Cours d’Histoire des faits économiques

1ère année Sciences économiques

 

 

Livres :

 

 

J. Brasseul, Histoire des faits économiques, tome 1, Armand Colin, 1997, 2001

 

Petite histoire des faits économiques, A. Colin, 2001

 

Examen : Questions de cours au choix

 

 

 

 

Plan :

 

 

Première partie: Qu'est-ce que l'histoire des faits économiques ?

 

 

Chapitre 1 : Les divers courants en histoire économique

 

 

Chapitre 2 : Les grandes questions de l'histoire économique

 

 

 

Deuxième partie : La Révolution industrielle au XVIIIe siècle

 

Chapitre 1 : Les déterminants de la révolution industrielle

 

 

Chapitre 2 : L'avènement de l'industrie moderne en Grande-Bretagne

 

 

Chapitre 3 : Les transformations économiques en France au XVIIIe siècle


 

Première partie : Qu’est-ce que l’histoire des faits économiques ?

 

 

 

 

Chapitre 1  Les grands courants en histoire économique

 

 

 

 

 

Objectifs de connaissance :

   À la fin de ce chapitre, l'étudiant doit être capable de :

 

─ présenter les différentes écoles historiques et les apports de chacune à l'histoire économique ;

 

─ connaître les différents courants de pensée en économie politique et leur approche de l'histoire ;

 

─ connaître et situer les grands historiens et leurs œuvres en particulier dans le domaine de l'histoire économique;

 

 

 

 

On peut définir l'histoire économique ou histoire des faits économiques

comme l'étude et l'analyse des phénomènes économiques du passé

grâce aux méthodes des sciences historiques (analyse de documents, récits, archives, prix, sources diverses...)

mais aussi naturellement des sciences économiques :

1) analyse économique (au sens des méthodes issues de l'ensemble des théories économiques : classiques, marxistes, néoclassiques, keynésiennes, institutionnalistes, etc.)

2) et analyse quantitative (économétrie et modélisation).

 

 

SCIENCE ÉCONOMIQUE,       HISTOIRE

 

 

L'histoire économique se trouve, comme son nom l'indique, au carrefour de deux grands domaines de la connaissance, l'histoire et l'économie.

 

SECTION 1   Les apports de l’histoire

 

SECTION 2   Les apports de la science économique

 

 

CHRONOLOGIE EN HISTOIRE

 

Les Époques en histoire

 

 

La préhistoire

 

 

l'histoire :  Civilisations

 

 

 

 

Le Néolithique, fin de la préhistoire : de 8000 avant JC à 3500 avant JC

La révolution néolithique,   Asie mineure

 

 

ANATOLIE

 

AGRICULTURE    ELEVAGE

 

SEDENTARISATION    CITES   ADMINISTRATION CIVILISATIONS    ETATS

 

SURPLUS     PRODUCTION > CONSOMMATION

 

 

EPARGNE

 

INVESTISSEMENT    CAPITAL

 

ACCUMULATION DU CAPITAL

 

 

 

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

 

 

ECHANGES ENTRE PEUPLES

SPECIALISATION    DIVISION DU TRAVAIL

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

 

 

 

ACTIVITES ECONOMIQUES DU PALEOLITHIQUE :

 

CUEILLETTE  CHASSE    PÊCHE

 

 

 

 

HISTOIRE      - 3500

 

 

L'Antiquité, de –3500 à +476

Grandes civilisations : EGYPTE, MESOPOTAMIE, GRECE, ROME, CHINE, INDE…

 

 

 

 Inventions : ÉCRITURE, ROUE, VOILE, MONNAIE

 

 

TROC   A  B

FREIN AUX ECHANGES

COMPLEMENTARITE, COINCIDENCE

 

INTERMEDIAIRE, INSTRUMENT D’ECHANGE

MONNAIES-MARCHANDISES

 

 

MONNAIE :   RUPTURE DU TROC

 

A contre B

 

A contre monnaie

 

Monnaie contre B

 

Complémentarité, coïncidence du troc, non nécessaires

 

AUGMENTATION DES ECHANGES

AUGMENTATION DE LA SPECIALISATION

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

MONNAIE

 

 

Progrès économique

 

Production, Population

Révolution démographique

 

Niveau de vie stable,  croissance extensive : hausse de la population et de la production au même rythme

 

 

 

 

 

Le Moyen Âge, du Ve siècle de notre ère au XVe siècle (476 à 1453, ou 476 à 1492)

 

 

MILLE ANS

 

 

476 après JC, +476,     476 AD Anno Domini

 

476 CE   2003 CE  Common Era

 

 

FIN DE L’EMPIRE ROMAIN

 

 

 

1492         découverte de l’Amérique

 

1453 chute de l’Empire Byzantin, chute de Constantinople prise par les Turcs ottomans       EMPIRE OTTOMAN

 

 

 

 

Ve au Xe siècle   Siècles obscurs, Recul économique, morcellement politique extrême (milliers de seigneuries indépendantes)

 

XIe au XIIIe   Féodalité, Renouveau, progrès économique, croissance économique et démographique

 

Villes, échanges, expansion (croisades, reconquista, chevaliers teutoniques)

 

 

 

XIVe et XVe siècles : effondrement politique, économique, démographique

GUERRES

EPIDEMIES (PESTE, 1347-1348)

FAMINES

CATASTROPHES NATURELLES

 

 

 

 

Les Temps modernes, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles

 

Fin du Moyen Âge à la révolution française

1453 jusqu’à 1789

 

 

ETATS-NATIONS modernes : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Pologne…

Allemagne, Italie

 

GRANDES DECOUVERTES      1492   commerce mondial

 

 

REFORME    PROTESTANTS,   EGLISE CATHOLIQUE

 

SCHISME    France    GUERRE DES RELIGIONS

 

MARTIN LUTHER    LUTHERIANISME

JEAN CALVIN   CALVINISME    SUISSE, HOLLANDE, ANGLETERRE

 

 

CALVIN      ACTIVITE ECONOMIQUE   CAPITALISME

 

MAX WEBER  1906

« L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme »

 

 

 

 

fin du XVe siècle et le XVIe siècle : la RENAISSANCE

 

XVIIe siècle : âge classique, classicisme, siècle de Louis XIV, monarchie absolue

 

XVIIIe siècle : siècle des Lumières, fin de l’Ancien Régime

Tolérance, démocratie           1776, 1789

 

 

MERCANTILISME, MERCANTILISTES

 

FIN DU XVe à la fin du XVIIIe siècle

 

Moyen Age : conceptions chrétiennes (Eglise)

Temps Modernes : mercantilisme

Epoque contemporaine : libéralisme économique

 

 

Mercantilisme :  idées dominantes, intervention de l’Etat, réglementation des activités économiques (corporations), protectionnisme, métaux précieux (or, argent)

 

 

Fin du XVIIIe : LIBERAUX, ECOLE CLASSIQUE

LIBERALISME ECONOMIQUE

 

 

 

L'Époque contemporaine, FIN DU XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe siècles

 

REVOLUTION INDUSTRIELLE  1760-1820

INDUSTRIALISATION    XIXe et au XXe siècle

 

TACHE D’HUILE

NOYAU INITIAL    ANGLETERRE DU XVIIIe SIECLE

EXPANSION DU NOYAU INITIAL

 

EUROPE CONTINENTALE : Belgique, France, Allemagne, Suisse, etc.

PROXIMITE GEOGRAPHIQUE

 

PROXIMITE CULTURELLE

COLONIES DE PEUPLEMENT

 

TROIS VAGUES DE L’INDUSTRIALISATION DEPUIS LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

 

1ere VAGUE    “EARLY STARTERS”

GB, B, France, Suisse   fin XVIIIe-début XIXe   1760-1850

 

 

2ème vague d’industrialisation :   « LATECOMERS », 1850-1930

Allemagne, pays scandinaves, Russie, Italie, Espagne, Japon, Etats-Unis, Canada, Australie, NZ…

 

 

3ème vague d’industrialisation : certains pays du tiers monde, les NPI, les nouveaux pays industrialisés, 1950 -…

BRESIL, Mexique,  ARGENTINE  COREE DU SUD, TAIWAN, CHINE, etc.

 

Néolithique (fin de la préhistoire) : - 10 000 à – 3500  agriculture

Antiquité (début de l’histoire) : - 3500 à + 476   civilisations

Moyen Âge : + 476 à 1453

Temps Modernes : 1453 à 1789  commerce mondial

Epoque contemporaine : 1789 à nos jours   industrialisation

 

 

Section I  L'histoire économique, fille de l'histoire

 

 

A L'Antiquité et le Moyen Âge

 

HISTORIENS

 

Les historiens de l’Antiquité - Hérodote, Thucydide, Polybe

en Grèce,

Tite-Live, Tacite à Rome

 

 - se préoccupent assez peu des aspects économiques de l’histoire,

 

 ils s’en tiennent à une histoire souvent hagiographique sur les mérites de leur patrie respective.

 

 

Ils ont aussi une vision cyclique de l’histoire, où les événements reviennent toujours à leur point de départ, sans direction, sans progrès.

 

SENS DE L’HISTOIRE

 

Les civilisations naissent, grandissent et déclinent, pour laisser la place à d’autres qui reprennent le même processus.

 

 

Les auteurs du Moyen Âge souffrent des mêmes lacunes mais introduisent une conception téléologique de l’histoire,

 

 

TELEOLOGIQUE      SENS DE L’HISTOIRE

TELEOS

 

THEOLOGIQUE   THEOS

 

 où la notion de progrès spirituel de l’humanité apparaît.

 

 

De cette évolution tournée vers dieu, selon l’idéal chrétien de l’époque,

 

on va passer progressivement à l’idée de progrès matériel dans les pays européens et du bassin méditerranéen.

 

L’histoire a un sens, le progrès est possible.

 

En outre l’étude des aspects économiques et sociaux entre en scène à la fin de cette période,

 à travers les écrits du grand historien et philosophe arabe Ibn Khaldoun

 

 

qui est véritablement le premier à formuler une conception théorique et méthodique de l’histoire, notamment dans la Muqaddima (Introduction à son Histoire des Berbères) :

 

« Mais elle (l'histoire) traite aussi de ces travaux auxquels les hommes s'adonnent et des efforts qu'ils font en vue de réaliser des gains et de se procurer un gagne-pain, et encore des sciences et des métiers ainsi que de tous les phénomènes qui se manifestent naturellement dans les divers états de la civilisation ».

 

 

B Les Temps modernes et l'époque contemporaine

 

Aux Temps modernes, c’est-à-dire entre la Renaissance et la Révolution, l’histoire se fait plus scientifique

 

avec une volonté de rigueur accrue (critique des sources, travail d’archives, mise en doute des témoignages, etc.).

 

XVIIe     Révolution scientifique  Newton, Galilée, Kepler, Descartes, etc.

 

 Des auteurs comme Dom Mabillon   Bénédictins

 

ou Richard Simon

illustrent cette évolution.

 

Voltaire se fait historien et introduit les préoccupations statistiques (commerce extérieur) et démographiques (estimation de la population des grandes nations) dans ses travaux.

 

« Le siècle de Louis XIV », Voltaire

 

 

Enfin, à l’époque contemporaine, l’histoire devient véritablement une science avec successivement deux grandes écoles :

 

L’école méthodique ou positiviste au XIXe,

 

et l’école des Annales au XXe siècle.

 

 La première est une histoire événementielle

 

 rigoureuse, scientifique, qui se caractérise par l’analyse critique des documents du passé.

 

 

 Elle est illustrée par des auteurs comme Langlois, Seignobos ou Lavisse autour de 1900.

 

L’ECOLE DES ANNALES

 

L’histoire méthodique sera contestée à partir des années 1920 par de jeunes auteurs comme Lucien Febvre et Marc Bloch

 

 qui se détournent des événements, des batailles, des successions de dynasties et de régimes politiques,

 

 pour s’intéresser aux aspects géographiques, économiques et sociaux,

 

HISTOIRE ECONOMIQUE

 

aux modes de vie, à la culture, aux croyances, aux coutumes des époques passées.

 

HISTOIRE TOTALE      NOUVELLE HISTOIRE

 

 Après la guerre, l’école des Annales (d’après la revue du même nom) aura comme chef de file Fernand Braudel

 

 

 Braudel apporte la notion de longue durée en histoire,

 

–  il distingue la durée courte, événementielle, des phénomènes politiques ou militaires ;

 

– la durée intermédiaire des activités et des cycles économiques ;

 

– et enfin la longue durée des phénomènes climatiques, géographiques, culturels, une histoire quasi-immobile qui s’étend sur des siècles.

 

Analogie, vagues, marées, courants profonds

 

« LA MEDITERRANEE ET LE MONDE MEDITERRANEEN A L’EPOQUE DE PHILIPPE II »

 

THESE   PHILIPPE II

 

Son ouvrage principal

 

Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle

 

 constitue toujours une source essentielle pour la compréhension de la genèse des sociétés modernes.

 

 

 

Diverses branches de la recherche historique vont désormais caractériser la discipline :

 

 

l’histoire sérielle,

 

 

 l’histoire sociale,

 

 

 la démographie historique,

 

 

l’histoire des mentalités, etc.,

 

 

 

 dans cette volonté d’embrasser tous les aspects des sociétés humaines.

 

 

 

 

Section II L'histoire économique, fille de la science économique

 

L’économie politique  (SCIENCES ECONOMIQUES)

est évidemment une discipline beaucoup plus récente que l’histoire, puisqu’elle n’a qu’environ trois siècles d’existence.

1750

Très liée à tous les aspects historiques à ses débuts,

elle s’en est progressivement détachée dans un sens théorique et formalisé de manière mathématiques,

pour y revenir dernièrement, depuis les années soixante.

 

CLIOMETRIE    OU     NEW ECONOMIC HISTORY

 

 

A Physiocrates et classiques

 

PHYSIOCRATES           France         1750

 

ORDRE NATUREL

 

PHYSIOCRATIE   :   POUVOIR DE LA NATURE

 

 

LIBERALISME ECONOMIQUE

 

LAISSER FAIRE, LAISSER PASSER

 

NON INTERVENTION DU POUVOIR ETATIQUE DANS LES AFFAIRES ECONOMIQUES

 

LIBRE JEU DE LA LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE

LIBERTÉ DES PRIX

 

MECANISME ASSURANT LES EQUILIBRES ECONOMIQUES

 

PENURIE  DESEQUILIBRE    DEMANDE > OFFRE è

PRIX MONTENT è OFFRE MONTE è RETOUR A L’EQUILIBRE (O = D)

 

SURPRODUCTION DESEQUILIBRE  OFFRE > DEMANDE è

PRIX BAISSENT è DEMANDE AUGMENTE è RETOUR A L’EQUILIBRE (O = D)

 

MECANISME AUTOMATIQUE

 

 

MERCANTILISME,   MERCANTILISTES

 

 

FIN DU MERCANTILISME

 

DEBUT DU LIBERALISME  FIN DU XVIIIe ET LE XIXe SIECLE

 

MERCANTILISME  XVIIe   COLBERTISME

 

DE LA RENAISSANCE (XVIe) AU SIECLE DES LUMIERES

TEMPS MODERNES

 

ECONOMIE 1750

 

AUTEURS PHYSIOCRATES : F. QUESNAY, DUPONT DE NEMOURS, MERCIER DE LA RIVIERE, TURGOT, etc.

 

MINISTRE DES FINANCES 1774-1776

ECHEC DES REFORMES

OPPOSITION DES INTERETS ACQUIS

LOUIS XVI

ANCIEN REGIME

REVOLUTION 1789

 

 

 

 

 

ECOLE CLASSIQUE ANGLAISE   1770

 

1776     ADAM SMITH     « LA RICHESSE DES NATIONS »

 

« Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »

WEALTH OF NATIONS

 

1848   JOHN STUART MILL  « PRINCIPES D’ECO. POLITIQUE »

 

ADAM SMITH

DAVID RICARDO

ROBERT THOMAS MALTHUS

JEAN-BAPTISTE SAY

JOHN STUART MILL

 

 

LIBERALISME ECONOMIQUE  (LAISSER FAIRE, LIBRE-ECHANGE)

 

LAISSER FAIRE              è LIBERALISME ECONOMIQUE A L’INTERIEUR

 

LIBRE ECHANGE è LIBERALISME ECONOMIQUE A L’EXTERIEUR

 

 

 

THEORIES, LOIS ECONOMIQUES

 

LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS

DEUX FACTEURS DE PRODUCTION (K, L)

UN DE CES FACTEURS EN QUANTITE FIXE

L’AUTRE VARIABLE

RENDEMENTS DECROISSANTS (QUANTITE SUPPLEMENTAIRE DE PRODUCTION POUR CHAQUE OUVRIER EST MOINS ELEVEE QUE LA PRECEDENTE)

 

LOI DES AVANTAGES COMPARATIFS

COMMERCE INTERNATIONAL

LIBRE ECHANGE

DAVID RICARDO

CHAQUE PAYS A INTERET A SE SPECIALISER DANS LE SECTEUR OU IL EST RELATIVEMENT PLUS EFFICACE QUE LES AUTRES

 

LIBRE ECHANGE (SUPPRESSION LES DROITS DE DOUANE)

SPECIALISATION, DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

MAXIMISATION DE LA PRODUCTION MONDIALE

MAXIMISER LA CONSOMMATION

CROISSANCE ECONOMIQUE

HAUSSE DES NIVEAUX DE VIE

 

MARCHE COMMUN 1957

UNION EUROPEENNE

 

ADAM SMITH 1776  THEORIE DE L’AVANTAGE ABSOLU

 

UN PAYS MOINS BON QUE TOUS LES AUTRES ????

 

DAVID RICARDO 1816 « PRINCIPES D’ECONOMIE POLITIQUE »

THEORIE DES AVANTAGES COMPARATIFS

THEORIE DES COUTS COMPARATIFS, COMPARES, RELATIFS

THEORIE DES AVANTAGES COMPARES, RELATIFS

 

PAYS LE MOINS BON

AVANTAGE A SE SPECIALISER è

SECTEUR OU SON DESAVANTAGE EST LE PLUS FAIBLE

 

PAYS MEILLEUR

AVANTAGE A SE SPECIALISER è

SECTEUR OU SON AVANTAGE EST LE PLUS MARQUE

 

GB   PORTUGAL

VIN   DRAP

HYP. GB  SUPERIEURE AU PORTUGAL POUR LES DEUX BIENS

           PORTUGAL INFERIEUR A LA GB POUR LES DEUX BIENS

 

LES DEUX PAYS GAGNENT A L’ECHANGE, SI

LA GB CHOISIT LE BIEN OU SA SUPERIORITE EST PLUS MARQUEE (DRAP)

LE PORTUGAL CHOISIT LE BIEN OU SON INFERIORITE EST LA PLUS FAIBLE (VIN)

EXEMPLE CHIFFRE

 

THEORIE DE COÛTS COMPARATIFS  

EXEMPLE  SAMUELSON

AVOCAT    SECRETAIRE

SUPERIEUR POUR LE TRAVAIL DE PLAIDOIRIE

SUPERIEUR A LA SECRETAIRE

???

FAIRE LES DEUX  PLAIDOIRIE  COURRIER ???

SPECIALISER ??? DANS LA PLAIDOIRIE…

ABANDONNER A LA SECRETAIRE LE COURRIER

 

 

 

PRINCIPE D’ACCUMULATION

ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE

INVESTIR DANS DES EQUIPEMENTS, DANS DES INFRASTRUCTURES, DANS DES MACHINES NOUVELLES, ETC.

PROFITS DES ENTREPRISES

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

PROFITS è INVESTISSEMENT è ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE è CROISSANCE (AUGMENTATION DE LA PRODUCTION)

 

EPARGNE DES CLASSES POPULAIRES FAIBLE

XXIe     CLASSES MOYENNES NOMBREUSES  EPARGNE

 

PROFITS D’AUJOURD’HUI è INVESTISSEMENTS DE DEMAIN è CROISSANCE ET L’EMPLOI D’APRES-DEMAIN

 

 

 

THEORIE DE LA REPARTITION DES REVENUS

 

 

THEORIE DE L’ETAT STATIONNAIRE

CAPITALISME A LONG TERME è STAGNATION

CROISSANCE ZERO  (PRODUCTION IDENTIQUE D’ANNEE EN ANNEE)

LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS

PRINCIPE D’ACCUMULATION

 

TERRES EN QUANTITE LIMITEE

POPULATION AUGMENTE TOUJOURS

DEUX FACTEURS DE PRODUCTION : TERRE ET TRAVAIL

RENDEMENTS DECROISSANTS

PRODUCTION SUPPLEMENTAIRE DE NOURRITURE EST DECROISSANTE

PRIX DES BIENS AGRICOLES MONTENT

SALAIRES MONTENT

PROFITS BAISSENT

PRINCIPE D’ACCUMULATION

CROISSANCE DIMINUE è CROISSANCE ZERO

ETAT STATIONNAIRE

 

PESSIMISME DE L’ECOLE CLASSIQUE

DISMAL SCIENCE : ECONOMIE POLITIQUE

« SCIENCE LUGUBRE »

 

MILL   ETAT STATIONNAIRE

ARTS MUSIQUES ECRITURE POESIE…

 

DEMENTIE PAR LES FAITS

CROISSANCE PLUS FORTE

AU XXe QU’AU XIXe…

 

FAILLE : PROGRES TECHNIQUE

ACCELERATION SANS PRECEDENT DU PROGRES TECHNIQUE

DECOUVERTES SCIENTIFIQUES

PARADOXE

LES CLASSIQUES VIVENT A L’EPOQUE DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

ILS NE VOIENT PAS L’ESSENTIEL : L’ENTREE EN FORCE DU PROGRES TECHNIQUE

 

LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS NON VALIDE DU FAIT DU PROGRES TECHNIQUE

PRODUCTION DE NOURRITURE A AUGMENTE PLUS VITE QUE LA POPULATION

PRIX AGRICOLES ONT BAISSE A LONG TERME

SURABONDANCE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

 

 

 

 

 

 

THEORIE DE LA RENTE DIFFERENTIELLE

FIXATION DES PRIX DANS LE CAS DE BIENS OU DE FACTEURS DE PRODUCTION EN QUANTITE LIMITEE

TERRES   TERRES FERTILES   TERRES ARIDES

COUT VARIABLE

COUT PLUS ELEVE POUR LES TERRES DIFFICILES

COUT PLUS FAIBLE POUR LES TERRES PLUS FACILE

PRODUCTION DONNEE POUR NOURRIR LA POPULATION

METTRE EN ŒUVRE DES TERRES FERTILES ET DES TERRES MOINS FERTILES

TERRES MOINS FERTILES SOIENT RENTABLES : PRIX COUVRENT LES COUTS PLUS ELEVES DE CES TERRES

TOUTES LES AUTRES : RENTE, LA DIFFERENCE ENTRE LE PRIX ET LE COUT DE PRODUCTION

RENTE DIFFERENTIELLE

 

Coûts

 

 

 

 

Au départ, en effet, avec les physiocrates et les classiques, au XVIIIe siècle et au début du XIXe, des auteurs comme Turgot ou Adam Smith

mêlent constamment des références et des analyses historiques à leur approche théorique.

 

 

C’est surtout David Ricardo (1817) qui introduira une rupture

 

 en inaugurant en économie la démarche hypothético-déductive,

 

HYPOTHESES   è    DEDUCTION   è    THEORIES

 

basée sur le pur raisonnement logique menant à des théories abstraites.

 

 La réalité historique n’occupe dès lors qu’une place réduite et décroissante dans le courant économique dominant jusqu’aux néoclassiques, successeurs de Ricardo à la fin du XIXe siècle et pendant tout le XXe.

 

LES  NEOCLASSIQUES    FIN XIXe  et DEBUT XXe

LIBERALISME

MATHEMATIQUES

MODELE DU CONSOMMATEUR

COURANT DOMINANT     MAINSTREAM ECONOMICS

 

Seuls les tendances marginales, les courants alternatifs, continueront à garder une place importante à l’histoire économique : il s’agit tout d’abord des auteurs socialistes, puis des auteurs historicistes et institutionnalistes.

 

 

 

EXEMPLE  SUR LES CLASSIQUES, QUI MELENT HISTOIRE ET ECONOMIE, PUIS QUI SEPARENT HISTOIRE ET ECONOMIE

 

Cas de la répartition des revenus, vue par Smith et Say, filiations marxiste et néoclassique

 

ADAM SMITH   à    MARX ET LES AUTEURS MARXISTES

 

 

JEAN-BAPTISTE SAY  à  COURANT NEOCLASSIQUE

 

 

SMITH

 

Un seul facteur de production   :   TRAVAIL

 

 

État initial :   sociétés préindustrielles et précapitalistes

Artisan, propriétaire de son atelier, produit des biens

 

               

Zone de Texte: Travail
Zone de Texte: Produit du travail

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

État final : sociétés industrielles (accumulation du capital), sociétés capitalistes (capital approprié par des possédants)

 

 

                                                                           Maîtres (Profit, rente)

Zone de Texte: Produit du travail

 

Zone de Texte: Travail

 

                                                                                     

 

 

 

  

 

 

 


 

                            Ouvriers (salaires)

 

 

Partage ? Conflit

 

Niveau du salaire, résultat du conflit

 

MINIMUM DE SUBSISTANCE

 

FRIEDRICH  LASSALLE :  LOI D’AIRAIN DES SALAIRES

LOI DU SALAIRE NATUREL

 

1776          PERDANTS DANS LE CONFLIT

 

 

CONFLIT

NIVEAU DES SALAIRES

 

 

 

 

Marx,  XIXe

 

 

                                                                              Plus-value (profit)

                                                                              Capitalistes

Zone de Texte: Valeur créée par le travail
 

 

Zone de Texte: Travail

 

                                                                                      ─ BIC

 

                                                                                      ─ Rente

                                                                                      ─ Intérêt

 

  

 

 

 


 

Ouvriers (salaires)

 

 

 

Résumé

Dans la vision de Smith (reprise par Marx) :

La répartition des revenus se fait de la façon suivante :

1°) Quel est le mécanisme de la répartition ?  Conflit (rapport de force)

2°) Quel va être le résultat de ce conflit ? A quel niveau va se fixer le salaire ?

Salaire : niveau le plus bas possible, minimum de subsistance, loi du salaire naturel, loi d’airain des salaires

Ouvriers sont perdants

Pourquoi ?  Ouvriers non organisés, aucun droit, situation de faiblesse

 

Aujourd’hui ?

Mécanisme

Salaires fixés au minimum vital

Conflit moins défavorable

Syndicats, grève, lois sociales…

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Baptiste Say (trois facteurs de production)

 

Zone de Texte:  Travail
Zone de Texte:    Terre
Zone de Texte:    Capital

  

 

 

 

 

 

 


 

            Salaire                 Rente                                    Intérêt

 

 

Zone de Texte:             Entrepreneur
Profit

  

 

 


 

                                 Recettes                       Ventes

 

Zone de Texte: Marché, consommateurs

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Profit  =  Recettes  -   Coûts

           =  Ventes – Charges (frais, dépenses…)

           =   CA  -   Coûts

 

 

Coûts = paiement des autres revenus (salaires, rentes, intérêts, etc.) + charges (achats de matières premières, etc.)

 

Profit, 4ème type de revenu, résidu (obtenu par différence), rémunération du risque, non garanti (perte)

 

Autres revenus ?   Répartition des revenus ?

 

Autres revenus, assurés, déterminés par la loi de l'offre et de la demande (quantité et qualité), conflit évacué.

 

LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE à  REVENUS

 

 

QUANTITE ET LA QUALITE  DES FACTEURS DE PRODUCTION (TRAVAIL, TERRE, CAPITAL)

 

TRAVAIL   QUALITE    QUANTITE  MARCHE DU TRAVAIL

 

 

OFFRE DE TRAVAIL (TRAVAILLEURS)

 

DEMANDE DE TRAVAIL (ENTREPRISES)

 

O > D  è Salaires baissent

D > O  è Salaires augmentent

 

Idem pour l’intérêt, la rente

 

 

 

 

CONCLUSION

 

SAY  à ANALYSE NEOCLASSIQUE DE LA REPARTITION DES REVENUS

 

– 3 FACTEURS DE PRODUCTION EQUIVALENTS (au lieu d’un)

 

CONFLIT REMPLACE PAR LA LOI DE L’O ET DE LA D

 

ENTREPRENEUR   PROFIT, PERTE

 

(RISQUE, REMUNERATION DU RISQUE (ENTREPRENEUR))

Aujourd’hui ?

Par un conflit ? Ou par le marché (la loi de l’offre et de la demande) ?

Conflit

Marché

 

 

 

 

B Le courant socialiste

 

KARL MARX  1818-1883

 

MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE   1848

 

Pamphlet, Marx et Engels

 

PCF Parti politique

 

Parti : tous ceux qui ont pris le parti de l’idéal communiste

 

 

LE CAPITAL  1867

Une somme, une œuvre monumentale, inachevée

 

 

HISTOIRE  ET  ECONOMIE

 

THEORIE DE L’HISTOIRE : MATERIALISME HISTORIQUE

 

 

L'infrastructure économique

 

  de la société est composée des forces productives (ou mode de production) matérielles et humaines

 

(ressources, outils, machines, connaissances, techniques, travail),

 

et des rapports de production (ou organisation de la production) : relations entre les hommes à l'occasion des activités de production, par exemple les liens féodaux sur la terre, ou la hiérarchie dans l'entreprise industrielle, et mille autres types de rapports sociaux.

 

 

La superstructure juridique, culturelle et politique

 

 qui recouvre les institutions, les lois et diverses formes de conscience sociale ou formes idéologiques comme

 

 les mœurs, la culture, les croyances, l'art, etc.

 

 

INFRASTRUCTURE  à   SUPERSTRUCTURE

 

 

MODE DE PRODUCTION à ORGANISATION DE LA PRODUCTION

 

 

 

Moulin à bras  à société esclavagiste (Antiquité)

 

Moulin à eau à société féodale

 

Moulin à vapeur à société capitaliste

 

 

MODE DE PRODUCTION, ORGANISATION DE LA PRODUCTION

 

DECALAGES è  BOULEVERSEMENTS SOCIAUX

 

 

PROGRES TECHNIQUE è  MODE DE PRODUCTION NOUVEAU

 

ORGANISATION, SUPERSTRUCTURES

 

EXEMPLE :

REVOLUTION  DE 1789

 

NOUVEAU MODE DE PRODUCTION : MODE DE PRODUCTION INDUSTRIEL

 

ANCIENNE ORGANISATION DE LA SOCIETE : ANCIEN REGIME

 

NOUVELLE ORGANISATION SOCIALE : LIBERALISME ECONOMIQUE

 

THEORIE DE L’HISTOIRE : EVOLUTION DES SOCIETES

 

 

LUTTE DES CLASSES

 

ESCLAVES   MAITRES   ANTIQUITE   REVOLTE DES ESCLAVES SPARTACUS

 

SERFS   SEIGNEURS  MOYEN AGE   JACQUERIES

 

BOURGEOISIE   ARISTOCRATIE   TEMPS MODERNES

 

OUVRIERS   CAPITALISTES (BOURGEOISIE) EP. CONT.

 

 

ACCELERATION DU PASSAGE A UNE NOUVELLE FORME DE SOCIETE

 

Matérialisme historique (théorie marxiste de l’évolution des sociétés, théorie de l’histoire) :

– L’infrastructure (façon de produire) conditionne le reste (l’organisation de la société, les mœurs, les croyances, etc.).

– Les décalages infra/superstructures, d’une part, ET la lutte des classes, d’autre part, expliquent les bouleversements sociaux.

 

 

 

DIFFERENTES FORMES D’ORGANISATION DE LA SOCIETE

 

 

Communauté primitive (coopération dans le groupe/concurrence entre les groupes) ;

 

MPA

Mode de production asiatique

(Etat pyramidal centralisé/propriété collective) ;

Civilisation de l’Égype ancienne, Chine ancienne

PYRAMIDE

 

 

 

 

 

Mode de production antique (esclavage) ;

 

GRECE, ROME…

 

 

 

 

Mode de production féodal (servage) ;

 

Serfs

Esclavage (servitude)  / Servage

Esclaves (Antiquité)  /   Serfs (Moyen Age)

 

Serfs, servitude, serviteur, servile, servilité

Servus : esclave en latin

Esclave, slave, esclavo, escravo…

Saqlab : peuples du nord-est de l’Europe, les Slaves

 

Condition différente, droits (amélioration)

Lien entre le propriétaire et l’esclave, lien entre le seigneur et le serf

              Lien direct                                               Lien indirect

Terre

Seigneur à Terre à Serfs

 

Attaché à la terre, droit à la terre

 

 

Mode de production capitaliste (salariat).

 

BOURGEOISIE / CLASSE OUVRIERE

CONFLITS SOCIAUX

 

CONCENTRATION CROISSANTE

GRANDES UNITÉS

CAPITALISME DE PETITES UNITES DE PRODUCTION

CAPITALISME DE GRANDES UNITES DE LA PRODUCTION

 

 

Socialisme et communisme

 

CAPITALISME  à SOCIALISME ?

 

MATERIALISME HISTORIQUE

 

CONCENTRATION CROISSANTE DES FIRMES

 

DECALAGE ENTRE MODE DE PRODUCTION ET ORGANISATION DE LA PRODUCTION è SOCIALISME

 

CONCENTRATION  è ORGANISATION DE LA PRODUCTION DEVIENT COLLECTIVE

Le travail devient collectif dans la réalité

MAIS les lois, les habitudes, la superstructure, restent dans le cadre de la propriété individuelle, privée, des entreprises (capitalisme)

Décalage entre travail collectif et des lois qui sont restées basées sur l’individualisme. Contradiction.

Passage au socialisme

Adaptation : travail collectif et une propriété collective

 

 

Définitions

 

SOCIALISME ?

 

CAPITALISME ?

 

 

SOCIALISME      POLITIQUE  /   ECONOMIQUE

 

POLITIQUE   SOCIALISME   PS  SOCIAL-DEMOCRATIE

 

ECONOMIE DE MARCHE, CAPITALISME

LOIS SOCIALES, PROTECTION SOCIALE, INTERVENTION DE L’ETAT POUR REGULER L’ECONOMIE

 

 

 

SOCIALISME     SENS ECONOMIQUE

SOCIALISME REEL

 

COLLECTIVISATION DES MOYENS DE PRODUCTION

 

OPPOSE AU CAPITALISME : Propriété privée des moyens de production

 

 

 

MODE D’APPROPRIATION DES MOYENS DE PRODUCTION :

 

– COLLECTIF : SOCIALISME

 

– PRIVE : CAPITALISME

 

 

SOCIALISME REEL

URSS, CHINE,  COREE DU NORD, CUBA, DEMOCRATIES POPULAIRES…

 

 

SYSTEMES CAPITALISTES : EUROPE, AMERIQUE, ETC.

 

 

 

 

 

 

DEUXIEME CRITERE :

MODE DE REGULATION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

 

PRODUCTIONS     CONSOMMATIONS

BESOINS SATISFAITS

OFFRE    ET   DEMANDE

PENURIE  O < D

SURPRODUCTION   O > D

 

1) MARCHE ECONOMIE DE MARCHE

LOI DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE  

PRIX LIBRES

SYSTEME DECENTRALISE

 

2) PLAN   OU PLANIFICATION IMPERATIVE  

ETAT

ECONOMIE DE COMMANDE   ECONOMIE PLANIFIEE

PRODUCTION   CONSOMMATION     O ET D

SYSTEME CENTRALISE

 

ETAT EVALUE LES BESOINS

FIXE LES PRODUCTIONS

FIXE LES PRIX  FIXE LES REVENUS

 

DEUX CRITERES

MODE DE REGULATION    PLAN OU MARCHE

MODE D’APPROPRIATION (MP)   PRIVEE OU COLLECTIVE

 

CAPITALISME  PROPRIETE PRIVEE DES FIRMES, DES TERRES

ECONOMIE DE MARCHE : LIBERALISME ECONOMIQUE (LAISSER FAIRE)

 

CROISEMENT DES DEUX CRITERES :

4 SYSTEMES ECONOMIQUES POSSIBLES

 

 

 

SYSTEME ECONOMIQUE :

MODE DE REGULATION + MODE D’APPROPRIATION

 

 

1)  MODE D’APPR. PRIVEE   +    ECONOMIE DE MARCHE :

ECONOMIE CAPITALISTE DE MARCHE

PAYS OCCIDENTAUX

 

 

2)  MODE D’APPROPRIATION COLLECTIVE  +   ECONOMIE PLANIFIEE

ECONOMIE SOCIALISTE  PLANIFIEE

URSS    DEMOCRATIES POPULAIRES   COREE DU NORD   CUBA

 

 

3)  MODE D’APPR. COLLECTIVE   +   ECONOMIE DE MARCHE

ECONOMIE SOCIALISTE DE MARCHE

CHINE DEPUIS 1979   DENG XIAOPING

 

 

 

4) MODE D’APPROPRIATION PRIVEE  +  PLAN IMPERATIF

CAPITALISME PLANIFIE

 

DICTATURES FASCISTES : Allemagne nazie 1933-1945

 

 

SYSTEMES ECONOMIQUES   =    QUATRE GDS SYST. ECO.

 

 

 

 

 

 

 

                                                       Mode de régulation de l’économie

 

 

 

 

     Marché

 

        Plan

 

Mode

d'appropriation

   privé

 

Capitalisme de

marché

Capitalisme

planifié

des moyens de

production

   collectif

 

Socialisme

de marché

Socialisme

planifié

 

 

Conclusion

 

vision linéaire : esclavagisme, féodalisme, capitalisme, socialisme, communisme (à chacun selon ses besoins, fin de l’aliénation, dépérissement de l’Etat, société idéale)

 

SOCIETES SUIVENT DES ETAPES DIFFERENTES

 

CAPITALISME A UN ROLE HISTORIQUE : REALISER L’ACCUMULATION DU CAPITAL

 

 

REVOLUTION SOCIALISTE :   PAYS CAPITALISTES AVANCES

 

RUSSIE  1917    CHINE 1949 

PAYS DU TIERS MONDE

 

LENINE, TROTSKI

 

ERREUR ?

 

RUSSIE   EUROPE DE L’EST     CHINE

1990                    1990                 MARCHE

 

OUI   

 

ANALYSE DE MARX VALABLE

 

CAPITALISME SAUVAGE  (XIXe SIECLE) /

 

CAPITALISME MIXTE (XXe SIECLE)

 

CAPITALISME SOCIALISE

 

REVOLUTION      EVOLUTION TRANQUILLE, PACIFIQUE

 

 

 

 

 

C L'école historique allemande

 

HISTORICISTES Ecole historiciste

 

ECONOMISTES

 

FIN XIXe SIECLE  1880-1910

 

HISTOIRE     FAITS ECONOMIQUES PASSES

 

LOIS ECONOMIQUES   VERITES ETABLIES

 

INDUCTION    /      DEDUCTION

 

METHODE  INDUCTIVE  :  OBSERVATION

 

METHODE DEDUCTIVE   :   RAISONNEMENT LOGIQUE

ECOLE NEOCLASSIQUE EN ECONOMIE

METHODE DEDUCTIVE    MATHS

 

ECOLE MARGINALISTE :   Autriche   ECOLE DE VIENNE

 

OPPOSITION ENTRE HISTORICISTES ET MARGINALISTES

 

G. von Schmoller / K. Menger

 

 

HISTORICISTES / NÉOCLASSIQUES MARGINALISTES

 

METHODENSTREIT   QUERELLE DES METHODES

 

 

1900   « VICTOIRE » DES MARGINALISTES

 

ECONOMISTES      NEOCLASSICISME

 

COURANT PRINCIPAL   COURANT NEOCLASSIQUE

 

MAINSTREAM ECONOMICS

 

Max Weber

B. Hildebrand

K. Bücher

Werner Sombart

A. Spiethoff

Wilhelm Roscher

 

USA IMMIGRATION

HISTORICISME

 

Institutionnalisme  1900

 

THORSTEIN VEBLEN

 

 

1980-2000... NEI : New Economic Institutionalism

 

 

DOUGLASS NORTH     PRIX NOBEL  1993

 

 

D L'école quantitative française

 

ECONOMISTES

HISTOIRE ECONOMIQUE QUANTITATIVE

 

F. Simiand, 1900-1910

 

Cycles longs de l’activité économique

 

mouvements A (ascendants) et B (descendants)

 

20 à 25 ans    A     prix, production, revenus, échanges, etc. à la hausse

 

20 à 25 ans       B                                                                     à la baisse

 

UN CYCLE 40 à 50 ANS        UNE PHASE A + UNE PHASE B

 

1780   CYCLES LONGS

 

Activité économique : production nationale (PNB, PIB, RN, etc.)

 

N. Kondratief, 1920

Cycles Kondratief

 

 

CYCLES KONDRATIEF

URSS

 

 

XXe SIECLE   2000   PHASE A

1973-1995  PHASE B

INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES   TI  NOUVELLE ECONOMIE

 

E. Labrousse

 

 

        "Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France", 1933

 

 

50 ANS   CHEF DE FILE DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE QUANTITATIVE

 

        "La crise de l'économie française à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution", 1944

 

 

Causes de la Révolution française (conjoncturelles)

1789

 

MARX   Causes structurelles

 

 

CRISE ECONOMIQUE  è  REVOLUTION

1780  

 

 

 

 

1945

"Comptabilité nationale rétrospective"

 

COMPTABILITE NATIONALE

 

DEPRESSION DU CAPITALISME  CRISE DE 1929

DEUXIEME GUERRE MONDIALE

 

RENOUVEAU DE LA PENSEE ECONOMIQUE

 

REMISE EN CAUSE DES IDEES DOMINANTES, CAD DES IDEES NEOCLASSIQUES

 

JOHN MAYNARD KEYNES

1936   “THEORIE GENERALE”

 

MACROECONOMIQUE    /   MICROECONOMIQUE

 

UNITES   :    INDIVIDUS  FIRME  MARCHES

 

ECONOMIE GLOBALE

FLUX   CIRCUIT ECONOMIQUE

 

 

 

INSTRUMENTS DE MESURE : CN

 

THEORIE GLOBALE

MACROECONOMIE

 

APRES 1945    MESURER

 

COMPTABILITES NATIONALES

 

CN, 1945...

COMPTES DE LA NATION

SERVICE STATISTIQUE DU MINISTÈRE DES FINANCES

 

 

 

 

MAQUETTE   MODELE REDUIT

 

– Bilan : agrégats (PIB, PNB, RN..) production nationale, croissance économique

GRANDEURS MACROECONOMIQUES

AGREGER

 

 

– Circuit économique : circulation des flux entre les agents économiques (Etat, entreprises, ménages, extérieur, banques, etc.)

Tableaux, Tableau économique d’ensemble, Tableau des Entrées/Sorties

 

 

 

CN RETROSPECTIVE

 

METHODES DE LA CN è EPOQUES PASSEES

 

 

 

 

E   La « New Economic History » ou Cliométrie

 

USA

NEH, 1960...

 

CLIOMÉTRIE   CLIOMETRY

 

MESURE

 

 

ANALYSE ÉCONOMIQUE NÉOCLASSIQUE  EN HISTOIRE ECONOMIQUE

 

OUTILS

 

 

Donald McCloskey :

 

« Ce n'est pas le fait de mesurer qui permet de définir les cliométriciens pas plus d'ailleurs que les autres économistes, mais bien la théorie économique et surtout la théorie des prix.

Un cliométricien est un économiste qui applique une théorie économique (le plus souvent simple) à des données historiques (pas nécessairement quantitatives) dans l'intérêt de l'histoire (et non de l'économie). »

 

 

1993 NOBEL SC. ÉCO.

ROBERT FOGEL, DOUGLASS NORTH

 

Économétrie rétrospective, institutions, NEI : NEH, cliométrie

 

CAMPUS US   ANNEE CINQUANTE

HISTOIRE ECONOMIQUE

PERTE D’INTERET,   DESAFFECTION

 

PURDUE UNIVERSITY

 

 

   Les trois principaux apports de la cliométrie, d'après ses adeptes, ont ainsi été les suivants:

 

 

corriger les interprétations erronées de l'histoire qui résultaient d'une mauvaise compréhension des mécanismes économiques

 

introduire en histoire les méthodes quantitatives modernes de l'économie ET SES THEORIES.

 

— le dernier apport est d'avoir transformé la vision moderne sur certains débats historiques majeurs, notamment pour l'histoire économique américaine (la croissance, les banques et la monnaie, l'esclavage, le rôle des chemins de fer), mais pas seulement, ainsi un des principaux thèmes concerne la France et l'Angleterre au moment de la révolution industrielle

 

THEORIES REVISIONNISTES

REVISION DE L’HISTOIRE TRADITIONNELLE

 

REVISIONNISME

THESES CONTESTENT L’EXISTENCE DES CHAMBRES A GAZ CAMPS

 

 

DEUX EXEMPLES

FIN XIXe       REVISIONNISME

 

REVISION DES THEORIES MARXISTES PAR LES PARTIS SOCIALISTES EUROPEENS

 

EDUARD BERNSTEIN   SPD

SOCIAL-DEMOCRATIE

REFORMISME DANS LES PARTIS SOCIALISTES

 

 

REVISIONNISME

INTERPRETATION TRADITIONNELLE

EX.  GB  BERCEAU DE LA REVOL. INDUST.

 

REVISION DE CETTE INTERPRETATION (CLIOMETRIE)

France BERCEAU DE LA RI

THEORIE REVISIONNISTE

 

 

 

EXEMPLES

 

ESCLAVAGE AU XIXe

SUD

 

1861-1865 Civil War  GUERRE DE SECESSION

 

NORD     1865

 

UNITE

 

NORD ABOLITIONNISTE 1810

SUD ESCLAVAGISTE

ABRAHAM LINCOLN

 

Union (NORD) / Confédération (SUD)

 

FEDERATION D’ETATS

GVT CENTRAL  ETAT FEDERAL

Canada  BRESIL  AUSTRALIE   Allemagne SUISSE (CH)

 

CONFEDERATION D’ETATS

ETATS INDEPENDANTS

REPRESENTATION COMMUNE

EX.   UNION EUROPEENNE

 

 

 

ESCLAVAGE

R. FOGEL

HISTORIENS TRAD.  ESCLAVAGE

SOUS-DEVELOPPEMENT

 

ESCLAVAGE   PLANTATIONS RENTABLES

CHOIX RATIONNEL  AVANTAGES COMPARATIFS

GUERRE DE SECESSION

 

 

 

 

CHEMINS DE FER  —>  Industrialisation 

THEORIE TRAD.  CH. DE FER INDISPENSABLES  INDUSTRIALISATION

THEORIE DES CLIOMETRICIENS

CH. DE FER « DISPENSABLES »

 

 

Analyse contrefactuelle

 

FAIT / "CONTREFAIT"

 

FAIT   CHEMINS DE FER

 

HYP. : pas de chemin de fer  (CONTREFAIT)

 

 

Modèle global économétrique :  ECONOMIE US

SUPPRIME UN ELEMENT  (CH. DE FER)

INDUSTRIALISATION

 

 

 

 

Uchronie

 

TEMPS QUI N’EST PAS

 

UTOPIE : LIEU QUI N’EST PAS

 

SCIENCE FICTION

EX NAPOLEON

1945

 

 

 

 

CONCLUSION

CLIOMETRIE

 

FAITS DU PASSE (HISTOIRE)

 

ET THÉORIES (ÉCONOMIE)

 

MEILLEURE COMPREHENSION DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résumé du chapitre 1

 

   L'histoire économique tient à la fois de l'histoire et de la science économique. Depuis l'Antiquité les historiens ont abordé les questions économiques et sociales, mais c'est seulement au XVIIIe siècle avec Voltaire et au XIXe avec Michelet que l'histoire s'ouvre peu à peu sur les aspects non évènementiels, militaires ou politiques.

 

   Il faudra cependant attendre l'école des Annales avec Marc Bloch, Lucien Febvre et Fernand Braudel pour voir l'histoire économique prendre une place centrale dans les sciences historiques.

 

Les histoires sérielle, quantitative, sociale, démographique, prennent alors leur essor et la nouvelle histoire tend à aborder tous les aspects de la vie humaine, à devenir totale.

 

   Du côté de l'économie, les grands auteurs classiques comme Adam Smith ont mêlé raisonnement économique et analyse historique jusqu'à David Ricardo. Celui-ci opère une rupture en isolant l'analyse économique de l'histoire.

 

 La science économique devient abstraite, hypothético-déductive, et délaisse peu à peu le recours à l'induction comme moyen d'élaboration des lois.

 

 Les seules exceptions sont à chercher chez Marx, historien autant que philosophe et économiste, et aussi avec l'école historique allemande de la fin du siècle, dont le chef de file est Gustav Schmoller, qui croise le fer avec les néoclassiques dans la célèbre polémique du Methodenstreit. Mais il ne s'agit que d'un combat d'arrière-garde et la science économique désormais formalisée de façon mathématique rigoureuse reste résolument a-historique.

 

 

 

Le mariage de l'histoire et de l'analyse économique se fera néanmoins après la deuxième guerre mondiale avec les économistes américains de la new economic history, qui appliquent au passé les méthodes scientifiques de l'économie.

 

 L'histoire apporte les faits et l'économie les outils qui permettent d'analyser ces faits.

 

 

 

 


 

Chapitre 2  Les grandes questions de l'histoire économique

 

 

 

Objectifs de connaissance :

 

— présenter les différents modèles de la croissance et du développement économique à long terme

 

— avoir une idée claire de l'évolution de la population et des techniques sur le long terme.

 

 

 

 

Section I La croissance et ses modèles

 

 

A Types de croissance

 

CROISSANCE ÉCONOMIQUE :

AUGMENTATION DE LA PRODUCTION NATIONALE

 

PIB      PRODUIT INTERIEUR BRUT

PNB     PRODUIT NATIONAL BRUT

 

B & S :  ENTRE LE 1er JANVIER ET LE 31 DECEMBRE

 

TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE

AUGMENTATION RELATIVE DE LA PRODUCTION NATIONALE

 

 

4 TYPES :    ORIGINE, SOURCE

QUATRE GRANDS AUTEURS

 

ADAM SMITH   1776

JOSEPH SCHUMPETER  1920

ROBERT SOLOW  1950

ESTER BOSERUP  1970

 

 

─ la croissance smithienne

 

ADAM SMITH

 

CROISSANCE

 

qui résulte de l'intensification de la division du travail, liée à des échanges accrus.

 

– ENTREPRISE   DIVISION DES TÂCHES   SPECIALISATION

 

PIN FACTORY    FABRIQUE D’EPINGLES

 

 

– NATION   SPECIALISATION REGIONALE,  LES REGIONS SE SPECIALISENT

 

 

 

– INTERNATIONAL    DIVERS PAYS SE SPECIALISENT ET ECHANGENT  COMMERCE INTERNATIONAL

 

DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

SPECIALISATION INTERNATIONALE

 

LIBRE-ECHANGE  vs PROTECTIONNISME

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

SECTEURS PLUS PRODUCTIFS

MAXIMISATION DE LA PRODUCTION MONDIALE

─ la croissance schumpetérienne provient de connaissances accrues, de progrès techniques, d'inventions et d'innovations

 

 qui permettent d'augmenter la productivité,  DONC LA PRODUCTION (CROISSANCE)

 

 

 et cela sans sacrifice de la part de la population en terme de consommation.

 

 

Joseph SCHUMPETER  vers 1910-1920

 

CAPITALISME     ENTREPRENEURS-INNOVATEURS

 

INNOVATIONS

 

 

 

 

─ la croissance solovienne

 

Robert SOLOW     vers 1950

 

RESSOURCES APPLIQUEES   INPUTS OU FACTEURS DE PRODUCTION

 

QUANTITE  DE  TRAVAIL,   DE CAPITAL TECHNIQUE

 

CAPITAL TECHNIQUE : MACHINES, EQUIPEMENTS, INFRASTRUCTURES

 

CAPITAL     /     TRAVAIL

 

CAPITAL PAR TETE  AUGMENTE

 

PRODUCTIVITE (PRODUCTION PAR TETE) EN HAUSSE

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

 

CROISSANCE       SACRIFICE

 

CROISSANCE    « GRATUITE »    SMITH     SCHUMPETER

 

CAPITAL      EPARGNE     (NON CONSOMMATION)

 

INVESTISSEMENT     :     AUGM. DU CAPITAL DISPONIBLE

 

I, K

 

INVESTISSEMENT    CAPITAL

 

FLUX, STOCK

 

 

INV.  =   VARIATION DE LA QU. DE CAPITAL  (FLUX)

 

CAPITAL :  STOCK,   QUANTITE TOTALE DE BIENS DE PRODUCTION DISPONIBLES

 

FLUX  :   VARIATION ENTRE DEUX DATES

STOCK :  GRANDEUR CUMULEE

 

 

Y     PRODUCTION   QUANTITE PRODUITE PAR L’ECONOMIE (FLUX)

 

 

Epargne S (Saving)

 

Thésaurisation

 

 

 

 

ex. village de pêcheurs

 

Y = C

 

PAS DE SURPLUS

 

PECHE MIRACULEUSE

 

Y > C

 

SURPLUS

 

2 CAS   SURPLUS : THESAURISATION OU  EPARGNE

 

THESAURISATION     SURPLUS

 

EPARGNE

 

UNE SEMAINE

 

FILET   PIROGUE

 

EPARGNE    INVESTISSEMENT   AUGM. DU CAPITAL

 

PRODUCTION ACCRUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EP.   è  INV.  è  CROISSANCE

 

SURPLUS        THESAURISATION   CAPITAL IDENTIQUE

                           EPARGNE   INV.   CAPITAL EN HAUSSE

 

 

MODÈLES DE CROISSANCE NÉOCLASSIQUES, années 1950 et suivantes      SOLOW

 

 

            1er janvier                                                          31 décembre

                                                                                              1er janvier K’ > K                              etc.

 

 

 

 

ACCUMULATION DU CAPITAL : K, K’…   K’ > K…

I  =   K’  -   K      I = ∆ K

 

CROISSANCE ECONOMIQUE   :  Y,  Y’…   Y’ > Y….

 

 

 

AMORTISSEMENT   reconstitution le capital usé

 

INV. BRUT = INV. NET + AMT

 

AMT =   PROD. DE BP DE REMPLACEMENT

INV. NET  =  PRODUCTION DE NOUVEAUX BP

 

SOLOW  CROISSANCE CONSEQUENCE DE L’ACCUMULATION DU CAPITAL (EPARGNE, SACRIFICE INITIAL EN TERME DE CONSOMMATION)

 

 

─ la croissance boserupienne

 

Ester BOSERUP vers 1970

 

Pression démographique è croissance économique

 

HAUSSE DE LA PRODUCTION SUPERIEURE A LA HAUSSE DE LA POPULATION

 

CROISSANCE DE LA PRODUCTION PAR TETE (PNB/hab.)

 

OPP.   THOMAS MALTHUS    1798

 

 

 agriculture

 

Techniques d'agriculture extensives,  SAHEL

 

EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE

PRESSION DEMOGRAPHIQUE

 

DEFI

 

Techniques agricoles intensives

 

Croissance économique

 

 

ex. Révolution verte, PVD, 1960

 

VHR, Riz miracle

 

VARIETES A HAUT RENDEMENT

 

HAUSSE DE LA PRODUCTIVITE

 

INDE   CHINE   INDONESIE

 

 

FAMINES      AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

 

VHR  VARIETES HYBRIDES  CROISEMENT

OGM  MODIFICATION GENETIQUE

 

 

 

 

B Les grands modèles de croissance

 

 

GRANDES EXPLICATIONS DE LA CROISSANCE À LT

 

CROISSANCE = DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE

 

GRANDS AUTEURS

 

 

1°) Karl Marx (1818-1883)

 

CAPITALISME, RÔLE HISTORIQUE

 

ACCUMULATION DU CAPITAL

 

PRODUCTION, CROISSANCE ÉCONOMIQUE

 

 

— CAPITALISME COMMERCIAL  XVIe siècle

 

GRANDES DECOUVERTES

 

« Le commerce mondial et le marché mondial inaugurent au XVIe siècle la biographie moderne du capitalisme. »

 

SOCIETES PRECAPITALISTES : TOUTES LES SOCIETES AVANT LA RENAISSANCE

 

SOC. PRECAPITALISTES ET PREINDUSTRIELLES

 

SOCIETES EUROPEENNES DU XVIe AU XVIIIe :

SOCIETES CAPITALISTES PREINDUSTRIELLES

 

SOCIETES PREINDUSTRIELLES : avant la révolution industrielle, avant 1760

 

— CAPITALISME FINANCIER XVIIe siècle

 

CAPITALISME COMMERCIAL ET FINANCIER

 

 

 

— CAPITALISME INDUSTRIEL XVIIIe et XIXe siècles

et XXe SIECLE

Révolution industrielle après 1760

 

 

 

 

2°) Joseph Schumpeter

 

INNOVATION    

 

RUPTURE

 

 

"Ajoutez les uns derrière les autres autant de carrosses que vous voudrez, vous n'obtiendrez jamais pour autant un chemin de fer ! "

 

 

 

EN GROUPE,   « GRAPPES D’INNOVATION »

 

 

PERIODES PROPICES AUX INNOVATIONS

 

FIN DU XVIIIe    INNOVATIONS DIVERSES

 

FIN DU XIXe      INNOVATIONS DIVERSES  DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE

 

FIN DU XXe    REVOLUTION TECHNOLOGIQUE  TI

 

 

 

 

Invention : une découverte technique, d’un processus technologique.

 

Innovation : l'incorporation de l'invention dans le secteur productif, c'est-à-dire par les entreprises.

 

Rôle de l'entrepreneur-innovateur

 

 

 

Processus de "destruction créatrice".

 

CRISES ECONOMIQUES

 

ANCIENS SECTEURS DISPARAISSENT

NOUVEAUX SECTEURS APPARAISSENT

 

 

Cinq cas d'innovations :

 

— nouveaux produits ou des produits ayant de nouvelles qualités : "innovations de produits" ;

 

— nouveaux processus productifs : "innovations de processus" ;

 

— accès à de nouveaux marchés ;

 

— exploitation de nouvelles sources de matières premières ou de produits semi-finis ;

 

— mise en place de nouvelles structures organisationnelles.

Sociétés anonymes (par actions)

 

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

 

INNOVATIONS ET CYCLES

 

CYCLES LONGS    CYCLES KONDRATIEF (SIMIAND)

 

 

 

DEPRESSION    EPUISEMENT DES INNOVATIONS

CREUX TECHNOLOGIQUE

 

 

EXPANSION

ORIGINE     LES INNOVATIONS  

 

 

DIFFERENTS CYCLES DE LA PERIODE INDUSTRIELLE :

 

PREMIER CYCLE  CYCLE DE LA PREMIERE REVOLUTION INDUSTRIELLE

 

Phase A : 1780   1815   EXPANSION   MACH. A VAPEUR, MACH. TEXTILES,  SIDERURGIE

 

Phase B :   1815 à 1840  DEPRESSION

 

 

DEUXIEME CYCLE  CYCLE DE LA « RAILROADIZATION »

 

1840   1870   EXPANSION    CH. DE FER,   ACIER          A

1870    1890  DEPRESSION                                                  B

 

 

TROISIEME CYCLE   CYCLE DE LA 2e REVOLUTION IND.

 

Phase A  1890    1920   EXPANSION   AUTOM.  CHIMIE  PETROLE  ELECTRICITE

1920    1940      DEPRESSION  (1929)    PHASE B

 

QUATRIEME CYCLE   CYCLE DE L’APRES GUERRE

1940   1973    EXPANSION  TRENTE GLORIEUSES

PHASE A    BIENS DE CONSOMMATION DURABLE

 

SOCIETE DE CONSOMMATION   1920   États-Unis, 1950 Europe occidentale

 

Phase B  1973   1995   RECESSION  CRISE DU PETROLE

 

 

CINQUIEME CYCLE ?   CYCLE ACTUEL  PHASE A

1995   A   ?  EXPANSION ?   

NLLES TECHNOLOGIES

TROISIEME REVOLUTION TECHNOLOGIQUE  TI

 

 

 

3°) Karl Polanyi

 

1944    « LA GRANDE TRANSFORMATION »

 

 

ÉCONOMIE DE MARCHÉ    LIBERTE DES PRIX  O ET D

 

CAPITALISME  MODE D’APPROPRIATION DES MP  APPR. PRIVEE

 

ECONOMIE DE MARCHE     MODE DE REGULATION DE L’ECONOMIE   MODE DECENTRALISE   LIBERTE DES PRIX

 

 

COMMENT CA APPARAIT ?   HISTOIRE ?

 

ECONOMIE DE MARCHE

– BIENS ET SERVICES    PRIX  LIBRES     MARCHÉS   O ET D

 

– FACTEURS DE PRODUCTION,  PRIX LIBRES,   MARCHÉS,

O ET D

 

BIENS ET SERVICES    PERIODE PLUS ANCIENNE

ANTIQUITE MOYEN AGE

FACTEURS DE PRODUCTION HORS MARCHE

 

XVIIIe SIECLE

 

TEMPS MODERNES, ENTRE LE XVe et le XIXe SIECLE :

MISE EN PLACE D’UNE ECONOMIE DE MARCHE GENERALISEE :

 

 

Apparition du facteur de production terre, échangeable sur un marché

 

Le travail devient aussi un facteur de production échangeable sur un marché nouveau: le marché du travail

 

Le capital devient un fp échangeable sur un marché, marché des capitaux

 

MECANISMES PAR LESQUELS TERRE, TRAVAIL, CAPITAL SONT DEVENUS ECHANGEABLES SUR DES MARCHES

 

ENCLOSURES ET LEURS EFFETS

 

GRANDES DECOUVERTES ET LEURS CONSEQUENCES

 

COMMENT ?   POURQUOI ?

 

— Enclosures

 

Clôture des terres

 

 Enclosures vs   OPEN FIELD    MOYEN AGE

 

CHAMP CLOS  CONTRE CHAMP OUVERT

 

OPEN FIELD 

GESTION COLLECTIVE, COMMUNAUTAIRE

 

VILLAGE

 

 

ENCLOSURES

CAPITALISME AGRAIRE

INDIVIDUALISME AGRAIRE

 

EXPLOITANT RESPONSABLE

INNOVATION AGRICOLE

PROFITS GAINS

 

 

MOYEN AGE ET LE XVIIIe   OPEN FIELD  VERS   LES ENCLOSURES

CAPITALISME AGRAIRE

 

 

 

ANGLETERRE ?

 

 

 

MATIÈRE PREMIÈRE, LAINE

 

GB NON INDUSTRIALISEE   MATIERE PREMIERE BRUTE

 

EXPORTATIONS VERS LE CONTINENT

 

FLANDRES, INDUSTRIES TEXTILES

 

 

ÉLEVAGE

 

 

PROFITS   SEIGNEURS

 

 

ENCLORE   ENCLOSURES  ELEVAGE

 

 

 

 

 

Tableau 1

Chronologie des enclosures

Pourcentage de terres encloses en Angleterre

 

 

période

% de terres encloses dans la période

 

date

% cumulé :

total des terres encloses

avant 1500

45

1500

45

XVIe siècle

 2

1600

47

XVIIe siècle

24

1700

71

1700-1760

 4

1760

75

1760-1800

 9

1800

84

1800-1914

11,4

1914

95,4

 

 

MARCHE ?

 

ENCLOSURES    VENTES DE TERRES, MARCHÉ DE LA TERRE

 

TERRE FP  ECHANGEABLE SUR UN MARCHE

 

TRAVAIL

 

ENCLOSURE    ELEVAGE    MOINS DE MO

EXPULSION  DE LA TERRE

EXODE RURAL   VERS    LES    VILLES

 

TRAVAILLEURS    MARCHE DU TRAVAIL  VILLES

FORCE DE TRAVAIL   SALAIRE

 

TRAVAIL   FP   ECHANGEABLE SUR UN MARCHE

MARCHE DU TRAVAIL

 

TERRE   TRAVAIL      ECHANGEABLES SUR DES MARCHES

 

 

ÉCONOMIE DE MARCHÉ EN EUROPE OCCIDENTALE (GB)

 

 

 

— Les grandes découvertes     XVe siècle, XVIe siècle

 

 

Économie de marché

 

Inflation  HAUSSE DES PRIX CONTINUE AU XVIe SIECLE

 

ESPAGNE

 

 

Or, Argent   Bolivie, Potosi

 

AFFLUX DE METAUX PRECIEUX

 

 

MOYEN AGE   MANQUE DE METAUX PRECIEUX

 OR  ARGENT

 

 

OR   ARGENT    AFRIQUE NOIRE  SAHEL

 

COMMERCE AVEC LES ARABES

 

 

PENURIE    DE METAUX PRECIEUX

 

GRANDES EXPLORATIONS    OR

 

ARGENTINE   ARGENT

RIO DE LA PLATA

EL DORADO

 

 

 

INFLATION DU XVIe SIECLE

 

 

HAUSSE DE LA MASSE MONETAIRE

 

 

è inflation des prix au XVIe siècle

 

GRANDE INFLATION DU SIECLE

 

AFFLUX DE METAUX PRECIEUX

 

 

 

JEAN BODIN   1568

 

THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE (XXe SIECLE)

IRVING FISHER

 

MM  à  PRIX

 

 

 

Salaires nominaux : hausse

 

Salaires réels : baisse (pouvoir d'achat)

 

HAUSSE DES SALAIRES   INFERIEURE A LA HAUSSE DES PRIX

 

COUT DU TRAVAIL   EN BAISSE  POUR LES EMPLOYEURS

 

RECETTES (VENTES) EN HAUSSE (INFLATION)

 

 

PROFITS : HAUSSE CONTINUE AU XVIe SIECLE

 

PRODUCTEURS

MARCHANDS

ENTREPRENEURS

VENDEURS

ARMATEURS

ETC.

 

PROFITS à   INVESTISSEMENTS

 

 

ACCUMULATION DU CAPITAL TECHNIQUE

 

 

Grandes découvertes   à    Accumulation du capital

 

XVe et XVIIIe    ACCUMULATION DU CAPITAL

REVOLUTION INDUSTRIELLE

 

ECONOMIE DE MARCHE

 

 

 

Capital, facteur de production échangeable sur un marché, intérêt

 

MARCHE DES CAPITAUX

 

PROFITS     CIRCULATION DES CAPITAUX

PRETS EMPRUNTS  MARCHE DES CAPITAUX

 

Inflation    GAGNANTS ET DES PERDANTS

 

– SALARIES :   SALAIRES REELS EN BAISSE

 

– Titulaires de revenus fixes

 

 

 

SOCIETE STABLE    MOYEN AGE

 

Seigneurs propriétaires terriens

 

Redevances fixes

 

 

Vente de terres, marché de la terre

 

 

 

AUTRES ACTIVITES    MARCHE DU TRAVAIL

SALARIES   PATRONS

 

Cette longue transformation dans laquelle

 

les fiefs deviennent un facteur de production, la terre, fournissant un revenu (rente) et s’échangeant sur un marché, le marché de la terre ;

 

les serfs deviennent des hommes libres de vendre leur travail rémunéré par un salaire, sur le marché du travail ;

 

le trésor devient un capital destiné à rapporter profit ou intérêt, sur le marché des capitaux

 

est celle de la naissance du capitalisme de marché, système où les biens mais aussi les facteurs de production sont échangés sur des marchés qui fixent leurs prix.

 

 

 

 

4°) W.W. Rostow   Walt Whitman ROSTOW

 

Schéma linéaire du développement

 

1960 « Les étapes de la croissance économique »

 

MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT : Grande-Bretagne

 

5 ÉTAPES

 

1) Société traditionnelle

 

STATIONNAIRE

 

TECHNIQUES

 

TRADITION

 

 

2) Conditions préalables au changement

 

Infrastructures

 

Etat organisé

 

Institutions adaptées

 

Innovations techniques

 

 

3) Décollage (take-off)

 

TAUX D'INVESTISSEMENT  I / Y    x 2  (5 à 7 %, 10 à 15 %)

 

INDUSTRIES MOTRICES   INNOVATIONS

 

CROISSANCE AUTO-ENTRETENUE ET RÉGULIÈRE À LT

 

GB 1780-1800

 

F 1830-1860

 

USA 1850-1860

 

ALLEMAGNE 1850-1870

 

...

 

4) Marche vers la maturité

 

Modernisation qui gagne l’ensemble des secteurs : innovations techniques se généralisent

 

Classe moyenne qui devient peu à peu dominante

 

Innovations, progrès technique, deviennent constants

Changement technique permanent, recyclage

 

 

 

5) Âge de la consommation de masse

Société de consommation

 

USA 1920

 

CANADA 1925

 

GB 1935

 

AUSTRALIE 1940

 

EUROPE OCCID. 1950

 

JAPON 1960

 

 

PAYS DÉVELOPPÉS + PAYS ÉMERGENTS

 

 

CONSOMMATION ELEVEE (BIENS DE CONSOMMATION DURABLES) CARACTERISE L’ESSENTIEL DE LA POPULATION

UNIFORMISATION DES MODES DE CONSOMMATION

 

 

 

 

5°) Alexandre Gerschenkron

 

 

Auteur d'un modèle explicatif de l'industrialisation dans les pays en retard, ceux qui sont arrivés après l’Angleterre et la France dans la grande transformation de la fin du XVIIIe en Europe occidentale (la révolution industrielle), les latecomers.

 

MODELE DES LATECOMERS

 

LATECOMERS  / 1ÈRE RÉVOL. INDUSTRIELLE (1760)

 

2ÈME PARTIE DU XIXe siècle

 

ALL., RUSSIE, JAPON...

 

 

Pour Gerschenkron plus le pays est en retard, plus rapide sera son industrialisation, du fait des tensions provoquées par le retard.

 

 

GB  150 ANS       « EARLY STARTER »

 

ALL. 50 ANS

 

JAPON 30

 

CORÉE DU SUD 20 ans

 

 

ARGUMENTS

 

 

— Intervention de l'État

 

 

— Rôle des groupes dynamiques qui se mobilisent pour relever le défi.

 

ALL., RUSSIE, JAPON

 

Ex. Samouraïs

Guerriers d’élite

Ere Meiji, après 1869

Industriels, entrepreneurs, hommes d’affaire

 

 

— Adoption des techniques les plus modernes par le transfert, l'imitation, l'importation ;

 

réservoir technologique international disponible

 

 

GB 150 ANS   INVENTIONS  PLUS LONG

ESSAI ET D’ERREUR

TATONNEMENT

MAUVAISES ORIENTATIONS

DELAIS RETARD

 

 

JAPON  30 ANS

 

 

6°) Les interprétations modernes

 

NÉO-INSTITUTIONNALISME, 1970...

 

 

(ANCIEN) INSTITUTIONNALISME

 

 

THORSTEIN VEBLEN   (école historique allemande)

 

fin XIXe siècle : MARGINALISTES / INSTITUTIONNALISTES

 

NÉOCLASSIQUES  : THÉORIE, PAS DES INSTITUTIONS

 

INSTITUTIONNALISTES : PAS DE THÉORIE, INSTITUTIONS

 

 

NÉO-INSTITUTIONNALISME, 1970...  =

 

DE LA THÉORIE ET DES INSTITUTIONS

 

OUTILS D'ANALYSE NÉO-CLASSIQUES

INSTITUTIONS

 

INSTITUTIONNALISME NEOCLASSIQUE

 

COÛTS DE TRANSACTION, INSTITUTIONS

 

 

 

a) Rosenberg & Birdzell

 

« Comment  l'Occident s'est enrichi », 1986

 

« How the West Grew Rich »

 

 

— la naissance d'une sphère économique autonome

 

RENAISSANCE

 

ÉTAT, ÉGLISE

 

CORPORATIONS

 

TAUX D'INTÉRÊT

 

A PARTIR DE LA RENAISSANCE :

AUTONOMIE CROISSANTE DES ACTIVITES ECONOMIQUES

DESSERREMENT DES CONTRAINTES EXERCEES PAR L’ETAT ET LES EGLISES

PRODUIRE LIBREMENT  CREER DES ENTREPRISES  PRETER A INTERET

FIN DES INTERDITS DIVERS QUI CARACTERISAIENT LE MOYEN AGE

 

— rôle des innovations d'ordre technique, mais aussi commercial et institutionnel.

 

INNOVATIONS TECHNIQUES

 

INNOVATIONS COMMERCIALES   : NOUVEAUX MARCHÉS

 

INNOVATIONS INSTITUTIONNELLES

 

Bourses  Moyen Âge  Offre et Demande   Prix immédiats, information favorable aux échanges

Bourses de commerce : produits, denrées, matières premières, cours de ces marchandises

LME   LONDON METAL EXCHANGE   PRODUITS MINIERS

BOURSE DE CHICAGO  PRIX DES PRODUITS AGRICOLES

BOURSE DES DENREES DE NEW YORK

 

BOURSES DES VALEURS TITRES DES ENTREPRISES ACTIONS

OBLIGATIONS

WALL STREET

 

BOURSES DE CHANGE  DEVISES OU MONNAIES INTERNATIONALES

 

 

 

Protection des droits de propriété    Système juridique efficace

 

 

Statuts des entreprises  Sociétés anonymes (Sociétés par actions)

Ex. chemins de fer

 

 

Fiscalité

 

MA fiscalité arbitraire   GUERRES

abusive : confiscation, réquisition

 

ÉTAT PRÉDATEUR

 

BUDGETS  (ÉTATS DE PRÉVOYANCE)

 

FISCALITÉ PRÉVISIBLE, TRANSPARENTE, MOINS ABUSIVE

 

Fiscalité arbitraire, injuste, imprévisible

Capitaux se cachent, le marché des capitaux est inexistant, les investissements sont freinés

 

Fiscalité transparente et prévisible (XVIIe) : les capitaux circulent, le marché des capitaux se développe, les prêts, les emprunts, les investissements, croissance économique

 

Europe occidentale

 

Fiscalité transparente et régulière

Fiscalité juste

Justice fiscale, redistribution, équité

 

Sphère économique autonome

Innovations diverses

 

 

b) Robert Heilbroner

 

« LA FORMATION DE LA SOCIÉTÉ ÉCONOMIQUE »

1989

 

The Making of Economic Society

 

CAPITALISME     ?

Europe occidentale ?

 

 

Rôle des villes

 

 

ÉVÉNEMENT UNIQUE   è VILLES libertés économiques spécifiques

 

Chute de l’Empire romain   Ve siècle

Disparition d’un pouvoir central, d’un Etat fort

Vide politique, vide du pouvoir

 

 

Ve et XVe :  MOYEN AGE

 

MORCELLEMENT, ÉMIETTEMENT

 

Milliers d’entités politiques indépendantes, seigneuries

 

VILLES, LIBERTÉS, FRANCHISES

Libertés économiques spécifiques

 

CITÉS-ÉTATS INDEPENDANTES

300 Cités-Etats

Morcellement extrêmement poussé

 

 

VILLES, CARREFOURS, MARCHÉS, ÉCONOMIE DE MARCHÉ,

 

CAPITALISME

 

Chute de l’empire romain

Disparition de l’autorité centrale

Pas de contrôle sur les villes

Essor des libertés économiques de ces villes

Capitalisme

 

 

 

c) Douglass North

 

 

Prix Nobel, 1993

 

ÉCOLE NÉOINSTITUTIONNALISTE

 

 

 

Les INSTITUTIONS et leur évolution donnent la clé de la performance des économies, c'est-à-dire de la croissance.

 

INSTITUTIONS ADAPTEES è CROISSANCE REUSSIE

INSTITUTIONS INADAPTEES è ECHEC ECONOMIQUE

 

 

 À côté des COÛTS DE PRODUCTION, retenus par l'analyse économique, les COÛTS DE TRANSACTION;  occupent une place importante.

 

 

  50 % de l'économie américaine

 

 

 

COÛTS DE PRODUCTION : COÛTS DE FABRICATION PHYSIQUE DES BIENS ET SERVICES

 

SEULS COUTS RETENUS PAR L’ANALYSE ECONOMIQUE

ECONOMIE NEOCLASSIQUE

COUT MARGINAL  COUT MOYEN COUT TOTAL

 

 

 

COÛTS DE TRANSACTION

 

 Ce sont tous les coûts qui ne sont pas liés au processus physique de production :

 

« des coûts institutionnels d'information, de négociation, de rédaction et d'exécution des contrats, de délimitation et respect des droits de propriété, de contrôle des résultats, et de modification des arrangements institutionnels. »

 

 

On peut les classer en trois catégories:

 

•   coûts de recherche de l’information qui concernent l'information préalable nécessaire à l'échange ;

 

•   coûts de négociation, impliqués par la détermination des conditions et termes de l'échange ;

 

•   coûts d'application (enforcement costs) des contrats au sens large, c'est-à-dire tout le côté juridique qui découle de leur mise en œuvre conforme aux termes initiaux.

 

 

COÛTS DE TRANSACTION ET LES INSTITUTIONS

 

 

 

INSTISTUTIONS   BAISSE DES CT   ÉCHANGES  SPECIALISATION  CROISSANCE

 

 

INFORMATION (ex. Bourses)   BAISSE DES CT   ÉCHANGES   CROISSANCE

 

 

 

    Évolution des coûts de production et de transaction avec le développement économique

 

 

 

 

 

Coûts de production

 

Coûts de transaction

 

société primitive

élevés

faibles

 

société développée

 

faibles

élevés

                                                       +                                     -

SOCIÉTÉ PRIMITIVE

COÛTS DE PRODUCTION ÉLEVÉS

COÛTS DE TRANSACTION FAIBLES

 

SOCIÉTÉ DÉVELOPPÉE

BAISSE DES COÛTS DE PRODUCTION

ACC. DU CAPITAL, DIVISION DU TRAVAIL, INVENTIONS

CT EN HAUSSE

 

BAISSE DES CP  à   CROISSANCE

HAUSSE DES CT  DÉFAVORABLE À LA CROISSANCE

 

INSTITUTIONS ADAPTÉES  LIMITER LA HAUSSE DES CT

 

 

 

SÉCURITÉ DES ÉCHANGES

ÉTAT

BON FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ

DROITS DE PROPRIÉTÉ

JUSTICE IMPARTIALE

ADMINISTRATION INTÈGRE

PROTECTION DES INVENTEURS

INFORMATION : BOURSES DE COMMERCE, BOURSES DE VALEUR, MARCHÉ DES CHANGES

ETC.

 

 

INSTITUTIONS ET ORGANISATIONS

 

INSTITUTIONS : RÈGLES

 

ORGANISATIONS : ACTEURS

 

SOCIETE 

ORGANISATIONS :    ENTREPRISES, AMINISTRATIONS, SYNDICATS, ASSOCIATIONS, ETC.

INSTITUTIONS : REGLES DU JEU (lois, droit, coutumes, comportements, croyances, mentalités, etc.)

 

 

 

DÉPENDANCE PAR RAPPORT AU SENTIER

 

PATH DEPENDENCE

 

 

STRUCTURES INITIALES  à  ÉVOLUTION DES INSTITUTIONS

 

Exemple d’application du concept de dépendance par rapport au sentier

 

 

AMÉRIQUE LATINE  ET AMÉRIQUE ANGLO-SAXONNE

 

Amérique latine :

Amérique du nord (Mexique)

Amérique centrale

Antilles

Amérique du Sud

 

 

XVe-XVIe

 

Espagne au XVe

Etats différents

 

CASTILLE  MADRID

ARAGON   BARCELONE

 

Castille : institutions centralisées, bureaucratiques, militaires

Etat guerrier

 

Aragon : institutions décentralisées, parlements régionaux (Cortès), commerce, Etat en paix

 

1469   ISABELLE  &  FERDINAND

 

Espagne unie

1492 découverte de l’Amérique

Colonies espagnoles : institutions espagnoles

 

Echec économique de l’Espagne, puis de l’Amérique latine

Causes institutionnelles

 

 

GB à CANADA, TREIZE COLONIES (EU 1783)

Facteurs institutionnels du développement économique, en Angleterre et en Amérique du Nord

 

1215   MAGNA CARTA (GRANDE CHARTE)

1571   MARCHÉ UNIQUE (ELISABETH IÈRE)  

1649    IÈRE RÉVOLUTION ANGLAISE

1679    HABEAS CORPUS

1688-89 DEUXIÈME RÉVOLUTION ANGLAISE

...

 

 

 

 

 

Résumé :

 

   Le développement économique s'accompagne

 

 d'un accroissement des coûts de transaction au fur et à mesure que la société devient plus complexe

 

et d'une réduction des coûts de production au fur et à mesure que le capital s'accumule et que la société se spécialise.

 

 

 

 

 

 

 

Les institutions adaptées sont celles qui parviennent à contenir la montée des coûts de transaction et autorisent la poursuite de la croissance économique.

 

 

 

 

 

d) Angus Maddison et les phases du développement capitaliste

 

 

MADDISON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Époque pré-agraire (chasse et cueillette) :

 

— ressources naturelles

 

— travail brut

 

 

 

 

 

2 Époque agraire (jusqu'à 1500) :

 

— ressources naturelles appropriées et entretenues

 

— travail doté de qualifications élémentaires

 

— élites de privilégiés peu progressives

 

— stock de capital peu important

 

— périodes de prélèvement impérialiste

 

 

 

 

 

3 Époque agraire progressive (1500-1700) :

 

— ressources naturelles appropriées et entretenues

 

— travail doté de qualifications élémentaires

 

— élites de privilégiés peu progressives

 

— stock de capital peu important

 

— périodes de prélèvement impérialiste

 

 

mêmes inputs que 2, mais avec en plus un capital fixe par habitant en augmentation lente.

 

 

 

 

 

4 Capitalisme commercial (1700-1820) :

 

— ressources naturelles appropriées et entretenues

 

— travail doté de qualifications élémentaires et élite bureaucratique       et militaire

 

— stock de capital avec un capital fixe par tête en hausse

 

— économies d'échelle et spécialisation

 

— exploitation accrue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 Capitalisme (depuis 1820) :

 

— ressources naturelles développées et augmentées

 

 

 

— main d'œuvre mieux éduquée et "élite technico-scientifique ou militaro-bureaucratique"

 

 

 

— stock de capital massif incorporant un progrès technique croissant

 

 

 

— économies d'échelle et spécialisation

 

 

 

— exploitation résiduelle ou négative

 

 

 

 

 

 

 

 

PÉRIODES 4 ET 5  :  1700 À MAINTENANT

 

 

HOLLANDE XVIIe

GB  XVIIIe

USA XIXe

 

1820 à aujourd'hui :

 

période libérale  1820 à 1914

 

concurrence déloyale  1914 à 1945

 

1945 à 1973  ÂGE D'OR  (TRENTE GLORIEUSES)

 

1973 à ...  Objectifs obscurs

 

 

 

 

 

Section II  Les techniques

 

 

Histoire des techniques à Description des techniques successives

 

SINGER, DAUMAS, GILLE,

 

JOEL MOKYR, 1990

The Lever of riches

 

 

Qu’est-ce qui explique le progrès technique ?

 

Inconnue

 

 

Comparaison biologie / économie

 

 

EVOLUTIONARY ECONOMICS

 

EVO-ECONOMICS

EVONOMICS

 

INVENTION  EX. JAMES WATT   INVENTEUR DE LA MACHINE A VAPEUR 1765

 

RATIONALITÉ, MICROÉCONOMIE

 

INVENTEUR    UN EXCENTRIQUE

 

 

CELLULES, ÉVOLUTION, MUTATIONS

 

 

MICRO-INVENTIONS, MACRO-INVENTIONS

MICRO-MUTATIONS, MACRO-MUTATIONS

 

MICRO-INVENTIONS   explication par un comportement rationnel :

Adaptation au marché, variations de prix, environnement institutionnel

 

MACRO-INVENTIONS  ruptures par rapport à la norme

Chemins de fer

 

SÉRENDIPITÉ (SERENDIPITY)

Joseph Schumpeter

Hasard

Don de faire par hasard une découverte heureuse, et utile à la société

Exemple :

Fleming, pénicilline, laisse des moisissures traîner, résultats positifs

Edward Jenner, 1796, premier vaccin, vaccin contre la variole

 

Population britannique au XVIIIe

Partie immunisée

Garçons et filles de fermes

Maladie bénigne : vaccine

Anticorps, immunisés, vaccinés

 

Inoculer une maladie non dangereuse, pour protéger contre une maladie plus grave.

 

 

 


 

Section III  La population

 

   La population mondiale,

de près de 700 millions d'habitants en 1700

s'élevait à un milliard au début du XIXe siècle

atteignait 2,5 milliards en 1950

5,6 en 1994 et 6 milliards en 2000.

- 10 000 ANS 8 M

   0                250 M    1ÈRE RÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE

1700             700 M    2ÈME RÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE

2000              6 Milliards

 

Entre le néolithique et le XVIIIe siècle le rythme de croissance a été d'un doublement tous les mille ans

alors que dans la deuxième moitié du XXe siècle ce doublement a eu lieu en quarante ans.

Les prévisions proches sont de huit milliards en 2050, et selon les démographes la population de la planète devrait se stabiliser à environ 10 milliards à la fin du XXIe siècle.

 

 

 TROIS ZONES : CHINE, INDE, BASSIN MÉDITERRANÉEN + Europ. Occid.

 

3/4  IER SIÈCLE

 

50 ET 60 %  MA

 

70 % 1800   (EXPANSION DÉMO. EN EUROPE)

 

50 % EN 1980  (EXPLOSION DÉMO. TIERS MONDE)

 

 

XXE SIÈCLE  1900 et 2000

 

ASIE  54 % À 59 %

EUROPE 23 % à 10 %

Amérique du Nord  5 %

Afrique 7 à 12 %

Amérique latine  4 à 9 %

 

 

EUROPE

 

200   48 M

500   36 M

800   32 M

1000 39 M

1300  75 M

1340 79 M

1400  56 M  (45 M)

1500  76 M  (69 M)

1600  95

1700  102

1800  154

1900  300

1980  456 M

2000  470

        PIÈGE MALTHUSIEN    (MALTHUSIAN TRAP)

        LOGISTIQUE DE LA POPULATION

RÉGIME DÉMOGRAPHIQUE DES SOCIÉTÉS PRÉINDUSTRIELLES

On peut distinguer trois courbes logistiques (croissance rapide, puis décélération et plafonnement) de la population en Europe :

– XIe au XIIIe siècle: défrichements, croisades et cathédrales, suivis de la crise du XIVe-XVe où la population est réduite d'un tiers ou plus après la grande peste de 1348, avec une période de transition (phase B) de 1250 à 1340.

Piège malthusien : la population européenne a augmenté trop vite par rapport aux ressources (phases A et B), et donc en phase C, on se retrouve avec une population trop nombreuse, des ressources insuffisantes, un écart qui se traduit par des famines et donc un accroissement de la mortalité.

Famines

Guerres

Catastrophes naturelles

Epidémie (grande peste, 1348)

 

– fin du XVe et XVIe siècle (phase A) : explorations, marchés, sciences, suivis par le recul démographique et les famines du XVIIe (phase B)

 

– XVIIIe et XIXe siècles (phase A) : industrie, impérialisme, domination mondiale, suivis de l'effacement relatif du XXe siècle (phase B)

 

 

Le piège malthusien caractérisé par le fait que la hausse de la population vient buter sur l'épuisement des ressources avec des techniques stables.

 

ROBERT THOMAS MALTHUS 1798

 

Piège malthusien (régime démographique des sociétés préindustrielles, c’est-à-dire en Europe occidentale : avant 1750) :

 

HAUSSE DE LA POP.          è

 

TECHNIQUES STABLES    è  LOI DES REND. DÉCROISS.

 

TERRES EN QU. LIMITEE è

 

è  PRODUCTION MOYENNE (PRODUCTIVITÉ) EN BAISSE

        PROD. ALIMENTAIRE / HAB. EN BAISSE

 

è  PÉNURIES, DISETTES, FAMINES

 

è  HAUSSE DE LA MORTALITÉ

 

è ARRÊT DE LA HAUSSE DE LA POPULATION OU CHUTE

 

 

à 1750   max.  0,5 % taux de croiss. POP.

 

APRÈS 1750,    0,9 %   1780-1800

 

                1,5 % PAR AN    1810-1820

 

 

Régime démographique des sociétés industrielles :

la transition démographique

 

PASSAGE D'UN ÉTAT À UN AUTRE ÉTAT

 

ÉTAT DÉMO. 1    à    ÉTAT DÉMO. 2

 

Etat démographique 1, initial

NAT. ÉLEVÉE  > MORT. ÉLEVÉE

43 pour mille    >    38 pour mille

Accroissement démographique de 5 pour mille : 0,5 %

 

Etat final, ou état démographique 2

Taux faibles qui se compensent

Taux de natalité de 15 pour mille

Taux de mortalité de 10 pour mille

Accroissement démographique de 5 pour mille, ou 0,5 %

Taux de croissance naturel de la population

TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE

 

 

INERTIE DES COMPORTEMENTS DEMOGRAPHIQUES

 

 

 


 

 

                                Résumé du chapitre 2

 

   Les grands thèmes de l'histoire économique sont ceux de la croissance, des techniques et de la population.

 

La croissance à long terme des sociétés occidentales a été analysée de diverses façons :

 

Marx met en avant le rôle des luttes sociales ;

 

Polanyi insiste sur l'extension progressive des relations de marché ;

 

Rostow; établit un modèle linéaire du développement des pays à partir du cas anglais au XVIIIe siècle ;

 

Gerschenkron; propose son modéle des latecomers dont le retard même permet de brûler les étapes de l'industrialisation ;

 

Rosenberg; et Birdzell expliquent que le renforcement d'une sphère économiquement autonome, libérée des contraintes de l'église ou de l'État, a été le facteur essentiel ;

 

North enfin met en avant le rôle des institutions dans la réduction des coûts de transaction qui résultent de la complexité croissante des échanges.

 

 

 

   L'étude du changement technologique est l'un des secteurs privilégiés de l'histoire économique.

 

Les analyses de la révolution industrielle en Grande-Bretagne mettent l'accent sur le rôle des innovations.

 

Le recours aux comparaisons biologiques permet de mieux comprendre l'apparition et le succès ou l'échec des procédés nouveaux de production.

 

 

 

 

 

   L'évolution de la population et les liens entre croissance démographique et croissance économique constituent le dernier domaine abordé.

 

 

 

Les phases d'expansion de la population se sont jusqu'au XVIIIe siècle heurtées en fin de compte à une limitation des ressources, le piège malthusien se refermant sur des sociétés aux techniques stables, provoquant famines, crises et recul final de la population.

 

 

 

 

Ce n'est qu'avec l'explosion des techniques qui accompagne et explique en partie la révolution industrielle, puis le mariage de la grande science et de l'industrie, à partir de la fin du XIXe siècle, que la hausse durable et continue des niveaux de vie est possible, sans recul démographique, même si la croissance de la population s'est considérablement ralentie en Occident.

 


 

Deuxième PARTIE : LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE AU XVIIIe SIÈCLE

 

 

INTRODUCTION : LES HISTORIENS ET LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

 

 

 

 

Définitions

 

   Phyllis Deane retient les éléments suivants pour caractériser le phénomène:

 

— le développement des techniques et l'extension du marché

 

— la spécialisation sur le marché national et international

 

— l'urbanisation et l'apparition des usines (factory system)

 

— la diffusion des biens manufacturés et l'accumulation du capital technique (mécanisation)

 

— la naissance de nouvelles classes sociales liées au capital au lieu de la terre.

 

 

Peter Mathias considère la révolution industrielle comme

 

« la phase initiale d'un processus d'industrialisation à long terme » qui se caractérise par

 

des taux de croissance plus élevés

 

accompagnés de changements structurels.

 

CROISSANCE PLUS FORTE

 

PROD. / HAB.   :    NIVEAUX DE VIE

 

CROISSANCE INTENSIVE / CROISSANCE EXTENSIVE

 

—>  1760     CROISSANCE EXTENSIVE

 

STAGNATION DES NIVEAUX DE PROD. / HAB.

 

RUPTURE, BASCULEMENT : CROISS. INTENSIVE

 

 

CHANGEMENTS STRUCTURELS

 

FAMILLE NUCLÉAIRE (NOYAU)

 

INDUSTRIE AUGMENTE SA PART PAR RAPPORT A L’AGRICULTURE, DANS LE PRODUIT NATIONAL, DANS LA POPULATION ACTIVE

 

CLASSES SOCIALES NOUVELLES

 

URBANISATION

 

INSTITUTIONS, INSTITUTIONS REPRESENTATIVES

 

ROLE DES FEMMES

 

MENTALITES, COMPORTEMENTS

 

REVOLUTION BIEN PLUS QU’INDUSTRIELLE

 

 

a) Interprétations initiales

 

 

« RÉVOLUTION INDUSTRIELLE »

1820

 

Adolphe Blanqui, Robert Owen

 

Karl Marx, Friedrich Engels

 

Arnold Toynbee, Lectures on the industrial revolution in England, 1884

Paul Mantoux, La révolution industrielle au XVIIIe siècle, Essai sur les commencements de la grande industrie moderne en Angleterre, 1906

 

Classique des classiques

 

Du système des industries rurales ou système domestique (putting-out system)

 

au système de la grande industrie (factory system), en passant par la proto-industrialisation

 

Industries rurales à proto-industrialisation à factory system

 

 

 

INDUSTRIES RURALES

 

Putting-out system

 

 

Liberté économique

 

main d'œuvre

 

énergie naturelle

 

matières premières

 

travail mixte, revenu d'appoint

 

 

Transport d’une production dispersée vers les lieux de consommation

 

marchand-manufacturier

 

ENTREPRENEUR CAPITALISTE

 

Contrôle sur les producteurs dispersés

Fournir du crédit, des outils, des matières premières

Paiement des salaires, salaires à la pièce

 

Système d’exploitation où le marchand-manufacturier exploite le petit producteur

 

SWEATING SYSTEM

 

TO SWEAT

 

 

XVIIIe siècle   Proto-industrialisation

Industries rurales plus évoluées

Marchés plus étendus (exportations)

Mécanisation

Complémentarité entre les travailleurs urbains et ruraux

 

 

Factory system ou système de la grande industrie

 

USINES PRÈS DES VILLES

CONCENTRATIONS INDUSTRIELLES URBAINES

 

Changement de type d’énergie

Energies naturelles

Energie de la machine à vapeur

MOBILE

 

 

contrôle des inputs (travail, matières premières, machines) au lieu des outputs (paiement à la pièce)

 

SALARIAT

 

 

concentration

 

économies de transport

 

division du travail

 

taille

 

économies d'échelle

 

mécanisation

 

régularité

 

homogénéité des produits (qualité industrielle)

 

 

Rupture entre le lieu de production (la firme) et le lieu de consommation (le foyer)

 

 

PRODUCTION À L'USINE

 

CONSOMMATION AU FOYER

 

PRODUCTION ET CONSOMMATION AU FOYER

 

Paul Mantoux

La révolution industrielle s’analyse comme le passage du putting-out system au factory system

 

 

 

b) Premières révisions au XXe siècle

 

 

J.H. Clapham, un processus graduel

 

T.S. Ashton, les niveaux de vie et l'élargissement du concept

 

W.W. Rostow, Les Étapes de la croissance économique, 1960 les conditions préalables et le décollage

 

Paul Bairoch, le rôle de la révolution agricole

 

Eric Hobsbawm, Industrie et Empire, le rôle du commerce extérieur

 

David Landes, L'Europe technicienne, 1969, 1975

Le rôle des innovations techniques et la forme d'énergie utilisée :

 

 

UNBOUND PROMETHEUS

 

PROMÉTHÉE DÉLIVRÉ

 

MYTHE DE PROMETHEE

PROGRES TECHNIQUE

 

REVOLUTION INDUSTRIELLE PERMET DE DELIVRER L’HUMANITE DES CHAINES DE LA MISERE

 

 

INNOVATIONS TECHNIQUES

 

 

1) Substitution de procédés mécaniques aux procédés manuels :

 

« les machines, rapides, précises, infatigables remplacent l'effort et l'adresse des hommes. »

 

 

2) Les énergies inanimées (fossiles) prennent la place des énergies animées (traditionnelles)

 

« ce qui ouvre à l'humanité une source énergétique presque illimitée. »

 

 

3) Des matières premières d'origine minérale plus abondantes remplacent des matières premières végétales ou animales.

 

CUIR, BOIS

 

MINERAIS (FER)  PRODUITS MÉTALLIQUES

 

Pour Landes, ce sont les innovations techniques qui sont à la base de la révolution industrielle.

 

 

c) Analyses récentes

 

 

Jan de Vries   Révolution industrieuse ou industrielle ?

 

Un accroissement de l'offre de travail lié à un accroissement de la demande de produits,

 

ou « une réduction du temps de loisir liée à un accroissement de l'utilité marginale de la monnaie. »

 

 

DIVERSITÉ CROISSANTE DES PRODUITS

 

COMMERCE INTERNATIONAL

INDIENNES

 

INVENTIONS TECHNIQUES

 

 

SOCIÉTÉ DE LA CONSOMMATION

 

 

 

La NEH ou cliométrie :

 

la mesure quantitative du phénomène et

 

l'introduction de l'analyse économique moderne

 

entraînent une révision du phénomène.

 

 

– La production et la productivité ont augmenté moins vite

 

– le changement technologique a été très lent à se diffuser

 

– les secteurs modernes sont restés longtemps marginaux

 

– le rôle des entrepreneurs d'industrie a été plus réduit

 

– les niveaux de vie ouvriers n'ont pas été affectés avant 1830

 

– les « causes uniques » de la révolution industrielle sont remises en question.

 

        Nick Crafts

        Donald McCloskey

        Joel Mokyr

Pat Hudson

 


 

Chapitre 3  Les déterminants de la révolution industrielle en Grande-Bretagne

 

Sommaire

 

 

 TOC \f \l "2-9"  Introduction: L'Angleterre au début du XVIIIe siècle 6

Section I Les transformations agraires.............. 7

A Un monde nouveau................................ 7

B Les résultats de la révolution agricole... 10

C Agriculture et développement............... 13

Section II L'évolution de la population............. 14

A Le constat: la poussée démographique et l'urbanisation 14

B Les causes de la croissance démographique    18

C Les effets de la croissance démographique      19

Section III Les transports.................................. 23

Section IV Le rôle du commerce extérieur....... 27

A L'évolution du commerce extérieur britannique au XVIIIe siècle.......................................................... 27

B Commerce extérieur et industrialisation 31

Conclusion......................................................... 33

Résumé du chapitre 7........................................ 34

 

 

 

Objectifs de connaissance:

 

Après cette introduction et ce premier chapitre sur la révolution industrielle en Grande-Bretagne, l'étudiant doit pouvoir :

 

— résumer les débats actuels et les différentes perspectives sur la révolution industrielle ;

 

— situer l'importance relative des divers événements prérequis ou concomitants de la révolution industrielle au XVIIIe siècle :

 

— les transformations agricoles et les liens avec le reste de l'économie

 

— les transformations démographiques, leurs causes et leurs effets ;

 

— le rôle des progrès dans les transports

 

— la place du commerce extérieur et son impact sur la croissance et l'industrialisation.

 

 

 

 

Introduction : L'Angleterre au début du XVIIIe siècle

 

 

 

« pauvre, mais avec un surplus économique ;

 

économie relativement stagnante, mais pas complètement statique ;

 

 basée sur l'agriculture, principale activité économique, mais avec un commerce, et une industrie représentant des secteurs importants ;

 

 la masse des gens vivait au bord du désastre économique et, à moins d'un coup de chance ou de qualités de travail exceptionnels, ils avaient très peu d'espoir de voir leur niveau de vie augmenter de leur vivant. »

 

 

 

L'Angleterre dispose cependant d'un avantage en Europe, elle a réglé  au siècle précédent le problème politique et peut donc se consacrer au XVIIIe au problème économique.

 

La France au contraire va traîner comme un boulet tout au long du siècle des institutions sclérosées et sclérosantes, celles de la monarchie absolue.

 

 

Voltaire, retour d'Angleterre en 1734, dans ses Lettres philosophiques :

 

« La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui, d'efforts en efforts, ait établi enfin ce gouvernement sage où le Prince, tout puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire le mal. » (VIIIème lettre)

 

INSTITUTIONS BRITANNIQUES

 

 

 

XVIe   TUDORS   HENRY VIII                 1509-1547

 

                               ACTE DE SUPRÉMATIE   1534

 

 

                                MARY Ière                    1553-1558

                               “BLOODY MARY”

 

 

                               ELISABETH Ière 1558-1603

 

                               COMPROMIS ELISABETHAIN

 

                               BOOK OF COMMON PRAYER

 

                               39 ARTICLES

 

Guerres de religion entre protestants et catholiques

Conflits entre catholiques et protestants

Voie moyenne

Nouvelle religion, religion anglicane

Dogme  éléments protestants (Bible, prédestination, abandon du culte de la Vierge et des Saints)

Rite   éléments du catholicisme (messe, hiérarchie)

 

Anglicanisme

Protestants purs, ou puritains

Catholiques, Rome

 

Elisabeth Ière

1603

 

 

 

XVIIe   STUARTS        JAMES Ier            1603-1625

                                               (JACQUES Ier)

 

                                       CHARLES Ier      1625-1649

 

Conflit religieux, les Stuarts sont catholiques, la population est à majorité protestante

Anglicanisme, compromis, dogme plus important que le rite

 

Conflit politique, rois Stuarts sont partisans de la monarchie absolue, opposition au Parlement

 

Guerre civile, 1642-1649

 

                                       Ière RÉVOLUTION  1649-1659

 

                                       COMMONWEALTH

                                       RICHESSE COMMUNE

                                       RES PUBLICA

                                       REPUBLIQUE

 

 

                                       OLIVER CROMWELL

                                       REPUBLIQUE THEOCRATIQUE

 

 

                                       RESTAURATION 1660...

 

                                       CHARLES II        1660-1685

 

                                       1679  HABEAS CORPUS

 

                                       JAMES II              1685-1688

 

 

 

                                       IIème RÉVOLUTION ou

GLORIEUSE RÉVOLUTION,   1688-1689

 

 

                                       BILL OF RIGHTS  1689

 

                                       MONARCHIE PARLEMENTAIRE

 

SEPARATION DES POUVOIRS

POUVOIR EXECUTIF :   ROI

POUVOIR LEGISLATIF : PARLEMENT

LOIS   IMPOTS    GUERRE

 

JOHN LOCKE  1690  « TRAITE DU GOUVERNEMENT CIVIL »

« LETTRE SUR LA TOLERANCE »

RELIGION  LIBERTE DE CULTE

 

TOLERATION ACT

ACTE D’UNION

ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE

ANGLETERRE + PAYS DE GALLES + ECOSSE

GUILLAUME D’ORANGE

 

                                       WILLIAM III et MARY II  1689-1702

 

                                       ANN Ière                1702-1714

 

ELISABETH Ière  1603

 

 

 

XVIIIe SIÈCLE

HANOVRE   Royals  Windsor  1914

 

PARLEMENT

PREMIER MINISTRE

 

                                        GEORGE Ier               1714-1727

 

 

                                       GEORGE II          1727-1760

 

 

                                       GEORGE III        1760-1820

 

GUERRE D’INDEPENDANCE  1776-1783

 

ETATS-UNIS D’AMERIQUE

 

FRANCE

 

1763  TRAITE DE PARIS

MONTCALM CONTRE WOLFE

 

1776 

1782 BATAILLE DE CHESAPEAKE

 

1789   VENT D’AMERIQUE

 

1792-1815    WATERLOO

 

WILLIAM PITT   GUERRES DE LA REVOLUTION ET DE L’EMPIRE   OU FRENCH WARS

 

 

1689   INSTITUTIONS STABLES, ACCEPTEES PAR LA POPULATION, CONSENSUS

 

STABILITE POLITIQUE

EFFET POSITIF POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

 

XVIIe en Europe    Angleterre : pays instable  guerre civile 1642

Deux révolutions, une république, une restauration

 

Institutions de la modernité

Premier Etat de droit

 

Révolution industrielle

 

       

 

Section I Les transformations agraires

 

A Un monde nouveau

 

Questions agricoles

 

 

 George III (surnommé “Farmer George”)  1760-1820

 

 

 Lord Townshend (1674-1738),  “TURNIP TOWNSHEND”

 

 

 Jethro Tull (1674-1741) machines agricoles

 

 

   L'aspect le plus marquant des innovations est la disparition de l'assolement triennal avec des rotations culturales de plus en plus complexes.

 

Assolement triennal

Terres divisées en trois parties (soles)

Deux cultures, plus une sole laissée au repos (jachère)

Rotation

Deux tiers des terres sont cultivés, un tiers laissé en jachère

 

Antiquité  Assolement biennal

50 % cultivé, 50 % en jachère

 

Ve siècle, Envahisseurs germaniques

Assolement triennal

 

Ve au XVIIIe

 

Disparition de l’assolement triennal, recul de la jachère

 

Assolement quadriennal  75 % des terres cultivées

Assolement quinquennal 80 % des terres cultivées

 

Rotations culturales complexes, où 100 % des terres sont cultivées

 

La rotation dite du Norfolk (navet-blé-trèfle-orge) devient classique.

 

Deux céréales (cultures vivrières), une plante à fourrage (trèfle), un légume (navet)

 

Culture fourragère : destinée à l’alimentation animale

 

Révolution agricole   1730

 

Disparition de la jachère, rotations de cultures complexe, 100 % des terres sont cultivées

 

Développement de l’élevage

Produits de l’élevage : viande, peaux, fromages, laitages, etc.

Revenus accrus pour les paysans, investissements

Rotations culturales

Plantes fourragères

Effets vertueux, élevage, davantage d’engrais

Eliminer la jachère, développer les rotations culturales

 

L’agriculture anglaise sort du cercle vicieux de la jachère

 

Mécanisme suivant :

Agriculture peu productive, rendements faibles, production souvent à la limite des besoins

Essentiel   cultures vivrières (céréales)

Cultures secondaires, cultures fourragères délaissées

Elevage reste marginal

Engrais sont insuffisants

Agriculture reste peu productive, jachère nécessaire

 

Ce cercle vicieux est cassé vers 1730, avec les rotations culturales complexes, et le développement de l’élevage.

Le résultat est d’accroître la production agricole

 

 

 

Des méthodes diverses sont appliquées pour accroître la fertilité des sols :

 

l'irrigation,

 

d'autres engrais naturels comme les algues, les déchets de poisson, les produits de vidange, le guano et le coprolithe,

 

 

 

mais aussi les techniques d'amendement des terres par mélange de marne (marnage), de chaux, de gypse ou de sable, qui permettent là un enrichissement,

 

 

des sélections d’espèces animales et de plantes plus productives (hybridation),

 

les premières machines agricoles et des outils plus efficaces (charrues à soc de fer).

 

Résumé

 

   La révolution agricole peut être caractérisée par les éléments suivants :

 

De meilleures semences, la culture de nouveaux légumes et de plantes à fourrage (rotations culturales), l'importance croissante de l'élevage, l'utilisation accrue du fumier et d'autres engrais, l'amélioration des sols par le marnage, et enfin l'introduction d'outils et de machines plus efficaces.

 

 

 

B Les résultats de la révolution agricole

 

   La production a augmenté au XVIIIe siècle grâce aux nouvelles méthodes qui accroissent

 

 

productivité   production par personne

 

 

 

et rendement, production par unité de surface (acre)

 

 

 

mais aussi par la mise en exploitation de davantage de terres.

 

Les terres cultivées passent de 11 millions d'acres à 15 millions de 1700 à 1850 et les pâturages de 10 à 16 millions,

 

par la réduction des friches, des forêts et de la jachère.

 

 

L'emploi agricole est à peu près stable et se situe aux alentours de 1,5 million de personnes dans la même période.

 

 

Tableau 1

Répartition de la population active et origine du

Revenu national

en % du total

 

 

1700

1760

1800

1840

emploi agricole

 

61,2

52,8

40,8

28,6

emploi industriel

 

18,5

23,8

29,5

47,3

revenu agricole

 

37,4

37,5

36,1

24,9

revenu industriel

 

20,0

20,0

19,8

31,5

 

 

PRODUCTION TOTALE OU NATIONALE = REVENU NATIONAL

 

 

   La production agricole totale aurait à peu près doublé du début à la fin du siècle :

 

 

de 32 millions de boisseaux à 65 millions pour les grains (céréales, pois, fèves) ; 

 

de 370 à 888 millions de livres pour la production de viande ;

 

 

de 40 à 90 millions de livres pour la laine,

 

 

et de 61 à 112 millions de livres pour les fromages.

 

 

 

Les estimations des taux de croissance annuels donnent un trend ascendant de l'ordre de 0,5 à 1% entre 1700 à 1831,

 

 

   Les rendements (production par unité de surface) ont augmenté d'environ 15 boisseaux de blé à l'acre vers 1750 à 20 en 1800 et 28 en 1850.

 

La productivité (production par travailleur) aurait augmenté beaucoup plus (de plus de 60% entre 1650 et 1800 contre moins de 20% en France), plaçant l'Angleterre en tête par rapport aux autres pays européens.

 

L'augmentation des rendements correspond au passage à une agriculture intensive,

 

l'augmentation de la productivité s'explique par la mise en application de plus de capital et d'un capital plus productif, c'est-à-dire par la mécanisation.

1 HOMME   PLUS DE CAPITAL TECHNIQUE : PROD. CROISSANTE

 

La combinaison des deux phénomènes, intensification et mécanisation, a permis l'augmentation de la production totale, en même temps que la réduction relative de l'emploi agricole, et donc le développement des autres secteurs : ex. industrie.

 

 

LIBÉRATION DE M.O.

 

PRODUCTION DE NOURRITURE

 

 

 

 

C Agriculture et développement industriel

 

1) L'agriculture dégage un surplus croissant pour alimenter les nouveaux travailleurs industriels et toutes les activités urbaines,

 

2) tout en relâchant de la main d'œuvre.

 

Autrement dit, la clé de l'industrialisation réside dans l'augmentation des rendements (hausse de la production) et de la productivité agricole (libération de travail).

 

 

3) Elle fournit des produits et matières premières qui seront transformés par les usines (brasseries, meuneries, fabriques textiles, de peaux, etc.) ;

Industries agro-alimentaires

 

 

4) elle fournit des marchés croissants pour les produits manufacturés (outils en fer, clôtures, machines, biens de consommation courante),

 

surtout si les revenus agricoles augmentent, ce qui est le cas en Angleterre au XVIIIe ;

 

AGRICULTURE PROSPÈRE  =>  DÉV. INDUSTRIEL

 

ex. ÉCHEC DE L'INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE DEPUIS 1960

 

 

5) Elle dégage une épargne qui pourra s'investir dans l'industrie ;

 

Revenus plus élevés dans le secteur agricole : épargne croissante

Effet direct : ex. propriétaire terrien, agriculture pionnière

Revenus croissants, épargne utilisée pour prospecter le sous-sol, mines

Effet indirect : ex. agriculteur prospère dépose son argent dans une banque. La banque prête ces fonds à un entrepreneur industriel.

 

 

6) et enfin elle peut fournir de l'or (ou des devises) par ses exportations, qui permettront d'importer les matières premières nécessaires à l'industrie (par exemple le coton), ou encore des biens d'équipement.

 

 

GB 1750  CÉRÉALES (BLÉ)   EXPORTATIONS

 

OR OU ARGENT

 

IMPORTATIONS   MATIÈRES PREMIÈRES (FER, COTON)

 

INDUSTRIE SIDERURGIQUE , INDUSTRIES TEXTILES

 

 

AGRICULTURE è INDUSTRIE

 

 

CONCLUSION

 

La révolution agricole des années 1730 a été une condition nécessaire de la révolution industrielle, commençant vers 1760.

Une condition nécessaire, mais pas une condition suffisante, d’autres facteurs ont joué.

Par exemple, la Hollande, au XVIIe, a fait une révolution agricole, non suivie d’une révolution industrielle.

 

Guillaume d’Orange, 1689

Influence sur l’Angleterre de la révolution agricole hollandaise

 

 

 

 

Section II L'évolution de la population

 

 

   Le XVIIIe siècle est caractérisé par une poussée démographique en Angleterre, mais aussi dans toute l'Europe

qui passe d'un régime de croissance démographique lente entrecoupée de graves reculs,

liés aux famines, aux épidémies, aux guerres, comme lors des crises du IXe, XIVe ou du XVIIe siècle,

 à un régime de croissance plus forte et régulière de la population, une expansion continue.

 

(  Séparation des pouvoirs     
Deux pouvoirs : pouvoir exécutif et pouvoir législatif

pouvoir judiciaire ?

Locke, révolution de 1689 : deux pouvoirs de type politique

Trois pouvoirs   Montesquieu, « L’esprit des lois », 1748

Etat de droit

 

Constitution des États-Unis, 1787

Washington, pères fondateurs

Président, Congrès, Cour suprême

 

 

« Traité du gvt civil », 1690)

 

 

 

 

A Le constat : la poussée démographique et l'urbanisation

 

Les taux de croissance démographique les plus élevés sont atteints au début du XIXe siècle, entre 1815 et 1830.

 

Ils dépassent alors 1,5% par an, ce qui s'approche des taux de croissance de 2% des pays du tiers monde actuellement.

 

 

L'espérance de vie en Angleterre, de 28 ans en 1681,

 

est passée à 36 ans en 1701,

 

pour retomber à 28 ans en 1731 avec les épidémies de variole,

 

remonter à 36 ans en 1751,

 

39 ans en 1801, 41 en 1851

 

et 53 ans en 1901, avec la baisse continue de la mortalité.

 

 

 

Tableau 3

Population de la Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse, Pays de Galles) en millions et taux de croissance démographique en Angleterre

 

 

GB

Pop.

Angleterre

Pop.M.  taux %

Écosse

Pop.

Galles

Pop.

Londres

1701

 6,5

 5,06           0,38

1,04

0,39

0,58

1751

 7,5

 5,77           0,58

1,25

0,45

0,68

1801

10,9

 8,66           1,11

1,63

0,59

0,96

1851

20,8

16,74         0,99

2,89

1,16

2,36

1901

37,0

30,52         1,20

4,47

2,01

4,54

 

Tableau 4

Taux d'urbanisation et % de la population agricole

 

 

Angleterre

Hollande

France

1700

17       55

38,9      40

10,9      63

1750

21      46

35,1       43

10,3      61

1800

27,5   36

38,6       44

11,1      59

1840

48,3     8,6

nd

14         52

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Graphique 1 Population et espérance de vie en Grande-Bretagne, XVIIIè-XIXe siècles

 

 

 

 

 

Principales villes

Source: Schofield XE  "Schofield" , 1994

____________________________________________________________________________________        1700                                            1750                                              1801

 

Londres        575 000                 Londres          675 000                 Londres             959 000

Norwich           30 000                Bristol                 50 000               Manchester    89 000

Bristol              21 000                Norwich             36 000                Liverpool       83 000

Newcastle        16 000                Newcastle           29 000               Birmingham       74 000

Exeter              14 000                 Birmingham    24 000                  Bristol                  60 000

York                12 000                 Liverpool        22 000                     Leeds                  53 000

Birmingham   9 000       Manchester  18 000                     Sheffield            46 000

 

 

 

 

B Les causes de la croissance démographique

 

   L'analyse traditionnelle explique la grande croissance démographique du XVIIIe siècle essentiellement par la baisse de la mortalité.

 

Les causes seraient à chercher dans les facteurs alimentation et hygiène, influant tous deux sur la santé publique.

 

 

ALIMENTATION   Révolution agricole, nourriture croissante et plus diversifiée

Organismes plus aptes à résister aux maladies, mortalité plus faible

Anglais, peuple le mieux nourri en Europe, avec les Hollandais

Famines éliminées

 

ROSBIFS  Roast beef

 

Révolution des pratiques alimentaires

Viande fraîche consommée régulièrement

 

Abattage, une fois par an, à l’automne

Viande séchée, salée ou fumée

 

Abattage régulier, consommation de viande fraîche

Meilleure alimentation, meilleure santé

Scorbut éliminé au XVIIIe

 

 

HYGIÈNE

 

MÉDECINE

 

1796 1ÉRE VACCINATION  EDWARD JENNER   VARIOLE

 

Assainissement de zones de marais, en Angleterre, élimination du paludisme (malaria), moustiques

 

Egouts, infrastructures sanitaires, adduction d’eau

 

Progrès alimentaires, progrès de l’hygiène

Baisse de la mortalité

Accroissement démographique

 

 

 

C Les effets de la croissance démographique

 


 

LIENS DÉMOGRAPHIE/ÉCONOMIE DANS UNE SOCIÉTÉ PRÉ-INDUSTRIELLE

 

  

 

 

 

Contrainte préventive :

revenu réel  + Þ  nuptialité + Þ  natalité + Þ taille de la population + Þ  prix de la nourriture  - Þ  revenu réel

 

 

Contrainte malthusienne ou positive :

revenu réel - Þ  mortalité  - Þ  taille de la population + Þ  prix de la nourriture  - Þ  revenu réel

 

 

Liaisons supplémentaires:

•   revenu réel  + Þ migrations  + Þ  population

•   mortalité  (héritage)  + Þ  nuptialité

•   pratiques contraceptives  - Þ  natalité

•   pression démographique  + Þ  techniques agricoles  + Þ production  - Þ prix alimentaires (Boserup)

•   proto-industrialisation  + Þ  nuptialité

•   guerres, épidémies  + Þ  mortalité

 

 

 

EFFETS DE LA CROISSANCE DÉMO. SUR LA CROISS. ÉCO.

 

 

– MÉCANISATION  -

 

– DÉBOUCHÉS +

 

– E. BOSERUP :   DÉFI, TENSIONS +

 

– D. NORTH : ÉCONOMIES D'ÉCHELLE +

 

INFRASTRUCTURES, INSTITUTIONS ADAPTÉES

 

 

 – Ph. ARIÈS  :   MENTALITÉS  +

 

 

CROISS. DÉMO.   =>  MENTALITÉS

 

 

« RÉVOLUTION » DE L'ENFANCE

 

TRAITÉS D'ÉDUCATION  :   « L'ÉMILE »  DE  J.-J. ROUSSEAU

 

 

« RÉVOLUTION » DE LA FAMILLE

 

 

FAMILLE ÉLARGIE   =>  FAMILLE NUCLÉAIRE (NUCLEUS)

 

 

EFFETS FAVORABLES

 

EPARGNE ACCUMULATION DU CAPITAL

 

TRANSMISSION

 

FORMATION  EDUCATION

 

CROISSANCE ECONOMIQUE

 

CONCLUSION

 

 

 

 

Section III Les transports

 

RÉVOLUTION DES TRANSPORTS

 

ROUTES, CANAUX

 

NAVIGATION MARITIME

 

VOIE D'EAU   :  LA PLUS  ÉCONOMIQUE

 

 

Les investissements dans les routes et les canaux ont été le fait au XVIIIe siècle d'initiatives et de capitaux privés.

 

 Ils ont abouti à une baisse générale des délais et des coûts de transport à travers le pays

 

permettant la réduction des prix réels de la plupart des marchandises

 

et donc un surcroît de consommation et/ou d'épargne.

 

 

 

  Les deux types de transport ont des fonctions différentes :

 

 pour la voie d'eau, l'élément essentiel est le coût, il s'agit de transporter des matières volumineuses comme le charbon ou les grains,

 

vitesse secondaire

 

l'acheminement continu fait que le délai de livraison n'est pas déterminant  

 

 

CHARBON    NEWCASTLE  =>   LONDRES

 

 

Londres, bien plus que Paris, est approvisionnée par voie d'eau : les grains viennent de l'intérieur par la Tamise et le charbon par l'estuaire.

 

 

 

Au contraire pour la route, utilisée davantage par les passagers, le courrier et des biens de luxe peu encombrants,

 

 

 c'est le temps qui est important, la rapidité du transport plus que le prix.

 

 

SPECIALISATION

 

(La force du chemin de fer au XIXe sera de combiner ces deux aspects, rapidité et coût,

 

le transport de marchandises de tous types et le transport des personnes.)

 

XVIIIe

 

SOCIÉTÉS PRIVÉES :

 

TURNPIKE TRUSTS   : SOCIÉTÉS DE PÉAGE

 

Les turnpike trusts, dont le principe est de faire payer les routes par les usagers

 

 

le réseau des routes à péage passe de 3400 milles en 1750 à 15 000 milles en 1770 et devient de plus en plus dense à la fin du siècle.

 

 

UN MILLE     (MILE : 1609 M)

 

UN MILLE NAUTIQUE  :  1852 M

 

Orth.   mille milles nautiques, ou mille milles terrestres.

 

 

 En 1756, un service par jour joignait Londres à Brighton, en 1811, 28 départs quotidiens étaient assurés.

 

 

 

Le voyage de Londres à Newcastle, près de la frontière écossaise, prend deux jours en 1790 contre six en 1750 ;

 

 

 

Manchester; est relié à la capitale (300 km) en 36 heures en 1814 et,

 

à l'aube du chemin de fer, en 1830-32,

 

ce parcours est abaissé à 18-20 heures, soit une moyenne de 15 km/h, la limite supérieure qu'on peut atteindre sans moyen mécanique.

 

Des ingénieurs et des pionniers comme John Metcalf, John Loudon MacAdam ou Thomas Telford vont laisser leur nom dans toute l'Europe, signe de cet effort énorme d'investissement avec des techniques nouvelles.

 

MacAdam   macadam   tarmac : pistes d’envol

 

Tar mac : goudron de Mac (de McAdam)

 

 

 

   Les canaux vont se développer dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et l'Angleterre va dépasser dans ce domaine tous ses voisins

 

 

 

         Canaux et voies navigables en Europe :

 

         Grande-Bretagne 1850        7 200 km

         Franc                1847        4 170

         Allemagne          1914        6 600

         Espagne             1856          300

         Hollande            1800          650

         Belgique            1830          300

         Russie               1914          500

 

 

 

 

 Adam Smith dans « la Richesse des Nations », affirme que

 

« Six ou huit hommes peuvent transporter par voie d'eau la même quantité de marchandises entre Londres et Édimbourg que

50 voitures tirées par 400 chevaux et conduites par cent hommes »

 

 

On a calculé qu'un cheval pouvait tirer 50 tonnes de charge le long d'un canal,

 

8 tonnes sur une voie ferrée,

 

2 tonnes sur une route en dur,

 

et porter sur son dos seulement 125 kg,

 

soit 400 fois moins que dans le premier cas ! (Phyllis Deane).

 

 

 Aucune partie des îles britanniques n'est à plus de 100 km de la mer et aucune à plus de 25 km d'une voie navigable.

 

 

 

Le transport du fer et du charbon à travers le pays a été rendu possible par les canaux et la mer,

et sans la disponibilité de ces minerais,

ni la révolution industrielle ni l'urbanisation rapide qui l'accompagnait n'auraient pu avoir lieu.

 

 

Les transports ont permis un meilleur fonctionnement du marché et son élargissement,

en faisant circuler les hommes, les biens et l'information.

 

 

TRANSPORTS => INNOVATIONS TECHNIQUES

EX CH. DE FER

INNOV. TECHN. =>  INDUSTRIALISATION

CH. DE FER => EFFETS INDUSTRIALISANTS

 

 

 

CONCLUSION

 

Facteur important de la révolution industrielle, grâce à la baisse des coûts, grâce à l’élargissement des marchés, grâce aux innovations liées à ce secteur.

 

Facteur secondaire de la révolution industrielle

 

 

 

 

Section IV Le rôle du commerce extérieur

 

 

A Progrès des échanges internationaux au XVIIIe siècle

 

XVIIIe SIÈCLE    BOOM DU COM. EXTERIEUR

 

 

LIBÉRALISME  =>  LIBRE ÉCHANGE

 

 

 

PROTECTIONNISME GÉNÉRAL,   EN BAISSE

 

 

MERCANTILISME    XVe  au  XVIIIe siècle

 

 

ex.    F/GB   1786 TRAITÉ DE COMMERCE DE LIBRE ÉCHANGE

 

 TRAITÉ EDEN / RAYNEVAL  1786-1792

 

 

 

 

 

ex. PACTE COLONIAL OU SYSTÈME DE L'EXCLUSIF

 

MERCANTILISME

 

XVIe  métropole et colonies

 

— pas de concurrence, complémentaire (mat. 1ères, prod. manuf.)

 

— commerce compartimenté (monopoles)

 

— grandes compagnies de commerce

 

ex.   VOC    Cie des Indes Orientales de la Hollande

 

Grandes compagnies    zone géographique déterminée

Monopole  Armateur X privé interdit

Concurrence

 

 

1703  TRAITÉ DE METHUEN :  GB ET PORTUGAL

 

GB   BRESIL

 

OR ET ARGENT

 

Des mines d'or ont été découvertes dans la colonie portugaise dans la région des Mines générales (Minas Gerais) autour de la ville d'Ouro Preto  (Or noir) et c'est un nouvel afflux d'or qui va caractériser le XVIIIe, afflux dont l'Angleterre va bénéficier grâce à ses relations privilégiées avec le Portugal.

L'expansion économique du siècle, comme durant la Renaissance, est liée au retour d'une situation d'abondance monétaire.

 

 

 

Le libéralisme montant favorise l'apparition d'un commerce éclaté qui annonce l'ère moderne.

Le commerce devient multilatéral.

 

 

COMMERCE MULTILATÉRAL

 

SOLDE DE LA BAL. COMMERCIAL dans sa totalité

 

COMMERCE BILATÉRAL   BAL. C.ALE   EXP. = IMP.

 

France/Grande Bretagne   équilibrer ses échanges

France/Hollande  équilibrer les échanges

Etc.

 

Commerce multilatéral    déficits ou excédents

Equilibre global

 

Commerce bilatéral  au   commerce multilatéral

Expansion des échanges

Equilibre au cas par cas freine les échanges

Abandon l’idée d’un équilibre par pays favorise les échanges

 

 

Les risques diminuent avec les progrès de la navigation, les assurances maritimes (Lloyds), la maîtrise des mers et la fin du piratage.

 

 

XVIIe SIÈCLE   ANTILLES  piratage

 

XVIIIe    OCÉAN INDIEN

 

 

POSITION  LATITUDE (SEXTANT) ET LONGITUDE (CHRONOMÈTRE DE HARRISON)

 

 

 

B L'évolution du commerce extérieur britannique au XVIIIe siècle

 

 

 Sur la base 100 en 1700, les exportations manufacturées atteignent 544 en 1800

 

 

et la production industrielle intérieure 152.

 

 

 

La part des exportations anglaises dans le revenu national passe de moins de 8 % au XVIIe à plus de 15 % en 1801.

 

 

X / Y

 

 

Le pays exporte surtout des produits manufacturés

 

 

qui représentent plus du tiers du produit industriel total.

 

La fin du siècle voit une explosion des exportations de cotonnades qui dépassent les produits de laine et passent de 1 à 35 % des exportations industrielles.

 

   Les importations changent également avec la réduction des produits manufacturés

 

 et la progression parallèle des produits tropicaux (sucre, thé) et des matières premières (coton), qui comptent pour plus de 90 % du total en 1800.

 

SPÉCIALISATION  X : PROD. MANUF., M : MAT. 1ères

 

DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT) à 1970

 

NOUVELLE DIT   TIERS MONDE  EXPORTATEUR DE PRODUITS MANUFACTURÉS  (NPI)

 

 

 

Une grande partie de ces produits est réexportée vers d'autres pays d'Europe sans colonies, faisant de Londres une plaque tournante du commerce mondial.

 

COMMERCE DE TRANSIT, DE RÉEXPORTATION

 

Tableau 5

Le commerce extérieur britannique au XVIIIe siècle

 

 

X en M£

X/Y

epm/Prod.ind.

epm/X

1700

  3,8

       8,4 %

    24,4 %

   80,8 %

1760

  8,3

14,6

35,2

 

1780

  8,7

  9,4

21,8

 

1801

28,4

15,7

34,4

87,2

 

Tableau 6

Composition des exportations industrielles, %

 

 

 

1699-1701

1752-4

1800

 

lainages

85

61,9

22,1

 

prod. du lin

  -

  3,3

  2,9

 

soieries

  2,2

  2,5

  2

 

cotonnades

  0,6

  1,3

35,4

 

pr.métalliq.

  3,2

  9,2

15,2

 

divers

  9

21,7

22,5

 

 

 

 

Graphique 2

Destination des exportations britanniques au XVIIIe siècle

 

 

 

 

 

Tableau 7

Destination des exportations, %

 

 

 

Europe

Amériques

RDM

 

1700

85,3

10,3

4,4

 

1750

77

15,6

7,4

 

1772

49,2

37,3

13,5

 

1797

30,1

57,4

12,5

 

 

Les colonies d'Amérique notamment passent de 255 000 habitants en 1700 à environ 1 M en 1750, et 3 M en 1783, et l'indépendance ne va pas arrêter les échanges avec l'ancienne métropole, bien au contraire.

 

COMMERCE TRANSATLANTIQUE

 

AXE  LIVERPOOL  BOSTON  voie royale de la prospérité occidentale au XIXe siècle

 

On assiste donc à « l'américanisation » des exportations britanniques.

 

 

C'est le commerce des îles (Antilles) de denrées tropicales (sucre, cacao, coton) et des esclaves, qui connaît le plus grand essor.

 

1763 Canada colonie française

Traité de Paris

Antilles

 

Voltaire   « Quelques arpents de neige… »

 

 

 

C Commerce extérieur et industrialisation

 

Le commerce extérieur a facilité la révolution industrielle par les voies suivantes :

 

1°) La demande étrangère de produits industriels anglais : l'accès au marché mondial permet à l'industrie d'atteindre une taille suffisante pour pousser sa spécialisation, atteindre des économies d'échelle et réaliser des baisses de prix.

 

2°) L'accès aux matières premières : coton, fer, bois, grains dans la deuxième moitié du siècle.

Matières premières nécessaires à des industries nationales (coton)

 

3) Les profits du commerce extérieur réinvestis dans l'agriculture, les mines, l'industrie.

 

4) Le développement d'institutions (la city) et de mentalités (libre-échangistes) favorables à la croissance industrielle.

Le commerce extérieur a apporté toute l'infrastructure commerciale et financière (banques, assurances, transit, fret, etc.) qui a bénéficié à l'économie dans son ensemble, et en particulier à l’industrie.

 

LIBRE-ÉCHANGE   =>

SPÉCIALISATION INTERNATIONALE OU DIV. INT. DU TRAVAIL (DIT)

=>

MAX. DE LA PRODUCTION MONDIALE (CROISSANCE)

 

5) La croissance des villes, liée à l'essor commercial, et qui deviennent ensuite des centres industriels importants (ex. Liverpool-Manchester, Édimbourg-Glasgow).

 

 

 

   Eric Hobsbawm (1968) reprend l'argument mercantiliste

 

d'un marché mondial limité à se partager,

 

 marché dans lequel la Grande-Bretagne aurait réussi, avec l'aide de la révolution française, à se tailler la part du lion,

 

et par là à favoriser sa révolution industrielle.

 

 

 

  Peter Mathias (1983) rappelle qu'au XVIIIe siècle seuls trois pays (grâce à leur flotte et leurs colonies) étaient en mesure de redistribuer à tout le reste de l'Europe et à la Méditerranée les produits tropicaux (sucre, tabac, poivre, coton, café, thé) :

 

l'Angleterre,

 

la Hollande et

 

la France  

 

 

1792-1815  Blocus   Royal Navy

 

Essor rapide du commerce extérieur

 

Condition nécessaire de l’industrialisation

 

 

 

 

 

 

 

ANALYSES TRADITIONNELLES :

 

COMMERCE EXT. => RÉV. IND.

 

 

 

ANALYSES NOUVELLES (CLIOMÉTRIE) :

 

COM. EXT. RÔLE +, RÔLE SECONDAIRE

 

 

 

 

– l'analyse ricardienne et néoclassique qui postule le plein emploi des ressources.

 

Dans ce cas, le commerce international a un coût d'opportunité (MP)

 

L'économie se déplace sur la même courbe de possibilité de production (de M en N).

 

 

 

 

 

COURBE DE POSSIBILITÉS DE PRODUCTION

 

 

 

– l'analyse mercantiliste, smithienne et keynésienne qui part de l'hypothèse d'un sous-emploi des ressources. Le commerce international permet alors de créer des revenus supplémentaires car on emploie un potentiel qui sans lui serait oisif

 

 

“VENT FOR SURPLUS”  (ADAM SMITH)

 

 

ARABIE SAOUDITE

 

ISOLEMENT   PÉTROLE

 

CI

 

 

 

 

MERCANTILISME  XVe AU XVIIIe

 

 

SMITH   ÉCOLE CLASSIQUE FIN XVIIIe

 

 

KEYNES   XXe SIÈCLE  1936

 

 

 

— HISTORIENS TRADITIONNELS

HOBSBAWM, MATHIAS

MERCANTILISTES, A. SMITH, J.M. KEYNES

 

 

— HISTORIENS DE LA NEH (CLIOMÉTRIE)

RICARDO, ANALYSE NÉOCLASSIQUE

 

 

 

 

 

 


 

 

Résumé du chapitre

   Dans la première moitié du XVIIIe siècle, diverses "révolutions" ont précédé la révolution industrielle :

 une révolution agricole, une révolution démographique, une révolution des transports et une révolution commerciale,

si bien que les interprétations traditionnelles leur ont accordé une place déterminante dans l'avènement de l'industrie moderne à la fin du siècle.

Actuellement cependant les analyses économiques ont permis de relativiser leur importance. Aucune ne doit être considérée comme une cause de la révolution industrielle.

La modernisation agricole a eu lieu un siècle avant en Hollande sans que celle-ci ne connaisse la même transformation.

La  révolution démographique est commune à tous les pays du continent et même aux autres régions du monde, mais seule la Grande-Bretagne s'est industrialisée.

L'amélioration des transports et des infrastructures n'est pas non plus le propre de ce pays.

Enfin le grand commerce s'est développé en Europe et hors d'Europe dès le Moyen-Âge, s'est étendu à l'échelle planétaire au XVIe siècle, et connaît certes une expansion sans précédent au XVIIIe siècle, surtout avec les Antilles, mais ne saurait être tenu pour le moteur de la révolution industrielle ; là encore, la Hollande, avec son fantastique essor commercial au XVIIe siècle, est restée un pays riche mais non industrialisé aux deux siècles suivants.

Toutes ces mutations, et bien d'autres comme l'évolution des mentalités, les innovations, les nouvelles formes d'exploitation des ressources naturelles, ont cependant été des conditions favorables à l'éclosion et au développement de l'industrie.

 

 


 

Chapitre 4  L'avènement de l'industrie moderne

en Grande-Bretagne

 

Sommaire

 

 Chapitre 4  L'avènement de l'industrie moderne...... 1

en Grande-Bretagne.................................................. 1

Section I Les transformations industrielles....... 2

A La proto-industrialisation et le travail en usine       2

B Technologies et innovations.................. 5

1°) Textiles........................................ 6

2°) Sidérurgie.................................... 10

3°) Mines, énergie et industries mécaniques

Section II Les raisons de la primauté britannique 22

A Explications traditionnelles................... 22

1°) Facteurs économiques................. 22

2°) Facteurs géographiques............... 23

— Les conditions et les ressources naturelles      23

— Les pénuries relatives................ 24

3°) Facteurs politiques et sociologiques 25

B L'explication "stochastique" et sa critique 27

Section III Les effets de la révolution industrielle sur la production et les niveaux de vie.............................................. 30

A Le débat macroéconomique: les taux de croissance       30

B le débat social: salaires réels, conditions de vie et inégalités de revenu........................................................ 33

Conclusion......................................................... 38

Résumé du chapitre 8........................................ 39

 

 

 

 

Objectifs de connaissance:

À l'issue du chapitre, le lecteur doit pouvoir :

 

— Comprendre les termes suivants: proto-industrialisation, putting out system, domestic system, industries rurales, machinisme, factory system.

 

— Expliquer le passage au factory system par le changement des techniques et des sources d'énergie.

 

— Présenter les différents secteurs industriels ayant fait l'objet d'innovations, expliquer ces innovations et les liens entre les secteurs qui ont permis les transformations.

 

— Présenter le débat sur les raisons de la primauté anglaise dans les techniques et l'industrie.

 

— Établir un premier bilan économique et social de la révolution industrielle.


 

 

 

Introduction: l'évolution du mot industrie

 

INDUSTRIA  : SAVOIR FAIRE

 

INDUSTRIE : ACTIVITÉ DE TRANSFORMATION (MAT. 1ÈRES EN PRODUITS MANUFACTURÉS)

 

 

 

 

 

Section I Les transformations industrielles

 

A La proto-industrialisation et le travail en usine

 

PUTTING-OUT SYSTEM  : INDUSTRIES RURALES OU SYSTÈME DOMESTIQUE  (XVe  AU XVIIIe siècle)

 

+ CORPORATIONS URBAINES

 

 

XVIIIe    PROTOINDUSTRIALISATION : INDUSTRIES RURALES + ÉLARGISSEMENT DES MARCHÉS (EXPORTATION)

 

 

FIN XVIIIe   FACTORY SYSTEM (SYSTÈME USINIER)

 

INNOVATION TECHNIQUE :  ÉNERGIE INANIMÉE (CHARBON)    ENERGIE FOSSILE

 

MACHINE À VAPEUR  MOBILE

 

 

   On a vu plus haut que le putting out system ou système des industries rurales s'est développé parce que les campagnes ne subissaient pas les contraintes de la réglementation corporative et que la main d'œuvre y était bon marché et aussi moins revendicative. Il faut ajouter que l'état des techniques justifie cette localisation rurale car on utilise comme source d'énergie, dans les moulins et les forges, le bois, les cours d'eau et le vent.

 

 

 

 

 À côté du textile la plupart des activités sont organisées de la même façon, comme la production de mobilier, de poteries, de chaussures et autres articles de cuir et de peaux, mais la deuxième activité industrielle de ce type est celle qui concerne les articles en métal comme les outils, armes, serrures, horloges, pièces de bateaux, charrettes et charrues, harnachement, ustensiles ménagers, etc.; c'est-à-dire la petite métallurgie, concentrée autour de Sheffield et Birmingham.

 

 

   Le système diffère de l'industrie artisanale des cités, car la séparation des tâches et la division du travail y sont plus poussées. Il échappe aux monopoles urbains, profite d'une main d'œuvre rurale prête à accepter une rémunération bien plus faible qu'en ville car les produits manufacturés ne forment pour elle qu'un revenu d'appoint. Les travailleurs partagent leur temps entre les travaux agricoles saisonniers et l'activité industrielle dans les périodes creuses. Le putting out system fonctionne grâce au marchand-manufacturier qui collecte la production auprès de plusieurs centaines de familles pour la vendre en ville, paye les producteurs, contrôle la qualité, et fournit les matières premières dont il reste propriétaire.

 

 

 

 

   La proto-industrialisation dérive du putting out system: il faut y ajouter la commercialisation des produits sur des marchés éloignés et même étrangers; la répartition des lieux de production entre les villes et les campagnes sous la direction du marchand-fabricant, et un développement agricole parallèle.

 

 

 La proto-industrialisation connaît évidemment des limites et sera remplacée peu à peu par la grande industrie concentrée: tout d'abord la dispersion des activités tend à élever les coûts, à cause des transports et de l'impossibilité d'accroître l'échelle de production, et ensuite l'absence de spécialisation de la main d'œuvre et l'irrégularité du travail non contrôlé empêchait une qualité homogène et des délais de production précis et rigoureux. La discipline de travail avec des méthodes mécanisées dans les usines qui apparaissent à la fin du XVIIIe siècle va résoudre ces difficultés du capitalisme industriel naissant.

 

   La transition vers le factory system s'est faite lentement et n'a abouti qu'à la fin du XIXe siècle. Les formes d'industrie rurale ont persisté longtemps et la révolution industrielle du XVIIIe siècle, caractérisée par la mécanisation rapide du coton et l'introduction de la vapeur, n'a en fait concerné "qu'un petit nombre de régions et d'industries".

 

Cependant, la logique de la mécanisation a favorisé la concentration et le factory system (la grande industrie de Mantoux) a fini par s'imposer ; l'usine (factory ou mill) est devenue commune en Angleterre et dans les pays qui se sont industrialisés à sa suite. On peut définir ce nouveau mode de production comme la combinaison des éléments suivants: concentration et contrôle des travailleurs, taille et volume de production plus importants, division du travail, mécanisation, et source d'énergie nouvelle (au départ la vapeur).

 

 La production sur une plus grande échelle permet de réaliser des économies, de standardiser les produits, d'abaisser les coûts et de mettre en œuvre tout le potentiel des nouvelles machines. Le salariat se répand et les relations employeur/employés, maître/ouvriers, en conflit dans le partage du produit du travail entre salaires et profits forment un des aspects essentiels du capitalisme industriel. Au lieu de payer à la pièce comme dans le domestic system, ce qui revient à contrôler la production, l'output, parce que l'entrepreneur ne peut contrôler le travail fourni à domicile ni les matières premières utilisées, il va maintenant payer à l'heure ou à la journée, parce qu'il peut contrôler le temps de travail des salariés. Il peut aussi surveiller les flux de consommations intermédiaires, autrement dit il peut maîtriser les inputs, contrairement au système précédent. Cela permet la régularité et l'homogénéité de la production, et le paiement à la pièce disparaît progressivement  avec la généralisation des usines. De plus, l'unité de production devient la firme seule et se elle différencie de l'unité de consommation, le foyer, contrairement au système domestique où elles étaient confondues, ce qui implique un changement radical dans les modes de vie annonçant les sociétés modernes.

 

 

   Pour la plupart des historiens, comme Toynbee ou Landes, c'est bien le changement technique qui est à l'origine du factory system, la mécanisation entraîne la généralisation des usines. L'avantage de la nouvelle forme d'énergie, la vapeur, est qu'elle est mobile, il n'est plus nécessaire de placer les industries à la campagne, près des cours d'eau et près forêts, pour disposer de matières premières et d'énergie. On peut concentrer la production près des lieux de consommation, c'est-à-dire les agglomérations, et économiser sur les coûts de transport, tout en augmentant la productivité par une organisation plus rationnelle qui exploite toutes les possibilités de la division du travail. De plus la proximité des villes permet d'obtenir toute la main d'œuvre nécessaire. C'est là l'origine des concentrations industrielles urbaines qui nous semblent si évidentes aujourd'hui que l'expression même d'industries rurales paraît une contradiction dans les termes, alors que ce système a été la norme pendant des siècles.

 

 

A Technologies et innovations

 

 

 

   Au cœur de la révolution industrielle et donc de toute l'histoire économique se trouvent les innovations de la fin du XVIIIe siècle, qui font l'objet d'une immense littérature.

 

1760-1820

 Joel Mokyr (1994) caractérise l'accélération du progrès technique qui se produit à partir de 1760 de la façon suivante :

 

« avant, la stabilité était la règle et l'invention l'exception, après ce fut le contraire. »

 

Les quatre secteurs clés de la révolution industrielle – le coton, le fer, le charbon, la vapeur – sont véritablement mis en phase vers les années 1765-1790 grâce à une série d'inventions dont les effets se renforcent, et cette synergie va donner naissance à l'industrie moderne.

 

 

 Les machines textiles et les machines à vapeur sont construites par les industries mécaniques,

celles-ci ont besoin du fer produit par les fonderies et les forges ; le fer requiert le coke pour sa fabrication, le coke permet de faire fonctionner les machines à vapeur qui font tourner les métiers textiles, les pompes des mines de charbon, les soufflets et les marteaux des forges, et bientôt les machines de toutes les industries.

 

 

 

1°) Innovations dans les industries textiles

 

   Les industries textiles sont celles du coton, de la laine, de la soie et du lin.

La première va connaître un développement spectaculaire avec sa mécanisation après 1760.

 

 Les importations de coton brut sont multipliées par 50 entre 1700 et 1800, et encore par 50 de 1780 à 1840.

 

 

 Les exportations de cotonnades s'accélèrent à la fin du siècle (elles sont multipliées par 20 entre 1780 et 1802)

 

et atteignent 40 % des exportations totales en 1815 et plus de la moitié en 1830 !

 

L'industrie du coton représente 8% de la production nationale vers 1810 contre moins de 1% vers 1700.

 

 La mode est aux cotonnades venues des Indes (indiennes), de meilleure qualité que les productions anglaises grâce à l'expérience et l'habileté manuelle supérieures des travailleurs indiens.

 

 

 La région du Lancashire autour de Manchester dont le climat humide se prête bien à la filature et au tissage du coton

 

 

Grâce à divers progrès techniques, grâce à la mécanisation, en Angleterre, les producteurs britanniques vont dépasser les artisans indiens.

 

RÉDUCTION DES COÛTS DE PRODUCTION

 

 

De 50 000 heures pour filer 100 livres de coton en Inde par exemple, on passe à 2000 heures en Angleterre avec les nouvelles machines (mule-jenny), puis 300 heures à la fin du XVIIIe siècle avec la mule actionnée par la vapeur, et 135 heures en 1825.

 

 

 

 

 

   La première invention est celle de la fameuse navette volante de John Kay en 1733.

 

C'est un métier à tisser semi-mécanique qui permet à un tisserand de faire le travail de deux grâce à un renvoi automatique de la navette.

 

FLYING SHUTTLE   ou FLY SHUTTLE

 

TISSAGE  (ET NON FILAGE)

 

1760

 

 

 

   Une première machine à filer est mise au point par James Hargreaves : la spinning jenny (jeannette) en 1764.

 

FILAGE

 

TO SPIN : FILER   

TO WEAVE : TISSER

 

 Il s'agit d'un rouet amélioré qui fait fonctionner plusieurs broches à la fois au lieu d'une.

 

La productivité est multipliée par 6 à 8, puis par 16,

 

 

et le succès est tel qu'on comptera environ 20 000 jennies en 1778.

 

Demande de fil forte, et de production insuffisante

Goulet d’étranglement

Casser le goulet d’étranglement, grâce à l’invention

 

 

Le fil obtenu est cependant trop fragile et ne peut servir qu'à la trame de l'étoffe et non à la chaîne.

 

TISSAGE  :  TISSUS 

 

TISSUS DE MOINDRE QUALITÉ

 

 

MÉLANGES  LIN FIL DE CHAINE

                        COTON FIL DE TRAME

 

 

 

   En 1769 une étape nouvelle est franchie avec la machine à filer hydraulique (waterframe) de Richard Arkwright,

 

FILAGE

 

de taille plus élevée, qui produit un fil solide utilisable pour la chaîne et la trame,

 

 et nécessite une énergie externe,

 

 d'abord les chevaux, puis la roue à eau, enfin des machines à vapeur.

 

 

Le waterframe implique une fabrique avec des centaines d'ouvriers et ne peut être employé à domicile, au foyer du fileur. Fabrique, usine.

 

 C'est un jalon important dans le passage du putting out au factory system.

 

Richard Arkwright fera fortune avec le waterframe. Il est considéré à ce titre comme un des premiers exemples et le modèle de l'entrepreneur-innovateur capitaliste, décrit par Schumpeter.

 

 

 

L'amélioration décisive viendra enfin en 1779 avec la mule jenny de Samuel Crompton,

 

MULE

 

Machine intermédiaire entre les deux précédentes,

 

 qui peut produire un fil de trame fin comme la jenny

 

et assez résistant pour servir de chaîne comme celui du waterframe,

 

ce qui permet de tisser des tissus entièrement en coton, et de bonne qualité.

 

 « Pour la première fois on obtenait un produit supérieur en qualité à celui du fabricant indien » (Deane).

 

 

 

 En 1811, le partage des trois inventions dans le nombre total de broches employées dans le pays pour le filage est le suivant :

3 % pour la spinning jenny,

6 % pour le waterframe

et 91 % pour les mules.

 

 

Edmund Cartwright, 1785, métier à tisser mécanique (power loom), avec la machine à vapeur en 1789

 

Tisserands à révoltes contre la machine, le power loom

Fin du tisserand individuel, travaillant à la main à domicile, début de la grande industrie textile mécanisée.

 

Révolte des tisserands, 1811-1816

1812 Guerre anglo-américaine

Armée

Mouvement luddite, révolte contre les machines

Luddisme

John Ludd, « général » Ludd

 

 


 

La filière du coton, étapes, caractéristiques au XVIIIe, innovations

 

matière première : coton brut cultivé dans les régions

 tropicales et subtropicales

¯

Importation (Liverpool) :

Égypte, Antilles, colonies américaines,

puis États-Unis du sud

Eli Whitney 1793 égreneuse (cotton gin) qui sert à séparer les filaments de coton des grains, permet une hausse des exportations américaines

vers la GB

Filage : production de fil

 

¯

Rouet ou quenouille,

industrie domestique

autour de

Manchester (Lancashire),

climat humide favorable ; production de fil insuffisante

qui incite à une mécanisation progressive au XVIIIe,

apparition des 1ères filatures

et passage au factory system

 

J. Hargreaves 1764 spinning jenny, fil fin (trame)

 

R. Arkwright 1769

waterframe, fil solide (chaîne)

 

S. Crompton 1779

mule jenny, fil résistant et fin, énergie: eau, machine à

vapeur

Tissage : assemblage

des fils pour la fabrication d'étoffes et tissus

(cotonnades: calicots,

indiennes, futaines,

mousseline,  percale,

coutil, velours,

batiste, etc.)

¯

armée des artisans tisserands ruraux,

capacité de production

suffisante et maintien du

système domestique au

XVIIIe, mécanisation

progressive au XIXe,

après 1810

John Kay 1733

navette volante

(flying shuttle)

métier à tisser

semi-mécanique

 

E. Cartwright 1785

métier à tisser mécanique

(power loom),

avec la machine à vapeur

 en 1789

Blanchiment, teinte, impression

 

¯

procédés traditionnels :

étendage au soleil,

impression manuelle,

colorants végétaux

 

mécanisation et introduction

de la chimie à la fin du siècle

J. Roebuck 1746

acide sulphurique

C. Berthollet 1784

blanchiment au chlore (Javel)

T. Bell 1783

cylindres imprimeurs

Colorants chimiques

(sulfates)

Industrie du vêtement

travail manuel, industrie domestique jusque vers 1850

E. Howe, I.M. Singer 1846

machine à coudre

 

 

 

 

Le succès phénoménal du coton qui connaît des taux de croissance dignes de ceux du XXe siècle accompagnés de baisse des prix et de diffusion de produits de qualité croissante, représente

 

« un cas d'école des mérites de la mécanisation » (Phyllis Deane).

 

 

 

MACHINE (MÉCANISATION)  VS   TRAVAIL MANUEL

 

MACHINE   ET    CHÔMAGE

 

 

DAVID RICARDO

 

EXEMPLE DE LA MANIVELLE

 

 

 

1) 1800    30 À 40 %        < 10 %

MECANISATION INTENSIVE

 

 

2)   1990-2000  PAYS DÉVELOPPÉS     PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS                                                   (PMA)

 

 

EXPLICATIONS

 

MECANISATION

NOUVELLES ACTIVITES    BIENS DE PRODUCTION  EMPLOIS

SECTEURS OU DES EMPLOIS DISPARAISSENT

 

MECANISATION

ENTREPRISE X  MACHINE  REMPLACE 100 OUVRIERS

CHOMAGE LOCAL

PROFIT  1 M EUROS

INVESTISSEMENT AILLEURS  DEPENSE SUPPLEMENTAIRE

AILLEURS   CREATION D’EMPLOIS

DEVERSEMENT

 

MECANISATION

BAISSE CONTINUE DE LA DUREE DU TRAVAIL

PRODUCTIVITE ACCRUE

PRESERVER DES EMPLOIS

 

 

2°) Sidérurgie

 

 

 

Minerai de fer, fonte, fer, acier

 

 À partir du minerai de fer de diverses qualités on obtient par brûlage dans les hauts fourneaux la fonte.

Cette opération (réduction ou décarburation) permet de diminuer la proportion de carbone dans le minerai mais la fonte reste un alliage de fer et de carbone où la part de ce dernier est comprise entre 2,5 à 6%.

La fonte est dure et cassante, très résistante à la pression. Elle est obtenue par moulage et ne peut être travaillée.

Ses applications sont multiples au XVIIIe siècle depuis les ustensiles de cuisine, axes de voitures à cheval, pièces d'engrenage des moulins, de machines à vapeur, d'écluses, poutres et structures des constructions, rails, rampes, balcons, matériel urbain, ponts, canons et armes diverses...

 

 

Le fer est obtenu à partir de la fonte par une décarburation plus poussée (affinage) dans les fours à réverbère (hauts fourneaux dont le plafond renvoie la chaleur) (la teneur en carbone est comprise entre 1,5% et 2,5%).

 Le fer est malléable et peut être transformé dans les forges pour toutes sortes d'applications industrielles, dans le transport, la construction  et pour fabriquer des produits divers comme les socs de charrue, les serrures, les clous, les outils, les pièces de divers types.

 

L'acier au XVIIIe reste très cher et est produit en faible quantité pour des applications limitées :

1860  BESSEMER

 lames, ciseaux, couteaux, ressorts, mécanismes de précision dans l'horlogerie et autres pièces de machines.

Il est plus léger et plus résistant que le fer, combine la dureté de la fonte, la malléabilité et les usages multiples du fer.

 C'est encore un alliage de fer et de carbone où la proportion de carbone est inférieure à 1,5%.

 

 

La première innovation majeure concerne la fonte qui est obtenue à partir de 1709 par Abraham Darby à Coalbrookdale dans le Shropshire à partir du charbon de terre

(le coke, résidu de la distillation de la houille qui permet d'éliminer gaz et goudron).

FONTE AU COKE (CHARBON)

 La méthode traditionnelle utilisait le bois carbonisé (charbon de bois).

ÉCONOMIE MAJEURE : CHARBON DE TERRE MOINS CHER

DÉFORESTATION CROISSANTE

CHARBON DE  BOIS, RARE ET CHER

GOULET D'ÉTRANGLEMENT   PÉNURIE DE BOIS

 

La deuxième innovation majeure est celle de Henry Cort en 1784, qui permet de produire le fer, après la fonte, sur une grande échelle et à bas prix.

Il s'agit des procédés de puddlage et de laminage,

 

qui consistent à brasser (to puddle) la fonte en fusion dans des fours à réverbères chauffés au coke avec des ringards (sorte de crochets) pour ramener les impuretés à la surface et éliminer le carbone ;

 

ensuite le métal en fusion est laminé entre des cylindres pour donner du fer en barres.

Elle permet une hausse massive de la production (multipliée par six entre 1788 et 1815) tout en réduisant les prix (de 22 £ à 14 £ la tonne).

 

L'Angleterre va devenir exportatrice nette de fer dès le début du XIXe siècle et sa part dans

la production mondiale passe de 19 % en 1800 à 40 % en 1820 et 52 % en 1840 !

 

On a parlé de l'entrée dans l'âge moderne du fer pour cette période (âge qui d'ailleurs se poursuit jusqu'à aujourd'hui).

 

 Le fer va voir ses applications envahir toutes les activités, tous les aspects de la vie humaine, les produits traditionnels d'origine animale, végétale ou minérale, en cuir, en bois, en pierre ou en terre, sont désormais construits en fer :

 

les charpentes métalliques apparaissent, le fil de fer prend la place des haies, la plume d'oie est remplacée par la plume d'acier, les cuvettes en faïence par les cuvettes en fer, les lits en bois par des lits métalliques, les charrettes par les locomotives, etc.

 

 

3°) Mines, énergie et industries mécaniques

 

La révolution industrielle va découvrir l'usage du moteur fonctionnant à partir d'énergies fossiles, et ce moteur c'est naturellement la machine à vapeur.

 

MINES, INDUSTRIES MINIÈRES OU EXTRACTIVES (CHARBON ET FER)

 

Les progrès dans l'extraction sont liés à ceux de la vapeur, puisque l'évacuation de l'eau du fond se fait par des « pompes à feu », c'est-à-dire des machines à vapeur utilisées pour le drainage des mines.

 

Celles-ci vont de plus en plus profond, de -50m à -100m, et jusqu'à -300m, grâce à ces procédés et aussi à la ventilation systématique et au soutènement des galeries.

 

 

 La production s'élève de 2 millions de tonnes de houille en 1700, à 5 millions en 1750, pour dépasser dix millions à la fin du siècle.

 

Le transport du minerai s'améliore avec l'équipement des puits en rail dès 1725 (d'abord en bois puis en fer) et en wagonnets tirés par des hommes, ou des chevaux, mais également grâce à des systèmes d'ascension par treuils et contrepoids.

 

 

MACHINE À VAPEUR

 

Après le prototype de Denis Papin en 1691,

 

 

la machine à vapeur reçoit ses premières applications industrielles dans les mines avec Thomas Savery  en 1698 qui appelle son engin « l'ami du mineur », pompage de l’eau des mines.

 

et surtout Thomas Newcomen en 1712 à Wolverhampton.

 

POMPE À FEU    1712

 

 

L'étape suivante, et la véritable rupture technologique, est celle de la découverte d'un moteur qui serait utilisable dans toutes les industries.

 

C'est la machine à vapeur de l'Écossais James Watt (1736-1819).

La machine de Newcomen impliquait une énorme perte d'énergie car il fallait refroidir le cylindre à chaque mouvement du piston pour condenser et évacuer la vapeur.

L'invention du condensateur (ou condenseur) permet d'économiser le combustible et de faire passer la puissance de la machine à environ 20 CV (contre 5 pour celle de Newcomen).

Cylindre toujours chaud

Condensateur toujours froid

En outre la machine de Watt est fermée, ce n'est plus une machine atmostphérique,

la vapeur est injectée (et évacuée) alternativement des deux côtés du piston, et elle fonctionne avec une pression supérieure.

 

1765 CONDENSATEUR  MACHINE A VAPEUR DE WATT

 

Watt apportera des perfectionnements successifs dont le plus important est en 1782 la mise au point de la machine à double effet où la vapeur est introduite des deux côtés du cylindre par un système de vannes, et qui surtout transforme un mouvement linéaire de va et vient en un mouvement rotatif grâce à une bielle.

 

MACHINES    MVT CIRCULAIRE

 

MACHINE UNIVERSELLE

 

 « Le système de Watt devient selon la formule de Karl Marx, l'agent général de la grande industrie moderne,

 

et facilite le passage au factory system :

 

« Mobile et moyen de locomotion, citadin et non campagnard comme la roue hydraulique, il permet de concentrer la production dans les villes au lieu de la disséminer dans les campagnes. Le grand génie de Watt est d'avoir inventé l'agent général de la grande industrie, universel dans son application technique. »

 

 

 

 

   L'association de James Watt avec l'industriel de Birmingham Matthew Boulton et avec le sidérurgiste John Wilkinson va permettre le succès technique et commercial de cette invention.

 

BREVET  Favoriser les inventeurs, de façon à stimuler les inventions

 

 

 

   Les progrès à la machine à vapeur apportés par Watt ne seront que le début d'une longue histoire. Il dépose un brevet pour son condensateur en 1769 qui sera reconduit jusqu'en 1800.

 

 La puissance de ces moteurs va passer des quelque 20 CV de Watt, à 40-50 CV au début du XIXe siècle, puis 250 CV et jusqu'à 1000 CV vers 1860.

 

 

1712     1912   NAVIRES     TITANIC

 

 

 

TECHNIQUE FINISSANTE   VAPEUR

 

TECHNIQUE MONTANTE   RADIO  TSF

 

 

Eléments théoriques, au plan de la physique :

 

 La transformation réussie de la chaleur en mouvement,

 

Charbon brûlé qui fait bouillir l’eau : chaleur

La vapeur produite déplace un piston dans un cylindre : mouvement

 

 c'est-à-dire d'une énergie thermique en énergie cinétique

 

 (et pour la première fois à des fins économiques,

 

 car les canons et les fusils obéissaient depuis longtemps au même principe),

explosion de la poudre (chaleur) qui provoque un mouvement (déplacement de la balle ou du boulet éjecté du fusil ou du canon)

 

 

Cette première utilisation pratique

 sera l'œuvre de praticiens, d'artisans et d'ingénieurs, et non pas de scientifiques.

 

DÉCOUVERTE EMPIRIQUE

ET NON SCIENTIFIQUE

 

La formulation scientifique des mécanismes mis en action

viendra plus tard, au XIXe, lorsque le physicien Sadi Carnot (1796-1832)

posera les premiers éléments de la thermodynamique.

 

THERMODYNAMIQUE

 

DECOUVERTE QUI PRECEDE LA COMPREHENSION SCIENTIFIQUE DES PRINCIPES MIS A L’ŒUVRE

 

FIN XIXe SIECLE DEUXIEME REV. IND.   BASCULEMENT

LES INVENTIONS SERONT DES APPLICATIONS DE DECOUVERTES SCIENTIFIQUES

 

LABORATOIRES DE RECHERCHE DANS LES ENTREPRISES COMPOSES DE SCIENTIFIQUES TRAVAILLANT EN EQUIPE

 

L’INVENTION VA S’ACCELERER

 

SCIENCE / INDUSTRIE

ALLEMAGNE DE LA DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE

 

 

 

Section II Les raisons de la primauté britannique

 

    On passera tout d'abord en revue les explications traditionnelles qui distinguent les aspects économiques, géographiques, politiques, sociologiques favorables à l'innovation et à l'entreprise,

 

avant de présenter les thèses originales de la NEH.

 

 

A Explications traditionnelles

 

1°) Facteurs économiques

   Le premier point est celui de l'existence en Angleterre d'un marché intérieur plus dense et plus riche, capable d'absorber une production industrielle croissante.

Le pays a le revenu par tête le plus élevé du continent, après la Hollande, selon toutes les observations de l'époque. et les statistiques actuellement disponibles.

Les progrès agricoles ont permis une urbanisation plus rapide qu'en France, les villes sont plus proches les unes des autres et plus efficacement reliées.

Elles forment un « maillage serré » favorable à la circulation des marchandises, d'autant plus que le marché intérieur a été unifié au XVIe siècle avec l'abolition des douanes intérieures (1571).

France : provinces au XVIIIe siècle, séparées les unes des autres par des droits de douane, des péages, une forme de protectionnisme intérieur.

Aboli sous la Révolution, c’est-à-dire en 1790

Il est plus monétarisé et plus spécialisé que sur le continent où subsistent encore de nombreuses régions isolées et vivant donc en autosubsistance.

 

Marché intérieur plus favorable

 

Le deuxième point est l'importance du marché extérieur pour l'économie anglaise. Mathias note qu' « au XVIIIe siècle l'empire colonial britannique est la plus vaste zone de libre-échange dans le monde. »

 

Colonies de peuplement importantes, exportations possibles

Colonies d’Amérique, Canada (1763) et les Treize colonies

 

Deux éléments favorisant la révolution industrielle, possibilités de débouchés plus importants.

 
 
2°) Facteurs géographiques
 
– Les conditions naturelles et les ressources naturelles

 

 

   On a naturellement insisté sur l'insularité du pays qui constitue un obstacle à la propagation des crises économiques,

 

 mais surtout le protège contre les invasions extérieures et lui permet de moins gaspiller de ressources et d'énergies pour sa défense.

Moins d’investissements improductifs, et plus de ressources pour l’investissement productif

 

 Les pertes humaines et matérielles ont été bien plus faibles en Angleterre qu'en France pendant les guerres.

 

L’insularité peut aussi présenter des inconvénients : isolement. A l’écart des inventions réalisées sur le continent.

Isolement relatif, proximité de l’Angleterre

Australie, Madagascar, Amérique

Isolement durable, cause du retard

 

 

Si on ajoute à ces avantages les richesses minières en fer et en charbon, matériaux de l'industrialisation,

« Bloc de houille »

 

 face à la très grande pauvreté en gisements de la France, la cause de l'inévitable primauté de la Grande-Bretagne semble gagner du terrain.

 

Facilité du transport, dans un pays maritime et abondamment pourvu de voies d’eau intérieur

 

Transport par voie d’eau plus économique, moins coûteux

Avantage pour les entreprises qui vont dépenser moins d’argent en transport

Economies se traduisant en investissements possibles

Profits plus élevés qui entraînent des investissements plus élevés

Facteur favorable à l’industrialisation

 

 
– La thèse des pénuries relatives

 

Paradoxalement la raison de la primauté britannique est, selon cette thèse développée tout d'abord par François Crouzet en 1966, que la France est plus riche, mieux dotée en ressources traditionnelles.

 

Les pénuries relatives de main d'œuvre, de bois, d'énergie, de matières premières, de terre, qui existent en Angleterre, vont inciter à trouver des solutions pour s'en libérer.

 

 

 

 Le recul des forêts incite à passer à la fonte au coke pour produire du fer,

 

 le manque de bras explique la mécanisation,

 

 la cherté des terres pousse à investir dans l'industrie,

 

l'insuffisance des énergies hydraulique, éolienne, animales favorise les recherches sur la vapeur ;

 

et enfin la possibilité d'importer du coton en quantité illimitée joue en faveur des industries cotonnières par rapport à la laine, matière première nationale, mais disponible en quantité limitée.

 

 

   La France est riche en terres, en forêts, en main d'œuvre, et les transformations techniques y sont moins nécessaires.

 

 

Ce sont donc les différences dans leurs dotations en facteurs de production qui expliquent les évolutions divergentes dans les deux pays.

 

 

L'abondance des ressources traditionnelles aurait retardé la révolution industrielle en France, tandis que les pénuries l'auraient favorisée en Angleterre.

 La première a pu continuer à produire dans le cadre d'une croissance extensive (sans changer les techniques) ; la deuxième a dû passer à une croissance intensive (c'est-à-dire avec des techniques nouvelles) pour briser ses diverses contraintes.

Il s'agit de remplacer des produits ou des facteurs rares et chers par d'autres abondants et bon marché et la révolution industrielle peut donc s'analyser comme

 

« le résultat d'efforts systématiques pour faire face à  un certain nombre de goulets d'étranglement qui interdisaient la poursuite de la croissance dans le cadre des techniques existantes. » (Asselain, 1984).

 

 
3°) Facteurs politiques et sociologiques

 

   La stabilité politique dont jouit l'Angleterre depuis 1689 est un élément favorable à l'épargne, l'investissement et l'activité économique en général.

 

 Après les troubles du XVIIe siècle, le respect de la propriété y devient sacro-saint.

 

 

La France au contraire est handicapée par sa politique.

 

 L'Ancien Régime dure trop longtemps et s'accroche aux restes de la féodalité,

 

 puis le pays connaît quatre bouleversements politiques majeurs au moment de la révolution industrielle (les révolutions de 1789, 1830, 1848, 1871),

 

1789-1799  Révolution française, 1789-1792 monarchie constitutionnelle

1792-1799 Ière République

 

1799-1815 Période napoléonienne, 1799-1804 Bonaparte, consul

1804-1815 Empire français

1815 Waterloo

 

RESTAURATION 1815-1830

 

1830 REVOLUTION DE JUILLET

 

MONARCHIE DE JUILLET  LOUIS-PHILIPPE 1er 1830-1848

Monarchie constitutionnelle

 

 

1848  RÉVOLUTION   IIème RÉPUBLIQUE

PRINTEMPS DES PEUPLES

 

1848-1851

 

2 DÉCEMBRE 1851  LOUIS-NAPOLÉON   EMPIRE

 

SECOND EMPIRE   NAPOLÉON III

 

1851-1870

 

 

1870 GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE

RÉPUBLIQUE  (IIIe)

 

1871 COMMUNE DE PARIS

ECHEC

 

VERSAILLAIS/COMMUNARDS

Cimetière du Père-Lachaise

Mur des fédérés

 

IIIE RÉPUBLIQUE 1870 À 1940

Régime de Vichy   Etat français

Liberté, égalité, fraternité

Travail, famille, patrie

 

Tous ces bouleversements politiques (quatre révolutions) sont

 accompagnés de confiscations, réquisitions, exécutions, luttes à mort entre les groupes sociaux, guerres civiles et étrangères, etc.

 

 Le sentiment constant d'insécurité est un obstacle évident au développement économique et à l'établissement d'un climat favorable aux inventeurs.

 

 

   Sur le plan religieux, l'opposition est flagrante entre la France qui rejette ses huguenots en 1685,

 

RÉVOCATION DE L'ÉDIT DE NANTES

EDIT DE NANTES 1598  LIBERTE DE CULTE  HENRI IV

 

 et perd un potentiel humain considérable (récupéré par ses voisins, notamment outre-Manche),

 

et l'Angleterre qui finit par accepter en 1689 ses sectes de « dissidents ».

 

TOLÉRANCE

 

DISSENTERS, DISSIDENTS

 

Ces non-conformistes, souvent d'origine écossaise comme James Watt et dans un autre domaine Adam Smith, qui donnent un caractère unique à la société britannique, vont former les gros bataillons des  innovateurs et entrepreneurs.

 

 

 Les familles de puritains au XVIIe comme les Crowley, puis au XVIIIe siècle les quakers (Darby, Wedgwood, Lloyd, Barclay), les presbytériens (Watt), les wesleyens ou méthodistes (Guest), les baptistes (Newcomen) ou les congrégationnalistes (Roebuck), forment une proportion des inventeurs, industriels ou banquiers sans commune mesure avec leur nombre.

 

Ils sont excentriques dans leur foi comme dans leur démarche, et rejetés de l'administration et de l'armée par le Test Act (1763), exclus d'Oxford et de Cambridge, ils se tournent vers les affaires où ils forment des communautés aux liens d'entraide solides.

Les qualités d'épargne, de frugalité, de travail, le pragmatisme, l'esprit de risque et la croyance dans le progrès, peuvent s'appliquer à ces minorités dont le rôle dans les transformations du siècle a été souligné par la plupart des historiens.

 

 

   La société britannique dresse également moins de barrières entre les classes sociales que les pays du continent. Plus de mobilité sociale.

 

Les oppositions entre aristocrates et bourgeois y sont faibles, contrairement à la France, les mariages mixtes, les entreprises communes sont fréquents.

Selon la formule de Landes, « Le noble anglais se fit participant à la société et non point parasite ».

 

 

   Dans le domaine scientifique et technique, diverses sociétés sont créées pour développer les connaissances, et elles se tournent vers les problèmes appliqués de la production.

 

C'est le cas de la Royal Society, (1662), la National Society of Arts (1754), la Lunar Society (1750) et bien d'autres du même type. Elles réunissent les savants, les entrepreneurs et les innovateurs, confrontent les points de vue, expérimentent, attribuent des prix aux inventeurs, publient des journaux...

 

 Il n'y a pas de rupture entre les différents niveaux de la connaissance, depuis ces sociétés scientifiques jusqu'aux ingénieurs et hommes d'affaires, depuis l'université jusqu'à l'entreprise, une véritable continuité s'établit qui permet de passer des problèmes théoriques à leur application pratique.

 

 En France les inventeurs ne trouvent pas le milieu industriel qui pourrait utiliser leur découverte et ils restent isolés. Bergeron cite le cas du grand inventeur Vaucanson qui réalise un métier à tisser la soie automatique et des machines-outils perfectionnées (la première perceuse notamment), mais ne trouve pas de marché, et se voit réduit à fabriquer des automates, fort à la mode à travers les cours d'Europe.

 

La confrontation entre les deux pays fait apparaître l'image d'une mentalité plus axée sur les problèmes économiques en Angleterre, et d'un esprit de recherche du type science pure sur le continent : une différence entre l'héritage de Descartes en France d'une science déductive, théorique et abstraite, et celui de Francis Bacon en Angleterre, avec une science au contraire inductive, empirique, expérimentale et pragmatique.

 

Comme le remarque un fabricant suisse de textiles en 1766 : « Pour qu'une chose soit parfaite, il faut qu'elle soit inventée en France et travaillée en Angleterre ».

 

 

B L'explication stochastique 

 

Pour la seconde école, la révolution industrielle avait autant de chances de naître d'un côté ou de l'autre de la Manche.

 

Les interprétations traditionnelles tombent toutes dans l'erreur résumée par la scolastique du Moyen Âge avec la formule

 

Post hoc, ergo propter hoc

 

c'est-à-dire : « à la suite de cela, donc à cause de cela. » Autrement dit, prendre pour cause ce qui n'est qu'un antécédent dans le temps ;

 

 

prendre pour cause de la révolution industrielle toutes les caractéristiques antérieures de l'Angleterre, qui n'existaient pas ou qui étaient moins présentes en France.

 

NICK CRAFTS

 

 

Mais si on fait l'effort de se placer avant la révolution industrielle, dans cette économie encore rurale du XVIIIe siècle, soit vers 1740 selon Crafts, en faisant abstraction de ce qui s'est passé à la fin du siècle, on doit constater que les similitudes avec la France frappent davantage que les différences, que celle-ci est en avance sur de nombreux points.

 

1790-1800  La Grande-Bretagne a pris de l’avance sur la France, c’est le pays de la révolution industrielle.

 

Hasard

 

La Grande-Bretagne a réalisé la première, et sans doute par hasard, les inventions décisives dans le filage du coton, et cela lui a permis de dominer le marché mondial des cotonnades.

 

La révolution industrielle est enclenchée avec le coton comme industrie motrice et les marchés intérieurs et extérieurs pour débouchés.

 

Explication révisionniste en histoire : contestation des explications traditionnelles.

 

 

 

Graphique 2 Évolution des économies britannique et française au XVIIIe siècle

 

 

 

 

 

Graphique 3 : Comparaison des économies française et britannique en 1788

 

 

Tableau 1

 

 

GB

France

Produit total millions de £*

135,0

291,0

Revenu par tête en £*

14,4

10,9

Taux d'alph. hommes% **

60,0

47,0

Tx d'urb.(+10000h)% ***

18,6

8,1

Mon. fiduc. en % PIB****

11,2

1,4

Impôts dir. %  PIB*****

1,0

3,3

 

 

 

 

 

Section III Les effets de la révolution industrielle sur la production et les niveaux de vie

 

A Le débat macroéconomique : les taux de croissance

 

 

 Le taux de croissance industriel notamment n'a augmenté que faiblement pendant la période, de 0,7%  au début du XVIIIe à 2,8% dans les premières décennies du XIXème. Cela s'explique avant tout par l'augmentation limitée de la productivité (+0,1% par an seulement entre 1760 et 1801), car les nouveaux secteurs n'ont qu'un impact réduit dans une économie restée dans son ensemble traditionnelle. Le coton par exemple est vu par Hudson (1992) comme « une activité moderne flottant dans un océan de tradition ».

 

 

 

Tableau 2  Sources de la croissance

 

 

taux de crois. moyen annuel

produit tot. %

part du capital

dans la

croissance

part du travail

dans la

croissance

productivité des facteurs  r

1700 à 1760    

0,7

0,35   (50 %)

0,15   (21 %)

0,2    (29 %)

1760 à 1801

1

0,5     (50 %)

0,4     (40%)

0,1    (10%)

 1801 à 1831

1,9

0,85   (45 %)

0,7     (37%)

0,35  (18 %)

 

 

 

 


 

Graphique 4 et tableau 3

La croissance en Grande-Bretagne au moment de la révolution industrielle

taux annuels moyens, %

 

 

 

 

Taux de croissance annuels moyens  %

 

 

période

1700-1760

1760-1780

1780-1800

1800-1831

 

Produit total

0,70

0,60

1,40

1,90

 

Population

0,38

0,69

0,97

1,45

 

Prod./habitant

0,31

0,01

0,35

0,52

 

Pr. industriel

0,70

1,30

2,00

2,80

 

Coton

1,37

5,40

9,75

5,64

 

Fer

0,60

3,11

5,14

4,55

 

 

 

 

 

 

 

 

B le débat social : salaires réels, conditions de vie et inégalités de revenu

 

 

 

Salaires réels :

Tableau 10

Indice des salaires réels ouvriers en Angleterre, 1900=100

1750

1770

1790

1810

1820

1830

1840

1850

1860

1870

1880

1890

1910

42

38

34

33

42

44

44

60

58

67

75

89

102

 

 

Hausse des niveaux de vie et des salaires réels à long terme. La révolution industrielle se traduit par une production de masse de biens courants, dont les prix baissent. Une abondance relative, vers la fin du XIXe siècle, remplace la rareté généralisée des périodes antérieures.

 

– Explosion de la production due à la révolution industrielle, augmentation de la consommation (biens courants).

 

– Mouvements ouvriers, montée en puissance, syndicats, manifestations, grèves, revendications.

 

– 1847  Irlande, grande famine (maladie de la pomme de terre), énorme mortalité

3 millions d’habitants vers 1845

1 million de morts

1 million d’émigrés vers les États-unis

1 million d’Irlandais en 1850

 

Grande famine, arrêt des arrivées de travailleurs irlandais en Angleterre

Destruction de la classe ouvrière irlandaise

Pénurie de main d’œuvre en Angleterre

Marché du travail : déséquilibre dans lequel l’offre de travail des ouvriers est inférieure à la demande de travail des firmes

Hausse des salaires   D > O   prix augmente (salaire)

 

 

 

 

Conditions de vie : destruction du cadre familial traditionnel, surpopulation urbaine dans les slums, épidémies, pollution, conditions sanitaires désastreuses, précarité des emplois, difficultés des transports, durée du travail élevée (12 à 18h, six jours sur sept), etc.

 

Les rémunérations dans les industries rurales avant et pendant la révolution industrielle étaient encore plus faibles, et la différence a suffi aux yeux des travailleurs à compenser les inconvénients du factory system, ce qui explique que les entrepreneurs n'aient pas manqué de main d'œuvre.

 

 

Indicateurs sociaux :

Baisse de l'analphabétisme, réduction de la mortalité infantile, hausse de l'espérance de vie (35 ans en 1760, 38 en 1810, 40 en 1850 et 53 en 1911), proportion de démunis en baisse (20% en 1800, 15% en 1812, 6% en 1867), mais baisse de la taille moyenne de 1760 à 1800 et de nouveau de 1820 à 1850 dans les classes populaires.

 

 

Inégalités de revenu et de patrimoine :

Accroissement des inégalités pendant la révolution industrielle (coefficient de Gini pour les revenus: 0,47 en 1688, 0,49 en 1759, 0,52 en 1803, 0,55 en 1867 et 0,5 en 1913).

Concentration des terres: 5% des propriétaires contrôlaient 80% des terres en 1873.

Inégalités plus fortes en Angleterre que sur le continent ou aux États-Unis.

 

Conclusion: détérioration des conditions sociales pour les catégories populaires jusqu'aux alentours de 1850, même si les salaires réels ont commencé à augmenter plus tôt. En l'absence d'une révolution industrielle, la situation aurait sans doute été encore pire, comme le montre les cas de l'Irlande en 1850 et des pays qui ne sont pas passés par cette mutation.


 

Résumé du chapitre 8

 

   L'avènement de la grande industrie en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle signifie le recul progressif du système des industries rurales et de la proto-industrialisation, phase intermédiaire qui aurait préparé et facilité cette évolution. Celle-ci est la conséquence de la généralisation d'une nouvelle forme d'énergie, fossile et non plus animée, celle du charbon. On en extrait des quantités croissantes grâce aux "pompes à feu" de Savery et Newcomen, premières machines à vapeur utilisées dans l'industrie. Par la suite la machine à vapeur se transforme en un véritable moteur d'application universelle et mobile à la différence des moulins hydrauliques, grâce aux inventions et perfectionnements de James Watt  en 1769 et 1782. Elle permet de rapprocher les industries des lieux de consommation, et constitue l'origine des concentrations industrielles urbaines caractéristiques des XIXe et XXe siècles.

   Des innovations multiples favorisent l'extension du machinisme: les appareils à filer le coton de J. Hargreaves (spinning jenny), R. Arkwright (waterframe), S. Crompton (mule jenny) se répandent au XVIIIe siècle, puis le métier à tisser d'Edmund Cartwright (power loom), à la suite de la navette volante de John Kay (flying shuttle), permettent la mécanisation du tissage au XIXe siècle. Ces machines remplacent les travaux manuels et permettent un boom sans précédent du secteur textile. Dans l'industrie sidérurgique l'utilisation du coke au lieu du bois pour produire la fonte et le fer, grâce à Abraham Darby (1709) et Henry Cort (1784), libère la production qui ne dépend plus des forêts, du fer importé ni de l'énergie hydraulique. Le fer abondant et bon marché devient le symbole de cette nouvelle époque. Vers 1780, la combinaison des divers progrès dans les industries du fer, du charbon, du coton et dans les mines, donne naissance à l'industrie moderne.

   L'extension du réseau bancaire facilite le financement des entreprises industrielles, non pas tant pour les investissements en capital, les machines étant à cette époque peu volumineuses et relativement peu coûteuses, mais plutôt pour le fonctionnement courant et la trésorerie. Bien qu'encore primitifs en comparaison du XIXe siècle les instruments monétaires et financiers sont en avance sur le continent et notamment la France. L'État réussit à consolider sa dette, ce qui contribue à la formation d'un marché des capitaux stable aux taux d'intérêt faibles. Son rôle reste limité pendant la révolution industrielle qui est plutôt un phénomène spontané. Les réglementations mercantilistes ne sont plus guère appliquées et l'Angleterre est le pays qui s'approche le plus du laissez-faire préconisé par les auteurs classiques. Les conquêtes extérieures facilitent l'expansion du commerce international en ouvrant de nouveaux débouchés pour les industries, tandis que les guerres avec la France entre 1793 et 1815, et le blocus continental à partir de 1806, entraînent une longue suite de crises économiques et sociales, mais n'arrêtent ni les échanges, ni l'industrialisation, ni la mécanisation.

   L'avance britannique continue donc à s'accroître par rapport au continent, et en 1815 le pays devient la première puissance mondiale, politique et militaire, mais aussi bien sûr économique. Cette primauté a été expliquée de diverses manières: tout d'abord par l'existence d'un marché intérieur important et de marchés extérieurs dynamiques; ensuite par des facteurs géographiques favorables comme l'insularité et les richesses minières; également par la pression de pénuries relatives propres au pays, qui auraient poussé à changer les techniques pour desserrer des goulets d'étranglement (bois, main d'œuvre, terres); enfin par la mise en place d'institutions favorables aux firmes et aux échanges, et de mentalités ouvertes aux progrès techniques et à l'accumulation.

   Toutes ces explications ont cependant été remises en cause par Crafts (1977) qui souligne que la comparaison avec la France au XVIIIe siècle n'est pas du tout défavorable à cette dernière et qu'elle aurait pu aussi bien être le théâtre de la première révolution industrielle. Les "explications" de la réussite britannique qu'on vient de citer sont autant de justifications a posteriori, qui souffrent du même défaut de logique consistant à prendre un fait antérieur comme explication d'un phénomène, tout simplement parce qu'il est antérieur! La France aurait-elle devancé la Grande-Bretagne, ce qui était encore possible en 1740, on aurait trouvé autant de bonnes raisons à cela dans les caractéristiques de son économie, caractéristiques considérées maintenant comme des obstacles !

   Les résultats de la révolution industrielle à long terme sont assez clairs puisqu'il suffit pour s'en rendre compte d'observer les sociétés développées actuelles. La croissance à l'époque a été cependant beaucoup plus faible que ne le pensaient les premiers analystes, et les calculs de la NEH ont permis de renouer avec l'idée d'un processus progressif et non d'une rupture ou d'une discontinuité brutale. Les secteurs modernes comme le fer ou le coton présentent néanmoins une croissance exceptionnelle (5 à 10% l'an), proche de celle des pays les plus dynamiques au XXe siècle, et en cela il s'agit d'un phénomène nouveau qui annonce le monde actuel. Les résultats sociaux sont nettement moins favorables, bien qu'on puisse constater une tendance à la hausse des salaires réels après les guerres de la période révolutionnaire. Les inégalités de revenu s'accroissent et les conditions de vie de la classe ouvrière restent extrêmement dures pendant toute la première moitié du XIXe siècle.

 

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