE BOIS, RARE ET CHER
GOULET D'ÉTRANGLEMENT PÉNURIE DE BOIS
La deuxième innovation majeure est celle de Henry Cort en 1784, qui permet de produire le fer, après la fonte, sur une grande échelle et à bas prix.
Il s'agit des procédés de puddlage et de laminage,
qui consistent à brasser (to puddle) la fonte en fusion dans des fours à réverbères chauffés au coke avec des ringards (sorte de crochets) pour ramener les impuretés à la surface et éliminer le carbone ;
ensuite le métal en fusion est laminé entre des cylindres pour donner du fer en barres.
Elle permet une hausse massive de la production (multipliée par six entre 1788 et 1815) tout en réduisant les prix (de 22 £ à 14 £ la tonne).
L'Angleterre va devenir exportatrice nette de fer dès le début du XIXe siècle et sa part dans
la production mondiale passe de 19 % en 1800 à 40 % en 1820 et 52 % en 1840 !
On a parlé de l'entrée dans l'âge moderne du fer pour cette période (âge qui d'ailleurs se poursuit jusqu'à aujourd'hui).
Le fer va voir ses applications envahir toutes les activités, tous les aspects de la vie humaine, les produits traditionnels d'origine animale, végétale ou minérale, en cuir, en bois, en pierre ou en terre, sont désormais construits en fer :
les charpentes métalliques apparaissent, le fil de fer prend la place des haies, la plume d'oie est remplacée par la plume d'acier, les cuvettes en faïence par les cuvettes en fer, les lits en bois par des lits métalliques, les charrettes par les locomotives, etc.
La révolution industrielle va découvrir l'usage du moteur fonctionnant à partir d'énergies fossiles, et ce moteur c'est naturellement la machine à vapeur.
MINES, INDUSTRIES MINIÈRES OU EXTRACTIVES (CHARBON ET FER)
Les progrès dans l'extraction sont liés à ceux de la vapeur, puisque l'évacuation de l'eau du fond se fait par des « pompes à feu », c'est-à-dire des machines à vapeur utilisées pour le drainage des mines.
Celles-ci vont de plus en plus profond, de -50m à -100m, et jusqu'à -300m, grâce à ces procédés et aussi à la ventilation systématique et au soutènement des galeries.
La production s'élève de 2 millions de tonnes de houille en 1700, à 5 millions en 1750, pour dépasser dix millions à la fin du siècle.
Le transport du minerai s'améliore avec l'équipement des puits en rail dès 1725 (d'abord en bois puis en fer) et en wagonnets tirés par des hommes, ou des chevaux, mais également grâce à des systèmes d'ascension par treuils et contrepoids.
MACHINE À VAPEUR
Après le prototype de Denis Papin en 1691,
la machine à vapeur reçoit ses premières applications industrielles dans les mines avec Thomas Savery en 1698 qui appelle son engin « l'ami du mineur », pompage de l’eau des mines.
et surtout Thomas Newcomenen 1712 à Wolverhampton.
POMPE À FEU 1712
L'étape suivante, et la véritable rupture technologique, est celle de la découverte d'un moteur qui serait utilisable dans toutes les industries.
C'est la machine à vapeur de l'Écossais James Watt (1736-1819).
La machine de Newcomenimpliquait une énorme perte d'énergie car il fallait refroidir le cylindre à chaque mouvement du piston pour condenser et évacuer la vapeur.
L'invention du condensateur (ou condenseur) permet d'économiser le combustible et de faire passer la puissance de la machine à environ 20 CV (contre 5 pour celle de Newcomen).
Cylindre toujours chaud
Condensateur toujours froid
En outre la machine de Wattest fermée, ce n'est plus une machine atmostphérique,
la vapeur est injectée (et évacuée) alternativement des deux côtés du piston, et elle fonctionne avec une pression supérieure.
1765 CONDENSATEUR MACHINE A VAPEUR DE WATT
Watt apportera des perfectionnements successifs dont le plus important est en 1782 la mise au point de la machine à double effet où la vapeur est introduite des deux côtés du cylindre par un système de vannes, et qui surtout transforme un mouvement linéaire de va et vient en un mouvement rotatif grâce à une bielle.
MACHINES MVT CIRCULAIRE
MACHINE UNIVERSELLE
« Le système de Watt devient selon la formule de Karl Marx, l'agent général de la grande industrie moderne,
et facilite le passage au factory system :
« Mobile et moyen de locomotion, citadin et non campagnard comme la roue hydraulique, il permet de concentrer la production dans les villes au lieu de la disséminer dans les campagnes. Le grand génie de Watt est d'avoir inventé l'agent général de la grande industrie, universel dans son application technique. »
L'association de James Wattavec l'industriel de BirminghamMatthew Boulton et avec le sidérurgiste John Wilkinson va permettre le succès technique et commercial de cette invention.
BREVET Favoriser les inventeurs, de façon à stimuler les inventions
Les progrès à la machine à vapeur apportés par Watt ne seront que le début d'une longue histoire. Il dépose un brevet pour son condensateur en 1769 qui sera reconduit jusqu'en 1800.
La puissance de ces moteurs va passer des quelque 20 CV de Watt, à 40-50 CV au début du XIXe siècle, puis 250 CV et jusqu'à 1000 CV vers 1860.
1712 1912 NAVIRES TITANIC
TECHNIQUE FINISSANTE VAPEUR
TECHNIQUE MONTANTE RADIO TSF
Eléments théoriques, au plan de la physique :
La transformation réussie de la chaleur en mouvement,
Charbon brûlé qui fait bouillir l’eau : chaleur
La vapeur produite déplace un piston dans un cylindre : mouvement
c'est-à-dire d'une énergie thermique en énergie cinétique
(et pour la première fois à des fins économiques,
car les canons et les fusils obéissaient depuis longtemps au même principe),
explosion de la poudre (chaleur) qui provoque un mouvement (déplacement de la balle ou du boulet éjecté du fusil ou du canon)
Cette première utilisation pratique
sera l'œuvre de praticiens, d'artisans et d'ingénieurs, et non pas de scientifiques.
DÉCOUVERTE EMPIRIQUE
ET NON SCIENTIFIQUE
La formulation scientifique des mécanismes mis en action
viendra plus tard, au XIXe, lorsque le physicien Sadi Carnot (1796-1832)
posera les premiers éléments de la thermodynamique.
THERMODYNAMIQUE
DECOUVERTE QUI PRECEDE LA COMPREHENSION SCIENTIFIQUE DES PRINCIPES MIS A L’ŒUVRE
FIN XIXe SIECLE DEUXIEME REV. IND. BASCULEMENT
LES INVENTIONS SERONT DES APPLICATIONS DE DECOUVERTES SCIENTIFIQUES
LABORATOIRES DE RECHERCHE DANS LES ENTREPRISES COMPOSES DE SCIENTIFIQUES TRAVAILLANT EN EQUIPE
L’INVENTION VA S’ACCELERER
SCIENCE / INDUSTRIE
ALLEMAGNE DE LA DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE
On passera tout d'abord en revue les explications traditionnelles qui distinguent les aspects économiques, géographiques, politiques, sociologiques favorables à l'innovation et à l'entreprise,
avant de présenter les thèses originales de la NEH.
Le premier point est celui de l'existence en Angleterre d'un marché intérieur plus dense et plus riche, capable d'absorber une production industrielle croissante.
Le pays a le revenu par tête le plus élevé du continent, après la Hollande, selon toutes les observations de l'époque. et les statistiques actuellement disponibles.
Les progrès agricoles ont permis une urbanisation plus rapide qu'en France, les villes sont plus proches les unes des autres et plus efficacement reliées.
Elles forment un « maillage serré » favorable à la circulation des marchandises, d'autant plus que le marché intérieur a été unifié au XVIe siècle avec l'abolition des douanes intérieures (1571).
France : provinces au XVIIIe siècle, séparées les unes des autres par des droits de douane, des péages, une forme de protectionnisme intérieur.
Aboli sous la Révolution, c’est-à-dire en 1790
Il est plus monétarisé et plus spécialisé que sur le continent où subsistent encore de nombreuses régions isolées et vivant donc en autosubsistance.
Marché intérieur plus favorable
Le deuxième point est l'importance du marché extérieur pour l'économie anglaise. Mathias note qu' « au XVIIIe siècle l'empire colonial britannique est la plus vaste zone de libre-échange dans le monde. »
Colonies de peuplement importantes, exportations possibles
Colonies d’Amérique, Canada (1763) et les Treize colonies
Deux éléments favorisant la révolution industrielle, possibilités de débouchés plus importants.
On a naturellement insisté sur l'insularité du pays qui constitue un obstacle à la propagation des crises économiques,
mais surtout le protège contre les invasions extérieures et lui permet de moins gaspiller de ressources et d'énergies pour sa défense.
Moins d’investissements improductifs, et plus de ressources pour l’investissement productif
Les pertes humaines et matérielles ont été bien plus faibles en Angleterre qu'en France pendant les guerres.
L’insularité peut aussi présenter des inconvénients : isolement. A l’écart des inventions réalisées sur le continent.
Isolement relatif, proximité de l’Angleterre
Australie, Madagascar, Amérique
Isolement durable, cause du retard
Si on ajoute à ces avantages les richesses minières en fer et en charbon, matériaux de l'industrialisation,
« Bloc de houille »
face à la très grande pauvreté en gisements de la France, la cause de l'inévitable primauté de la Grande-Bretagne semble gagner du terrain.
Facilité du transport, dans un pays maritime et abondamment pourvu de voies d’eau intérieur
Transport par voie d’eau plus économique, moins coûteux
Avantage pour les entreprises qui vont dépenser moins d’argent en transport
Economies se traduisant en investissements possibles
Profits plus élevés qui entraînent des investissements plus élevés
Facteur favorable à l’industrialisation
Paradoxalement la raison de la primauté britannique est, selon cette thèse développée tout d'abord par François Crouzet en 1966, que la France est plus riche, mieux dotée en ressources traditionnelles.
Les pénuries relatives de main d'œuvre, de bois, d'énergie, de matières premières, de terre, qui existent en Angleterre, vont inciter à trouver des solutions pour s'en libérer.
Le recul des forêts incite à passer à la fonte au coke pour produire du fer,
le manque de bras explique la mécanisation,
la cherté des terres pousse à investir dans l'industrie,
l'insuffisance des énergies hydraulique, éolienne, animales favorise les recherches sur la vapeur ;
et enfin la possibilité d'importer du coton en quantité illimitée joue en faveur des industries cotonnières par rapport à la laine, matière première nationale, mais disponible en quantité limitée.
La France est riche en terres, en forêts, en main d'œuvre, et les transformations techniques y sont moins nécessaires.
Ce sont donc les différences dans leurs dotations en facteurs de production qui expliquent les évolutions divergentes dans les deux pays.
L'abondance des ressources traditionnelles aurait retardé la révolution industrielle en France, tandis que les pénuries l'auraient favorisée en Angleterre.
La première a pu continuer à produire dans le cadre d'une croissance extensive (sans changer les techniques) ; la deuxième a dû passer à une croissance intensive (c'est-à-dire avec des techniques nouvelles) pour briser ses diverses contraintes.
Il s'agit de remplacer des produits ou des facteurs rares et chers par d'autres abondants et bon marché et la révolution industrielle peut donc s'analyser comme
« le résultat d'efforts systématiques pour faire face à un certain nombre de goulets d'étranglement qui interdisaient la poursuite de la croissance dans le cadre des techniques existantes. » (Asselain, 1984).
La stabilité politique dont jouit l'Angleterre depuis 1689 est un élément favorable à l'épargne, l'investissement et l'activité économique en général.
Après les troubles du XVIIe siècle, le respect de la propriété y devient sacro-saint.
La France au contraire est handicapée par sa politique.
L'Ancien Régime dure trop longtemps et s'accroche aux restes de la féodalité,
puis le pays connaît quatre bouleversements politiques majeurs au moment de la révolution industrielle (les révolutions de 1789, 1830, 1848, 1871),
1789-1799 Révolution française, 1789-1792 monarchie constitutionnelle
1792-1799 Ière République
1799-1815 Période napoléonienne, 1799-1804 Bonaparte, consul
1804-1815 Empire français
1815 Waterloo
RESTAURATION 1815-1830
1830 REVOLUTION DE JUILLET
MONARCHIE DE JUILLET LOUIS-PHILIPPE 1er 1830-1848
Monarchie constitutionnelle
1848 RÉVOLUTION IIème RÉPUBLIQUE
PRINTEMPS DES PEUPLES
1848-1851
2 DÉCEMBRE 1851 LOUIS-NAPOLÉON EMPIRE
SECOND EMPIRE NAPOLÉON III
1851-1870
1870 GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE
RÉPUBLIQUE (IIIe)
1871 COMMUNE DE PARIS
ECHEC
VERSAILLAIS/COMMUNARDS
Cimetière du Père-Lachaise
Mur des fédérés
IIIE RÉPUBLIQUE 1870 À 1940
Régime de Vichy Etat français
Liberté, égalité, fraternité
Travail, famille, patrie
Tous ces bouleversements politiques (quatre révolutions) sont
accompagnés de confiscations, réquisitions, exécutions, luttes à mort entre les groupes sociaux, guerres civiles et étrangères, etc.
Le sentiment constant d'insécurité est un obstacle évident au développement économique et à l'établissement d'un climat favorable aux inventeurs.
Sur le plan religieux, l'opposition est flagrante entre la France qui rejette ses huguenots en 1685,
RÉVOCATION DE L'ÉDIT DE NANTES
EDIT DE NANTES 1598 LIBERTE DE CULTE HENRI IV
et perd un potentiel humain considérable (récupéré par ses voisins, notamment outre-Manche),
et l'Angleterre qui finit par accepter en 1689 ses sectes de « dissidents ».
TOLÉRANCE
DISSENTERS, DISSIDENTS
Ces non-conformistes, souvent d'origine écossaise comme James Watt et dans un autre domaine Adam Smith, qui donnent un caractère unique à la société britannique, vont former les gros bataillons des innovateurs et entrepreneurs.
Les familles de puritains au XVIIe comme les Crowley, puis au XVIIIe siècle les quakers (Darby, Wedgwood, Lloyd, Barclay), les presbytériens (Watt), les wesleyens ou méthodistes (Guest), les baptistes (Newcomen) ou les congrégationnalistes (Roebuck), forment une proportion des inventeurs, industriels ou banquiers sans commune mesure avec leur nombre.
Ils sont excentriques dans leur foi comme dans leur démarche, et rejetés de l'administration et de l'armée par le Test Act (1763), exclus d'Oxford et de Cambridge, ils se tournent vers les affaires où ils forment des communautés aux liens d'entraide solides.
Les qualités d'épargne, de frugalité, de travail, le pragmatisme, l'esprit de risque et la croyance dans le progrès, peuvent s'appliquer à ces minorités dont le rôle dans les transformations du siècle a été souligné par la plupart des historiens.
La société britannique dresse également moins de barrières entre les classes sociales que les pays du continent. Plus de mobilité sociale.
Les oppositions entre aristocrates et bourgeois y sont faibles, contrairement à la France, les mariages mixtes, les entreprises communes sont fréquents.
Selon la formule de Landes, « Le noble anglais se fit participant à la société et non point parasite ».
Dans le domaine scientifique et technique, diverses sociétés sont créées pour développer les connaissances, et elles se tournent vers les problèmes appliqués de la production.
C'est le cas de la Royal Society, (1662), la National Society of Arts (1754), la Lunar Society(1750) et bien d'autres du même type. Elles réunissent les savants, les entrepreneurs et les innovateurs, confrontent les points de vue, expérimentent, attribuent des prix aux inventeurs, publient des journaux...
Il n'y a pas de rupture entre les différents niveaux de la connaissance, depuis ces sociétés scientifiques jusqu'aux ingénieurs et hommes d'affaires, depuis l'université jusqu'à l'entreprise, une véritable continuité s'établit qui permet de passer des problèmes théoriques à leur application pratique.
En France les inventeurs ne trouvent pas le milieu industriel qui pourrait utiliser leur découverte et ils restent isolés. Bergeron cite le cas du grand inventeur Vaucanson qui réalise un métier à tisser la soie automatique et des machines-outils perfectionnées (la première perceuse notamment), mais ne trouve pas de marché, et se voit réduit à fabriquer des automates, fort à la mode à travers les cours d'Europe.
La confrontation entre les deux pays fait apparaître l'image d'une mentalité plus axée sur les problèmes économiques en Angleterre, et d'un esprit de recherche du type science pure sur le continent : une différence entre l'héritage de Descartes en France d'une science déductive, théorique et abstraite, et celui de Francis Baconen Angleterre, avec une science au contraire inductive, empirique, expérimentale et pragmatique.
Comme le remarque un fabricant suisse de textiles en 1766 : « Pour qu'une chose soit parfaite, il faut qu'elle soit inventée en France et travaillée en Angleterre ».
Pour la seconde école, la révolution industrielle avait autant de chances de naître d'un côté ou de l'autre de la Manche.
Les interprétations traditionnelles tombent toutes dans l'erreur résumée par la scolastique du Moyen Âge avec la formule
Post hoc, ergo propter hoc
c'est-à-dire : « à la suite de cela, donc à cause de cela. » Autrement dit, prendre pour cause ce qui n'est qu'un antécédent dans le temps ;
prendre pour cause de la révolution industrielle toutes les caractéristiques antérieures de l'Angleterre, qui n'existaient pas ou qui étaient moins présentes en France.
NICK CRAFTS
Mais si on fait l'effort de se placer avant la révolution industrielle, dans cette économie encore rurale du XVIIIe siècle, soit vers 1740 selon Crafts, en faisant abstraction de ce qui s'est passé à la fin du siècle, on doit constater que les similitudes avec la France frappent davantage que les différences, que celle-ci est en avance sur de nombreux points.
1790-1800 La Grande-Bretagne a pris de l’avance sur la France, c’est le pays de la révolution industrielle.
Hasard
La Grande-Bretagne a réalisé la première, et sans doute par hasard, les inventions décisives dans le filage du coton, et cela lui a permis de dominer le marché mondial des cotonnades.
La révolution industrielle est enclenchée avec le coton comme industrie motrice et les marchés intérieurs et extérieurs pour débouchés.
Explication révisionniste en histoire : contestation des explications traditionnelles.
Graphique 2 Évolution des économies britannique et française au XVIIIe siècle
Graphique 3 : Comparaison des économies française et britannique en 1788
Tableau 1
|
GB |
France |
Produit total millions de £* |
135,0 |
291,0 |
Revenu par tête en £* |
14,4 |
10,9 |
Taux d'alph. hommes% ** |
60,0 |
47,0 |
Tx d'urb.(+10000h)% *** |
18,6 |
8,1 |
Mon. fiduc. en % PIB**** |
11,2 |
1,4 |
Impôts dir. % PIB***** |
1,0 |
3,3 |
Le taux de croissance industriel notamment n'a augmenté que faiblement pendant la période, de 0,7% au début du XVIIIe à 2,8% dans les premières décennies du XIXème. Cela s'explique avant tout par l'augmentation limitée de la productivité (+0,1% par an seulement entre 1760 et 1801), car les nouveaux secteurs n'ont qu'un impact réduit dans une économie restée dans son ensemble traditionnelle. Le coton par exemple est vu par Hudson(1992) comme « une activité moderne flottant dans un océan de tradition ».
Tableau 2 Sources de la croissance
|
taux de crois. moyen annuel produit tot. % |
part du capital dans la croissance |
part du travail dans la croissance |
productivité des facteurs r |
1700 à 1760 |
0,7 |
0,35 (50 %) |
0,15 (21 %) |
0,2 (29 %) |
1760 à 1801 |
1 |
0,5 (50 %) |
0,4 (40%) |
0,1 (10%) |
1801 à 1831 |
1,9 |
0,85 (45 %) |
0,7 (37%) |
0,35 (18 %) |
Graphique 4 et tableau 3
La croissance en Grande-Bretagne au moment de la révolution industrielle
taux annuels moyens, %
Taux de croissance annuels moyens %
|
période |
1700-1760 |
1760-1780 |
1780-1800 |
1800-1831 |
|
Produit total |
0,70 |
0,60 |
1,40 |
1,90 |
|
Population |
0,38 |
0,69 |
0,97 |
1,45 |
|
Prod./habitant |
0,31 |
0,01 |
0,35 |
0,52 |
|
Pr. industriel |
0,70 |
1,30 |
2,00 |
2,80 |
|
Coton |
1,37 |
5,40 |
9,75 |
5,64 |
|
Fer |
0,60 |
3,11 |
5,14 |
4,55 |
Salaires réels :
Tableau 10
Indice des salaires réels ouvriers en Angleterre, 1900=100
1750 |
1770 |
1790 |
1810 |
1820 |
1830 |
1840 |
1850 |
1860 |
1870 |
1880 |
1890 |
1910 |
42 |
38 |
34 |
33 |
42 |
44 |
44 |
60 |
58 |
67 |
75 |
89 |
102 |
Hausse des niveaux de vie et des salaires réels à long terme. La révolution industrielle se traduit par une production de masse de biens courants, dont les prix baissent. Une abondance relative, vers la fin du XIXe siècle, remplace la rareté généralisée des périodes antérieures.
– Explosion de la production due à la révolution industrielle, augmentation de la consommation (biens courants).
– Mouvements ouvriers, montée en puissance, syndicats, manifestations, grèves, revendications.
– 1847 Irlande, grande famine (maladie de la pomme de terre), énorme mortalité
3 millions d’habitants vers 1845
1 million de morts
1 million d’émigrés vers les États-unis
1 million d’Irlandais en 1850
Grande famine, arrêt des arrivées de travailleurs irlandais en Angleterre
Destruction de la classe ouvrière irlandaise
Pénurie de main d’œuvre en Angleterre
Marché du travail : déséquilibre dans lequel l’offre de travail des ouvriers est inférieure à la demande de travail des firmes
Hausse des salaires D > O prix augmente (salaire)
Conditions de vie : destruction du cadre familial traditionnel, surpopulation urbaine dans les slums, épidémies, pollution, conditions sanitaires désastreuses, précarité des emplois, difficultés des transports, durée du travail élevée (12 à 18h, six jours sur sept), etc.
Les rémunérations dans les industries rurales avant et pendant la révolution industrielle étaient encore plus faibles, et la différence a suffi aux yeux des travailleurs à compenser les inconvénients du factory system, ce qui explique que les entrepreneurs n'aient pas manqué de main d'œuvre.
Indicateurs sociaux :
Baisse de l'analphabétisme, réduction de la mortalité infantile, hausse de l'espérance de vie (35 ans en 1760, 38 en 1810, 40 en 1850 et 53 en 1911), proportion de démunis en baisse (20% en 1800, 15% en 1812, 6% en 1867), mais baisse de la taille moyenne de 1760 à 1800 et de nouveau de 1820 à 1850 dans les classes populaires.
Inégalités de revenu et de patrimoine :
Accroissement des inégalités pendant la révolution industrielle (coefficient de Gini pour les revenus: 0,47 en 1688, 0,49 en 1759, 0,52 en 1803, 0,55 en 1867 et 0,5 en 1913).
Concentration des terres: 5% des propriétaires contrôlaient 80% des terres en 1873.
Inégalités plus fortes en Angleterre que sur le continent ou aux États-Unis.
Conclusion: détérioration des conditions sociales pour les catégories populaires jusqu'aux alentours de 1850, même si les salaires réels ont commencé à augmenter plus tôt. En l'absence d'une révolution industrielle, la situation aurait sans doute été encore pire, comme le montre les cas de l'Irlande en 1850 et des pays qui ne sont pas passés par cette mutation.
Résumé du chapitre 8
L'avènement de la grande industrie en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle signifie le recul progressif du système des industries rurales et de la proto-industrialisation, phase intermédiaire qui aurait préparé et facilité cette évolution. Celle-ci est la conséquence de la généralisation d'une nouvelle forme d'énergie, fossile et non plus animée, celle du charbon. On en extrait des quantités croissantes grâce aux "pompes à feu" de Savery et Newcomen, premières machines à vapeur utilisées dans l'industrie. Par la suite la machine à vapeur se transforme en un véritable moteur d'application universelle et mobile à la différence des moulins hydrauliques, grâce aux inventions et perfectionnements de James Watt en 1769 et 1782. Elle permet de rapprocher les industries des lieux de consommation, et constitue l'origine des concentrations industrielles urbaines caractéristiques des XIXe et XXe siècles.
Des innovations multiples favorisent l'extension du machinisme: les appareils à filer le coton de J. Hargreaves (spinning jenny), R. Arkwright (waterframe), S. Crompton (mule jenny) se répandent au XVIIIe siècle, puis le métier à tisser d'Edmund Cartwright (power loom), à la suite de la navette volante de John Kay (flying shuttle), permettent la mécanisation du tissage au XIXe siècle. Ces machines remplacent les travaux manuels et permettent un boom sans précédent du secteur textile. Dans l'industrie sidérurgique l'utilisation du coke au lieu du bois pour produire la fonte et le fer, grâce à Abraham Darby (1709) et Henry Cort (1784), libère la production qui ne dépend plus des forêts, du fer importé ni de l'énergie hydraulique. Le fer abondant et bon marché devient le symbole de cette nouvelle époque. Vers 1780, la combinaison des divers progrès dans les industries du fer, du charbon, du coton et dans les mines, donne naissance à l'industrie moderne.
L'extension du réseau bancaire facilite le financement des entreprises industrielles, non pas tant pour les investissements en capital, les machines étant à cette époque peu volumineuses et relativement peu coûteuses, mais plutôt pour le fonctionnement courant et la trésorerie. Bien qu'encore primitifs en comparaison du XIXe siècle les instruments monétaires et financiers sont en avance sur le continent et notamment la France. L'État réussit à consolider sa dette, ce qui contribue à la formation d'un marché des capitaux stable aux taux d'intérêt faibles. Son rôle reste limité pendant la révolution industrielle qui est plutôt un phénomène spontané. Les réglementations mercantilistes ne sont plus guère appliquées et l'Angleterre est le pays qui s'approche le plus du laissez-faire préconisé par les auteurs classiques. Les conquêtes extérieures facilitent l'expansion du commerce international en ouvrant de nouveaux débouchés pour les industries, tandis que les guerres avec la France entre 1793 et 1815, et le blocus continental à partir de 1806, entraînent une longue suite de crises économiques et sociales, mais n'arrêtent ni les échanges, ni l'industrialisation, ni la mécanisation.
L'avance britannique continue donc à s'accroître par rapport au continent, et en 1815 le pays devient la première puissance mondiale, politique et militaire, mais aussi bien sûr économique. Cette primauté a été expliquée de diverses manières: tout d'abord par l'existence d'un marché intérieur important et de marchés extérieurs dynamiques; ensuite par des facteurs géographiques favorables comme l'insularité et les richesses minières; également par la pression de pénuries relatives propres au pays, qui auraient poussé à changer les techniques pour desserrer des goulets d'étranglement (bois, main d'œuvre, terres); enfin par la mise en place d'institutions favorables aux firmes et aux échanges, et de mentalités ouvertes aux progrès techniques et à l'accumulation.
Toutes ces explications ont cependant été remises en cause par Crafts(1977) qui souligne que la comparaison avec la France au XVIIIe siècle n'est pas du tout défavorable à cette dernière et qu'elle aurait pu aussi bien être le théâtre de la première révolution industrielle. Les "explications" de la réussite britannique qu'on vient de citer sont autant de justifications a posteriori, qui souffrent du même défaut de logique consistant à prendre un fait antérieur comme explication d'un phénomène, tout simplement parce qu'il est antérieur! La France aurait-elle devancé la Grande-Bretagne, ce qui était encore possible en 1740, on aurait trouvé autant de bonnes raisons à cela dans les caractéristiques de son économie, caractéristiques considérées maintenant comme des obstacles !
Les résultats de la révolution industrielle à long terme sont assez clairs puisqu'il suffit pour s'en rendre compte d'observer les sociétés développées actuelles. La croissance à l'époque a été cependant beaucoup plus faible que ne le pensaient les premiers analystes, et les calculs de la NEH ont permis de renouer avec l'idée d'un processus progressif et non d'une rupture ou d'une discontinuité brutale. Les secteurs modernes comme le fer ou le coton présentent néanmoins une croissance exceptionnelle (5 à 10% l'an), proche de celle des pays les plus dynamiques au XXe siècle, et en cela il s'agit d'un phénomène nouveau qui annonce le monde actuel. Les résultats sociaux sont nettement moins favorables, bien qu'on puisse constater une tendance à la hausse des salaires réels après les guerres de la période révolutionnaire. Les inégalités de revenu s'accroissent et les conditions de vie de la classe ouvrière restent extrêmement dures pendant toute la première moitié du XIXe siècle.